mardi 13 avril 2010

"La flamme affecte la forme pyramidale" (une encyclopédie du XIXe s.)

On ne peut guère attendre d'une encyclopédie qu'elle soit le fer de lance de la recherche scientifique. Son rôle est plutôt de photographier l'état des connaissances à une époque donnée.
Tel est le cas de l'Encyclopédie nationale des sciences, des lettres et des arts : résumé complet des connaissances humaines, éditée de 1851 à 1853. Dans le tome 4 de cette publication, Jules Pizzetta (1820-1900) et Louis Barré (1799-1857) consacrent un (trop) bref développement aux pyramides égyptiennes pour les décrire à très grands traits, en tenant compte des conjectures des écrivains anciens et modernes, à la tête desquels figure, comme on pouvait s'y attendre, un certain Hérodote.
Par contre, on peut se demander où les auteurs sont bien allés dénicher cet élément de description de la Grande Pyramide : "Des galeries étroites, et dont l'ouverture est placée à une certaine hauteur, conduisent à des chambres dont quelques-unes renfermaient des sarcophages de granit."

"Pyramides : monuments gigantesques, comptés autrefois parmi les sept merveilles du monde, et qui forment encore aujourd'hui un des objets les plus dignes de l'admiration des voyageurs en Égypte. Ces constructions prodigieuses, qui s'appuient sur le sol par une base carrée, s'élèvent graduellement vers le ciel, suivant une inclinaison de 51 degrés. On trouve en Égypte et à Méroé un assez grand nombre de pyramides ; mais celles de Djizeh, près l'antique emplacement de Memphis, sont les plus grandes et les plus célèbres.
Tous les écrivains anciens et modernes s'accordent à voir dans les pyramides des monuments funéraires destinés à la sépulture des rois. Quelques-uns cependant, frappés de leur orientation exacte selon les points cardinaux, y ont vu des observatoires ; mais cette opinion a été victorieusement réfutée.
Suivant Hérodote, la plus grande des pyramides de Djizeh fut construite par Chéops, qui opprima l'Égypte pendant cinquante ans, et força le peuple à lui élever cet édifice pour tombeau.
Cent mille ouvriers se relayaient tous les trois mois, et les travaux durèrent trente années. Si l'on en croit l'historien grec, au-dessous se trouvait la chambre sépulcrale, creusée dans le roc et formant une espèce d'île entourée par les eaux du Nil qu'y amenait un canal souterrain.
Cette pyramide, construite d'abord par gradins, fut ensuite revêtue d'un parement qui manque aujourd'hui et laisse les gradins à découvert.
Les savants de la commission d'Égypte ont donné des mesures et des descriptions exactes de l'état actuel des pyramides : celle de Chéops comprend 202 assises en retraite, formant gradins, qui donnent une hauteur verticale de 440 mètres ; mais il manque plusieurs assises supérieures. La base du monument a 233 mètres de large. Des galeries étroites, et dont l'ouverture est placée à une certaine hauteur, conduisent à des chambres dont quelques-unes renfermaient des sarcophages de granit.
La seconde pyramide de Djizeh est attribuée à Chéphrem, frère de Chéops ; elle est plus petite que la précédente. La troisième, la moins grande des trois, serait due à Mycérinus, fils de Chéops. Plusieurs petites pyramides entouraient les trois grandes, mais elles sont aujourd'hui presque entièrement bouleversées ou recouvertes de sable.
Le nom de pyramide donné à ces monuments est grec ; les Égyptiens leur donnaient un autre nom, inconnu aujourd'hui. Les étymologistes le font dériver de pyr, feu, parce que, disent-ils, la flamme affecte la forme pyramidale."
Source : Gallica

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