samedi 29 janvier 2011

Mais c’est quoi ces manières ?

La présentation publique, par Jean-Pierre Houdin, de Kheops Renaissance, relayée par l’interview exclusive publiée sur Pyramidales (seconde partie à venir), a suscité de très nombreuses réactions positives, ou pour le moins compréhensives, mais également une levée de boucliers, qui n’est plus qu’à quelques coudées, au gré de certains, d’une vraie foire d’empoigne.
Rien ne m’autorise à intervenir dans ce qui est censé  être et rester un débat d’idées, où la “mise au point” ne devrait normalement pas être confondue avec une “mise aux poings”.
Rien, à commencer par la ligne éditoriale de ce blog, par laquelle je ne me suis fixé d’entrée de jeu qu’un rôle d’ “ouvreur de guillemets”, aussi impartial et objectif que possible. (1)
Par ailleurs, je n’écris cette note sous la dictée de qui que ce soit. Cela doit être clair.
Et surtout, une fois terminé mon job de journaliste, je ne me crois pas à même d'intervenir dans tel ou tel espace d’échanges particulièrement musclés, pour la bonne et simple raison que, lorsque l’on n’a pas la formation, ni la compétence indispensable et avérée pour exprimer tel ou tel point de vue, ou pour contrer tel ou tel autre point de vue, on “se la boucle”. Point final !
Mon blog est né de deux passions conjuguées : les Bâtisseurs (je tiens à la majuscule) et l’Égypte, ma seconde (et peut-être première) patrie. Ne connaissant rien a priori sur la construction des pyramides, j’ai pris mon bâton de chercheur et ai entrepris de dresser un inventaire des théories, hypothèses les plus diverses et autres conjectures. J’ai écouté, ici et de l’autre côté de la Méditerranée, j’ai beaucoup lu, et je continue sur cette lancée. Cette quête personnelle étant particulièrement riche, je me suis mis en tête de la partager, sans la moindre arrière-pensée. Une démarche toute simple, en somme, mais qui, semble-t-il, présente quelque utilité. Tant mieux !
La construction des pyramides n’est pas un sujet banal. Mais pour autant, ce n’est pas une guerre des tranchées ! Au nom de quoi, de je ne sais quelle inspiration ou humeur passagère, puis-je avancer sur la place publique, en utilisant un outil de communication ouvert à tous les vents, que le chantier des pyramides s’est déroulé comme ceci ou comme cela ? Ai-je, pour ce faire, la moindre notion d’archéologie, d’égyptologie, de géologie, d’architectonique, de résistance des matériaux, de géométrie, d’astronomie ?
Au nom de quoi peut-on se croire permis d'écrire des propos tels que “escroquerie intellectuelle” ou “science-fiction” (avec le trait d’union, SVP Monsieur, car il a son importance !) ? Et que dire d’autres logorrhées ouvertement injurieuses que la décence ne m‘autorise pas à reproduire ici (leur auteur en tirerait encore profit !).
"La critique est aisée, mais l'art est difficile."  Démolir est à la portée de tous : il suffit d'avoir la force, une mentalité de puncheur ou le goût d'en découdre. D'aucuns en font un véritable hobby. Bâtir est autre chose : cela demande du calme, de la réflexion, de la mesure, de l'audace bien placée.
C’est trop facile de se dissimuler sous l’anonymat, qui semble de règle dans les forums, pour se croire tout autorisé, en sachant que l’on va être lu par des milliers d’internautes. Pourquoi ne pas avancer à visage découvert, en assumant totalement ses propos... ainsi que, le cas échéant, leurs conséquences, y compris judiciaires (internet, que je sache, n'est pas un espace de non-droit), dans la mesure où un affront “personnel”, mettant en cause la probité intellectuelle d’autrui, peut avoir des suites ?
“Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, est supposé avoir dit Voltaire, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire.”
Une fois ce principe admis, il n’est pas interdit de faire place à l’humilité intellectuelle, sans être pour autant béni-oui-oui. Quitte à être taxé de ringardise, l’humilité intellectuelle m’apparaît comme la seule règle de tout vrai débat, donnant à celui-ci la saveur d’un enrichissement mutuel. Sinon, sortons les armes et les boucliers, sur fond de nombrilisme intellectuel, de fanatisme, pour ne pas dire de lâcheté, et c’est reparti comme en quarante !
L’illustration ci-dessus est de Wenzel Hollar. Elle date de 1643. Elle symbolise, selon son auteur, la “sédition civile”. Mais alors, si nos chères pyramides égyptiennes sont à ce point synonymes de discorde, on est effectivement “mal barré” !

(1) Un participant (couvert évidemment par l'anonymat du pseudo) à un forum m'a pris de plein fouet, avec une remarque pour le moins acerbe, concernant la place que j'ai faite sur mon blog à la "drolatique interview d'une illuminée", etc. Merci pour la "drolatique" : cela me concerne plutôt. Quant à l' "illuminée", si cela n'est pas de la diffamation, c'est quoi ? Si cet anonyme a fourbi ses armes dans l'intention de faire du mal, je le rassure : il a réussi son coup.
Ledit censeur de mon blog pourrait sans doute multiplier par cent, par deux cents sa remarque. Car Pyramidales est un espace ouvert, sans parti pris, sans tableau d'honneur, sans premier ni dernier de la classe. Au chapitre des techniques mises en oeuvre pour la construction des pyramides égyptiennes, il fait place aux théories semble-t-il encore hésitantes comme à celles beaucoup plus élaborées, quelles qu'elles soient. L'inventaire ne décerne aucune note, ni aucune échelle de valeur.
Qu'il me soit permis de révéler une confidence : j'ai reçu maints témoignages d'auteurs de théories, de quelque degré de notoriété ou de complexité qu'elles puissent être, qui figurent dans l'inventaire du blog. La juxtaposition des théories ou hypothèses leur est apparue comme un éclairage sur leurs propres travaux de recherche, à la lumière des travaux d'autres chercheurs.
Je constate enfin, car j'arrêterai là cette note, que Pyramidales est devenu ainsi, au fil du temps, un espace de fraternité "objective" des chercheurs, sans distinction de grade. 
Que les chercheurs souhaitent ensuite échanger, voire comparer tel ou tel point de vue, c'est leur "affaire". Ce supplément n'est pas dans la ligne éditoriale de Pyramidales. D'autres espaces existent pour cela, dont les forums. Mais vu l'atmosphère pour le moins nauséabonde que d'aucuns s'ingénient à y créer parfois, je crains que certains de ces chercheurs n'éprouvent de la répugnance à entrer dans l'arène. Dommage !

2 commentaires:

jean-françois brun a dit…

Il est toujours pénible d'être pris à partie personnellement, et toujours difficile de n'attribuer aucune importance à des propos injurieux. Et pourtant c'est vrai, ces injures n'ont aucune importance! Les gens qui comme moi, sont admiratifs de votre travail ne pensent pas toujours à vous encourager à le continuer. Ils sont infiniment plus nombreux même s'ils font moins de bruits. Je suis donc de tout cœur avec vous et je regretterai beaucoup que la rage de quelques imbéciles vienne à vous décourager.
Songez pour vous consoler à ce mot d'Anatole France (de mémoire). Il est beaucoup plus facile de rassembler une foule pour casser des vitres que pour aller poser un carreau.

Marc Chartier a dit…

Merci, très cordialement, Jean-François pour vos encouragements.
Pour être honnête, et certains en sont témoins, j'ai en effet envisagé de mettre la clé sous la porte, laissant les censeurs de tous poils à leurs (ir)responsabilités.
D'autres projets m'attendent. Pour l'heure, les pyramides et ceux qui y ont consacré ou continuent d'y consacrer le meilleur de leurs compétences - quelles qu'elles soient, je le répète - m'accaparent à 200 % de mon temps disponible.
Mais seriez-vous le seul à trouver du positif dans mon travail, j'y vois un appel à continuer... malgré les tempêtes qu'il me faut essuyer.