samedi 3 janvier 2009

D'après Joël Bertho, les pyramides ont été construites en pierres reconstituées et moulées

Très proche de la théorie de la pierre réagglomérée (calcaire naturel désagrégé, mélangé à un liant, puis moulé), développée par le professeur Joseph Davidovits, Joël Bertho, architecte des structures, spécialiste des moulages et de la transformation des matériaux, pense que les pyramides du plateau de Guizeh ont été construites avec des pierres reconstituées et moulées, « à la manière du béton ». Avec le soutien de Suzanne Raynaud, géologue au laboratoire de techno-physique de Montpellier II, il a exposé cette théorie dans son ouvrage "La pyramide reconstituée - Les mystères des bâtisseurs égyptiens", publié en 2001 (éditions Unic).
Il appuie sa thèse sur une nouvelle lecture des hiéroglyphes qui seraient loin d'avoir révélé tous leurs secrets.
Comme on pouvait s'y attendre, cette théorie a suscité une levée de boucliers. On y a vu une supercherie, une franche "guignolade" ! « Je ne vois pas pourquoi les Égyptiens se seraient compliqué la tâche en fabriquant de la pierre, affirme Jean-Claude Golvin, architecte et directeur de recherche au CNRS, alors qu'ils en avaient à revendre. Quant à leur outillage, même rudimentaire il était suffisant pour travailler la roche calcaire. »
Joël Bertho n'en poursuit pas moins sa démonstration, apportant une réponse, selon lui plausible, au "mystère" des techniques mises en œuvre par les bâtisseurs égyptiens : « De petites rampes en briques crues ont sans doute servi à l’acheminement des matériaux de construction. Mais il s’agit cette fois de monter des seaux d’eau et des paniers remplis de matière première, et non plus des pierres non dégrossies pesant parfois près de quarante tonnes. Des animaux, des ânes en particulier, ont certainement participé à la tâche. Des traîneaux ont pu être également utilisés. La tâche ne paraît plus surhumaine car les charges à tirer ne sont plus importantes. (…) En bas [des pyramides], la pierre n'existe pas ; c'est de la matière première broyée qui est montée et moulée au sommet de la construction. »
Répondant à une attaque en règle sur le forum Thotweb, jugée par lui diffamatoire, Joël Bertho a publié le droit de réponse suivant :
« Renaud de Spens sur la page : http://perso.club-internet.fr/kemit/thotweb/reponse42.htm […] se permet non seulement de critiquer ma théorie (ce qui est légitime et c’est pour ça que comme d’autres plus célèbres et reconnus que je l’ai émise) mais également d’affirmer que c’est une imposture ou un canular scientifique. Vous précisez également que je serais de mauvaise foi et un escroc (il s’agit là de diffamation). Ce sont à l’heure actuelle vos seuls arguments avec quelques inexactitudes sur les hiéroglyphes. Incidemment, je vous signale que des égyptologues d’une autre envergure que la vôtre seraient bien aise de pouvoir balayer aussi facilement ma théorie, mais hélas, ils buttent sur quelques réalités têtues. Sans renoncer aux suites légales qui sont à ma disposition et que je me réserve de mettre en place et avant de répondre à vos lecteurs sur le fond, je voudrais vous dire que votre attitude ne relève ni de la méthode scientifique, ni d’ailleurs de l’amateurisme éclairé, mais simplement de petitesse humaine la plus sordide. Je n’aimerais pas être à votre place.
Il n’est pas de la compétence des égyptologues ou des architectes de décider si un pierre est naturelle ou artificielle. Seuls les spécialistes en minéralogie et géologie sont qualifiés pour valider ou réfuter mon hypothèse. Attendons le verdict des experts qui y travaillent.
[…] Qu’ai-je fait de plus que de proposer une nouvelle hypothèse concernant la construction des pyramides ? Il est effarant que vous ne trouviez pas scandaleuses les théories qui présentent des milliers d’esclaves tirant des traîneaux sur des rampes en brique crue alors que nous savons aujourd’hui que les pyramides ont été construites par des ouvriers payés et non des esclaves. Il n’y a pas non plus de rigueur scientifique dans vos preuves éclatantes concernant vos propos sur les outils, traces d’outil et fresques représentant des tailleurs de pierres. Une preuve scientifique exige des démonstrations irréfutables. Ce n’est pas parce que les Égyptiens savaient tailler la pierre que les pyramides sont entièrement construites avec des pierres taillées.
[…] Je n’ai jamais dit que les bâtisseurs égyptiens ne savaient pas tailler la pierre. J’ai même affirmé que ces pyramides étaient composées à la fois de pierres naturelles taillées et de pierres artificielles moulées (voir le Science et Vie de mars 2002). Les pierres et matériaux provenant de la préparation du plateau de Guizeh ont bien sûr été utilisés dans les constructions. C’est bien cela qui rend délicat les analyses.
[…] En réponse à mes remarques concernant les ajustages parfaits de pierres des pyramides Jean-Pierre Adam a répondu (Science et vie de mars 2002) que les imbrications parfaites étaient obtenues grâce au rodage des pierres (frottement des pierres l’une contre l’autre). Si cela avait été le cas, les pierres auraient des rayures horizontales. Nous avons avec des géologues français et égyptiens constaté que ce n’était pas le cas. Il suffit d’examiner des blocs vus de dessus pour se rendre compte que cette opération n’est pas réalisable.
[…] L’obscurantisme et l’inquisition ne sont pas de ce siècle. Je crois à mon hypothèse qui restera telle tant que chercheurs et scientifiques ne l’auront pas réfutée.[...] »

5 commentaires:

Unknown a dit…

je pense que nous devons relire les textes qui "définissent" les conditions d'une mise en oeuvre de la méthode scientifique.
Nous sommes avec Davidovits dans le rêve, l'hypothèse non vérifiée et irréaliste;
Cet homme fait du bruit autour de ses travaux mais n'a jamais porté un seau de pierre...

Anonyme a dit…

Je viens de lire la définition de la méthode scientifique comme vous le conseillez.

Rien dans la théorie de Davidovits ne met en valeur une hyothèse non vérifié, puisque les travaux de l'institut géopolyère ont bien reproduit les blocs de calcaire de façon remarquable.

Je vous trouve vraiment agréssif, l'êtes vous autant avec les travaux de l'architecte Jean-Pierre Houdin ?

Qui est à même d'etudier un materiau minérale, un architecte, un egyptologue, un médecin, un archéologue ou bien finalement un géologue...

Le rêve monsieur se sont ces personnes qui croient que les pyramides sont l'oeuvre des extra-terrestre..

Anonyme a dit…

comment les egyptiens auraient et avec quel liant capable de fournir une dureté sans desagregation des moulages ,
QUEL liant efficace auraient t ils pu utiliser ,,??

proulx michel a dit…

Si, d'une part, le Prof. Davidovits a effectivement mis en oeuvre de façon claire et nette le procédé dont il fait état, cette dernière observation est, au mieux, bête. Le liant utilisé doit bien être efficace, puisqu'il s'agit de scientifiques sérieux dans leur domaine de compétence.
D'autre part, pour répondre à Mr. Boisseau, il suffit d'avoir eu, ne fut-ce qu'une seule fois, à ajuster deux surfaces l'une à l'autre (pour ma part en bois et concave contre convexe) pour savoir le nombre de fois où il faut poser, frotter avec de la craie (ou du charbon), retoucher les surfaces marquées, jusqu'à obtenir un ajustage parfait, pour comprendre que de le faire avec un bloc pesant plusieurs tonnes relève, là, du rêve. Alors que moulé...
Enfin, je rappele tout bêtement que les égyptologues basent tous leur chronologie sur celle élaborée, au XVII° siècle, par le jésuite Athanase Kircher, sur la base des rares sources ayant survécu à l'Antiquité. Or, tous ceux qui s'occupent de musicologie vous diront à quel point tout ce que Kircher a pondu relève de la plaisanterie, et vous voudriez qu'il ait été plus sérieux en égyptologie???

Khufu-lite a dit…

L'argumentation de Demotier en faveur d'une pyramide construite à 100% avec géo polymère est très faible.
Elle ne fait que reprendre celle de Davidovits sans valeur ajoutée.
L'argumentation de Davidovits, se base sur l'analyse de quelques échantillons dont rien ne garantie la façon dont il les a obtenus.
De cette analyse, il déclare que ces échantillons ont été produits par géo polymérisation, soit.
Mais après d'un coup d'un seul, il généralise à 100% des blocs de remplissage, mais il ne peut le prouver = premier point faible.
Tout le monde peut vérifier que sur le plateau de Gizeh qu'il y a de nombreux vestiges de carrières dont les restes sont de la roche dont les blocs de remplissage sont faits.
Ainsi la matière première pour faire le géo polymère = poussière de calcaire n'existe pas de façon native sur le plateau, il faut d'une façon ou d'une autre transformer la roche en poussière.
Curieusement beaucoup de gens s'intéressent à ce sujet, mais personne n'a mesuré la résistance à la compression de cette roche.
Une roche de même origine géologique existe dans le Var en France dont la résistance à la compression est annoncée variant entre 30 et 60 MPA.
Si l'on prend une valeur intermédiaire un peu basse disons 40 MPA, cela revient à dépenses 11 KWH d'énergie pour réduire 1 M3 de cette roche en poussière.
Un travailleur de force employé à cette tâche pouvant développer de l'ordre de 1 KWH par jour de travail, il faut 11 carriers par jour pour produire 1 M3 de poussière.
20 ans pour faire la pyramide c'est 7000 jours de travail, il faut en retirer pour tenir compte des délais d'études et de préparation du chantier, logistique, outillage, dossiers etc.. Disons 5000 jours de production réelle, le volume des blocs de remplissage est de l'ordre de 2.4 millions de M3 (il faut retirer des 2.6 millions du volume de la pyramide, le parement, la maçonnerie intérieure et le socle), soit 480 M3 par jour qui doivent être posés.
Mais avant de les poser, il faut réduire la roche en poussière, ce qui coûte 480 x 11 = 5300 carriers uniquement consacrés à cette tâche, c'est un minimum car il faudrait qu'il disposent d'un outillage dont le rendement énergétique soit de UN.
Or il se trouve que le site de Heit el Ghurab, la ville des travailleurs, d'après Marck Lehner, le directeur de ces fouilles, n'hébergeait que 2000 ouvriers.
Ils ne pouvaient venir de nulle part ailleurs que de cet emplacement.
Conclusion, faire 100% de la pyramide en géo polymère à partir de la roche pilée n'est pas possible faute de moyens.
Il faut donc accepter, que la pyramide ait pu contenir de pierres reconstituées au mieux qu'en partie seulement, en utilisant comme matière première la poussière générée par le creusement des sillons pour détacher les blocs de la carrière.
Le même calcul énergétique aboutit à un ordre de grandeur de 0.3 M3 de gravats générés par l'extraction d'un bloc de 1 M3, si la largeur du sillon ne dépasse pas 10 CM.
Pour remplir cette condition, il fallait disposer d'un outillage adapté spécialement capable de creuser des sillons de plus d'un mètre de profondeur et 10 cm de largeur, car c'est impossible avec un outil tel que le burin ou la pioche, mais ceci est une autre histoire..
Ainsi en extrayant un bloc de 1 M3 on occupe 1.3 M3 de volume dans la pyramide en réutilisant les gravats pour remplir des vides soit sous forme de poussière tassée, soit sous forme de blocs géo polymères, ce qui naturellement diminue notablement le nombre de blocs à tailler.
Conclusion, il serait énergétiquement possible que 25% environ des blocs de remplissage aient été obtenus par géo polymère mais jamais 100 %