dimanche 4 janvier 2009

La chambre inconnue de Khéops


 
D'après Wikipedia (cliquer sur l'image pour agrandir)

En 2004, la parution de l'ouvrage de l'architecte Gilles Dormion La Chambre de Khéops (éditions Fayard) fit grand bruit dans le monde des Égyptologues. Il développait la théorie de l'auteur et de Jean-Yves Verd'hurt, selon laquelle il existe(rait) une pièce inconnue dans la Grande Pyramide de Khéops, plus précisément sous la chambre de la Reine. C’est en ce lieu que se trouverait le corps du Pharaon.

Nicolas Grimal, professeur au Collège de France, qui fut directeur de l'Institut français d'archéologie orientale (IFA0) au Caire, a alors affirmé cette découverte était « plus importante que celle de la sépulture de Toutankhamon ».

En 1986, Gilles Dormion et un autre architecte français, Jean-Patrice Goidin, effectuèrent une première recherche, avec l'aide technique des services de recherche d'EDF et de la compagnie de prospection géophysique française. « Les mesures micro-gravimétriques, précise un article de Wikipedia, indiquèrent des zones de densités hétérogènes au niveau du couloir d'accès à la chambre de la Reine, derrière l'appareillage en croix des murs latéraux. Ces mesures furent suivies de forages n'ayant permis la découverte d'une quelconque cavité. Seul du sable très fin fut extirpé de ces micro-sondages. Aucun indice ne permit donc de confirmer l'une ou l'autre des différentes hypothèses avancées. »

En 2000, des mesures géoradar furent réalisées par la SAFEGE, à la demande de Gilles Dormion. Les résultats indiquèrent la présence d'une structure d'environ un mètre de largeur (2 coudées), orientée dans le sens est-ouest et dont le toit se trouverait environ à 3,50 mètres de profondeur. « À ce stade, nous pouvons dire qu’il existe une très forte probabilité qu’il y ait un couloir sous la chambre de la Reine, conclut Gilles Dormion. Mais tant que nous n’aurons pas vérifié visuellement, nous ne pourrons pas être sûr à 100%. »

En 2003, Nicolas Grimal adressa une demande officielle (au nom du Collège de France) aux autorités égyptiennes pour vérifier sur le site cette hypothèse. Mais le Conseil suprême des Antiquités égyptiennes s’y est opposé. Le professeur Valloggia, de l’Université de Genève, essuya plus tard le même refus. Pour vérifier l'existence de la chambre inconnue, il suffirait d'utiliser un endoscope dans un joint de la chambre de la Reine pour découvrir ce qui se trouve dessous. Mais Zahi Hawass, secrétaire général du Conseil suprême des antiquités égyptiennes, ne l'entend pas de cette oreille : « Ce sont des amateurs, pas des scientifiques, affirmait-il lors du Congrès d’égyptologie de Grenoble en 2004. J’ai plus de trois cents dossiers comme le leur sur mon bureau. Je ne peux pas permettre qu’on creuse ainsi dans la Grande Pyramide sur de simples théories ! » Puis de poursuivre avec sa "modestie" coutumière : « Si Nicolas Grimal et Michel Vallogia sont bien des scientifiques, ce ne sont pas des spécialistes de la Grande Pyramide. Il n’existe que trois spécialistes de la pyramide de Khéops : l’Allemand Stadelman, l’Américain Lehner et moi-même. »

Pour sa part, l’égyptologue Jean-Pierre Corteggiani, membre de l’Institut français d’archéologie orientale du Caire affirmait : « Je crois non pas en la thèse d’une chambre secrète, mais plutôt d’une chambre inconnue, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Et en fait, il ne s’agit pas d’une thèse. Je m’explique : il est évident que la chambre du Roi était destinée à être la chambre funéraire de Khéops. Le sarcophage qui s’y trouve le montre. Ce qui est intéressant dans le travail de Dormion et Verd’hurt, c’est que tout repose sur des observations que tout le monde peut faire mais qui n’avaient pas été faites. » Puis d'ajouter : « Il reste à faire deux forages de 1,5 cm de diamètre dans un bouchon de plâtre, qui permettrait de passer une fibre optique, comme on l’a fait à Meïdoum. Là où l’on a trouvé des chambres de décharge il y a cinq ans, découverte pour laquelle le secrétaire général des services à l’époque avait adressé des félicitations. Et si cette fibre optique permettait de visualiser une ou deux herses, cela voudrait dire qu’effectivement il y a un appartement funéraire inconnu. »

Pendant ce temps, deux égyptologues français, Jacques Bardot et Francine Darmon, suivaient une autre hypothèse, loin des provocations médiatiques à l’égard des responsables des antiquités égyptiennes. Leur méthode, précise Francine Darmon, a consisté à rechercher le plus de détails possible, à partir des connaissances en architecture, symbolisme, religion, rites funéraires, histoire des premières dynasties égyptiennes, sciences des matériaux, physique, géologie, micro-gravimétrie, etc., et à les confronter aux observations sur le terrain. Le tri s’est fait en utilisant des moyens scientifiques performants : analyse numérique, photographies à haute définition, imagerie négative, colorimétrie... Les éléments ont ensuite été modélisés en trois dimensions. »

Dans leur ouvrage, La pyramide de Khéops : nouvelles recherches, nouvelles découvertes (éditions du Rocher, 2006), Jacques Bardot et Francine Darmon résument leurs travaux réalisés, pendant une période de 18 années, pour une analyse fine et complète des structures internes funéraires de la Grande Pyramide. Après un examen approfondi de l’entrée, du couloir descendant, de la chambre souterraine, du puits et du couloir ascendant de cette pyramide, ils ont porté leurs investigations sur le couloir horizontal, qui est une des pièces maîtresse de la pyramide. Dans ce couloir horizontal qui mène à la chambre de la Reine, ils ont mis en évidence un maquillage sophistiqué des pierres des parois, à partir de faux joints creusés à la scie à pierre et rebouchés avec un mortier de plâtre et de gypse. Ils étaient destinés, d’après eux, à masquer la véritable distribution des pierres et à dissimuler probablement des accès potentiels. Les architectes de la pyramide auraient maquillé les parois afin que les pilleurs éventuels n’aient aucune indication sur un système qui devait rester secret et qui est, selon Jacques Bardot et Francine Darmon, un système d’accès interne encore inconnu.

L'analyse de Bardot et Darmon aboutit à la conclusion que les structures internes connues et inconnues de la pyramide de Khéops pourraient comprendre :
un premier tombeau souterrain, appelé communément chambre souterraine, dont la finition a été interrompue, sans doute à la suite d’un problème géologique, matérialisé par une fente au plafond ;
un tombeau sud en granit d’Assouan, en position haute, qui remplacerait le traditionnel tombeau sud externe (chambre du Roi actuelle) ;
un tombeau nord interne en calcaire de Tourah constitué par une chambre basse servant de serdab (chambre de la Reine actuelle, contenant la statue du Roi), une chambre funéraire, pour l’instant inconnue, qui pourrait être la véritable chambre du Roi et la deuxième partie du tombeau nord.

En agrégeant l’ensemble de toutes les informations en leur possession, les auteurs ont cherché la localisation potentielle précise de cette cavité inconnue, détectée par leurs recherches archéologiques et corroborées par des études géomécaniques. Elle se situerait ainsi en contre-haut du serdab, sous la chambre des herses, à une hauteur de 36,75 m, à gauche de la chambre de la Reine actuelle.

Il y a (aurait) donc place désormais à d'autres investigations sur place, avec bien évidemment l'aval du Conseil suprême des antiquités égyptiennes. Mais ceci est une autre histoire !

Plus d'informations :
Wikipedia
Toutankkharton
Site Internet de Zahi Hawass



5 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour M.Chartier
Depuis peu , vous avez changé la gestion des images présentes dans les articles . Lorsqu'on clique dessus pour les agrandir , elles ne sont plus agrandies mais transferées dans un diaporama ;
Pourquoi ce changement ? N'est-il plus possible de faire des agrandissements ?
Merci pour votre réponse .

Marc Chartier a dit…

Bonjour !
Merci pour votre commentaire.
Pouvez-vous SVP me donner plus de précisions sur votre remarque relative aux illustrations ? Je ne fais en effet pas le même constat que le vôtre. Je peux en effet agrandir les photos quand le clique dessus, et je ne vois pas apparaître de diaporama.
Par avance, merci.
Marc

Anonyme a dit…

Rebonjour M.Chartier ;
Merci de votre réponse .
Eh bien apparemment , tout est rétabli . Si ça ne vient pas de vous , alors je ne comprends pas .
Je voulais vous signaler également que le site de Manon de Boisemont est fermé . Auriez vous des informations à ce sujet ?
A moins que ça ne vienne encore de mon ordinateur ...
Merci beaucoup et bravo pour votre site .

Marc Chartier a dit…

Je vous remercie également pour votre réponse... à ma réponse !
Tant mieux si tout fonctionne normalement.
Concernant le site de Manon de Boisemont, je viens de cliquer sur le lien que j'ai inséré dans ma note... et tout fonctionne également! Je ne comprends pas ce qui se passe du côté de votre ordinateur. Peut-être vous réserve-t-il quelques caprices occasionnels... Bonne route !

Anonyme a dit…

Comme le l'ai déjà dit, les mesures intérieures de la grande pyramide sont fausses et la restitution dans Catia l'est également. Les algorithmes de reconstruction et propriété massique sont faux également. Les Japonais de Nagoya et Shanghai l'ont déjà dit!!