lundi 31 janvier 2011

“Les Égyptiens construisaient ce qu’ils savaient faire, de la façon la plus simple et logique possible” (Jean-Pierre Houdin)

Suite de l’interview que Jean-Pierre a accordée en exclusivité à Pyramidales, à l’occasion de la présentation publique de sa “théorie” Kheops Renaissance.
Après des considérations sur sa méthode de travail visant à apporter une lumière nouvelle sur le chantier de construction de la Grande Pyramide, suivies d’un survol du plateau de Guizeh (chaussée monumentale, rampe externe prolongée par une seconde rampe interne), il nous entraîne à l’intérieur du monument pour nous y faire découvrir des structures abandonnées au silence de la pierre depuis de très nombreux siècles.
À la base de son argumentation : retrouver le “comment” de la fonction première de la pyramide. Avant que d’être un gigantesque agencement de blocs de calcaire et de granit, ce monument a en effet été conçu et bâti pour servir de demeure d’éternité à un pharaon défunt. Or, le rapprochement entre pyramides de la IVe dynastie amène l’architecte à faire les constatations qui s’imposent, compte tenu de la logique architecturale funéraire de l’époque : existence induite de deux antichambres précédant la Chambre du Roi ; abandon du “circuit de service” (couloirs descendant et ascendant, Grande Galerie...), pas assez “noble” pour des funérailles royales ; deuxième entrée (la vraie) vers la Chambre du Roi... 
Le "Circuit Noble" de la Grande Pyramide
La logique constructive de ses anciens “collègues” bâtisseurs est, pour Jean-Pierre Houdin, imparable : comment Khoufou aurait-il pu renoncer aux avancées techniques mises en oeuvre dans les pyramides bâties immédiatement avant la sienne ? Impensable ! Septième Merveille du Monde, la Grande Pyramide, dans sa configuration interne, n’a pu qu’intégrer le “Circuit Noble” et les aménagements indispensables d’une demeure d’éternité, à commencer par les antichambres de la chambre du sarcophage.
Faisant appel aux techniques de la 3D dans lesquels ils sont des spécialistes de renommée internationale, les experts de Dassault Systèmes ont modélisé virtuellement la pyramide pour tester la “faisabilité” du projet constructif tel que repéré par Jean-Pierre dans sa lecture du monument. L’architecte a, quant à lui, tiré les conclusions pratiques de cette étude : désormais, on ne peut plus regarder ou étudier la pyramide de Khéops comme on la considérait auparavant. Sur cet illustre monument, la myopie archéologique n’est plus de mise...

La rampe externe : jusqu'à 1/3 de la hauteur de la pyramide
Pyramidales : Les acquis de votre reconstitution du chantier de la Grande Pyramide sont désormais bien connus : rampe externe jusqu'à 1/3 de la hauteur finale, soit les 2/3 du volume global de la pyramide ; système de contrepoids à réarmement régulier, évoluant dans la Grande Galerie et le couloir ascendant, pour l'élévation des monolithes de la Chambre du Roi ; rampe interne pour le transport des blocs utilisés pour le dernier tiers du volume, soit les deux derniers tiers de la hauteur totale de la pyramide... Conservez-vous ces acquis ? Ou bien les faites-vous évoluer avec Kheops Renaissance ?

deux rampes intérieures
J.-P. Houdin : “Je reviens en effet sur les acquis, en les augmentant. Le nouveau positionnement de la rampe extérieure, déterminée par la position de la rampe du Plateau, et la découverte d’une pièce derrière l’encoche de l’arête nord/est ont eu une conséquence très importante : 85% du volume de la pyramide peuvent être réalisés grâce à la rampe extérieure.
Niveau +43 m (stockage des poutres de granit)
Dorénavant, je suspends la construction de la rampe intérieure au niveau +43 m (face sud) pendant la construction de la Chambre du Roi et jusqu’à ce que la pyramide atteigne une hauteur de 70 m. La rampe intérieure débouche dans l’angle sud/ouest au niveau +43 m et reprend sa progression au même niveau dans l’angle sud/est. Entre les deux, les équipes tractant les blocs de façade en pierres de Tourah empruntent l’aire de stockage des poutres de granit à ce même niveau. La rampe intérieure, qui tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, et que j’appelle maintenant “rampe intérieure principale”, ne coupant plus la voie à la rampe extérieure, une seconde rampe intérieure en spirale et en tranchée ouverte, prolonge le parcours en pente de celle-ci dans le corps de la pyramide, cette fois-ci dans le sens des aiguilles d'une montre. Les possibilités offertes par cette seconde rampe s’arrêtent à environ +70 m, le serpent se mordant la queue.
Evolution du chantier (rampe externe et rampes intérieures)
La tranchée est alors bouchée et la section de la rampe intérieure entre les deux arêtes sud/ouest et sud/est est construite, raccordant définitivement les deux parties. La partie sud est construite pour retrouver le niveau +70 m. La rampe extérieure peut alors être démontée pour fournir les blocs de calcaire nécessaires à la construction des 76 derniers mètres en hauteur. Aucune pierre extraite n’aura été perdue.
Le prix à payer pour les Égyptiens : une section de la rampe intérieure principale est horizontale, ce qui pourrait paraître idiot ; au contraire, en sacrifiant la pente de cette section, les Égyptiens ont beaucoup réduit les obligations de la rampe : elle doit toujours assurer l’approvisionnement du chantier jusqu’au sommet, c'est-à-dire permettre de construire les 76 m en hauteur restants, mais seulement pour 15% du volume au lieu de 33%. L’avantage balaie l’inconvénient.
Par ailleurs, la très forte présomption concernant la présence d’un premier contrepoids sur le Plateau soutient en conséquence la fonction de la Grande Galerie en tant que glissière d’un second contrepoids. Je ne vois pas pourquoi les concepteurs se seraient contraints à donner deux fonctions à cette Grande Galerie. En faire une antichambre ? Avec une pente à 50%, ce n’est pas le plus pratique pour stocker du mobilier funéraire !

On oublie que la pyramide a été construite par couches horizontales successives (assises) et que donc, à chaque niveau, les ouvriers travaillaient sur une surface plane. Il était alors facile de construire des pièces du même type que les antichambres de la pyramide Rouge parallèlement à la construction de la Grande Galerie, et de créer des couloirs qui relient au plus court celles-ci à l’entrée en face nord. Par exemple, le second couloir horizontal de la Chambre de la Reine, découvert par les Japonais, se trouve au même niveau que le sommet de la première série de chevrons au-dessus du couloir descendant. Pas besoin de lâcher un âne pour tracer un chemin : c’est plat !
Je ne vois pas mes confrères de l’époque oubliant de faire un tel couloir et se contentant de ne garder qu’un trajet menant à la Chambre de la Reine en passant par les ouvrages connus.
Emprunter le couloir descendant sur près de 40 m, puis poursuivre en remontant le couloir ascendant sur 35 m, et parcourir encore 35 m de couloir horizontal pour finalement entrer dans cette chambre : c’est un parcours du combattant, pas un plan logique pour une fonction précise, à savoir celle d'aller de A à B au plus court, comme les Égyptiens avaient l’habitude de faire dans les pyramides.”


Pyramidales : Pénétrons maintenant, en votre compagnie, à l’intérieur de la pyramide. Commençons par le début du trajet qui nous mènera jusqu’à la chambre funéraire : l’entrée du monument.
Quelle configuration présente-t-elle ?


la “prise multiple”
Jean-Pierre Houdin : Cette autre structure de la Grande Pyramide révèle encore le génie de ces concepteurs : c'est ce que j’appelle la “prise multiple” .
L'entrée de la pyramide : la "prise multiple
Les Égyptiens, tout en conservant une entrée unique commune à tous les couloirs de la pyramide, ont greffé une double pièce à quelques mètres de la face nord sur le couloir descendant. Le rôle des chevrons que l’on voit dans cette zone était de couvrir des vides (la double pièce) au dos desquels l’autre circuit, le “Circuit Noble” pouvait se raccorder. Le trajet funéraire devenait alors logique et court : 5 m de couloir descendant, passage par un puits de 2 m de hauteur dans la double pièce, continuation par un second couloir ascendant de 35 m parallèle, mais plus haut, à celui connu, arrivée dans un couloir horizontal reliant la première antichambre, passage dans la deuxième antichambre et débouché dans la Chambre du Roi par un court couloir de 5 m démarrant à plus de 7 m au-dessus du sol des antichambres.
Je vous raconterais de la même manière le trajet des funérailles de Snefrou, avec comme différence que, pour ce dernier, la procession descendait depuis l’entrée, tandis que pour celle de Kheops, elle montait. Et cette prise multiple avait une dernière fonction : relier le “Circuit Noble” à la rampe intérieure, qui croise à quelques mètres au-dessus, par un petit puits vertical qui a été maquetté dans le socle rocheux et à 50 m à l’est de la pyramide, en même temps que d’autres détails complexes que l’on retrouve à l’intérieur, comme les jonctions des différents couloirs.
Ce petit puits aura un rôle de grande importance à la fin des funérailles : après avoir scellé la Chambre du Roi et les couloirs, les ouvriers quitteront la pyramide en remontant ce puits et en empruntant la rampe intérieure jusqu’à son entrée à la base de la pyramide ; une fois sortis, cette entrée sera à son tour scellée. Rien de plus simple et logique… parce que conçu d’avance !
Une dernière chose : les Égyptiens ne pensaient surtout pas en construisant les pyramides que leurs architectures deviendraient des énigmes à résoudre par une civilisation arrivant plusieurs millénaires après. Ils construisaient ce qu’ils savaient faire et de la façon la plus simple et logique possible. Ils n’imaginaient pas de construire des leurres, de tromper les éventuels pilleurs ; cette fonction était réservée, avec plus ou moins de bonheur, aux herses et surtout aux blocs-bouchons que l’on retrouve dans les pyramides. Le “Circuit Noble” que je pressens répond parfaitement à la logique architecturale.”
Structures et rampe intérieure principale
Pyramidales : Après avoir emprunté un couloir ascendant n° 2, puis un couloir horizontal n° 2 - “nouveautés”, si j’ose dire, de Kheops Renaissance -, la procession funéraire solennelle débouchait sur ce que vous appelez les "Appartements Royaux". Quelles étaient leur fonction et leur configuration ?

deux antichambres
J.-P. Houdin : “Dans la tradition architecturale funéraire de la fin de la 3ème Dynastie et d’une grande partie de la 4ème, les appartements du défunt dans l’au-delà étaient composés de deux antichambres à proximité immédiate de la chambre sépulcrale. Pour perpétuer sa vie dans l’autre monde, le Roi disposait donc de son mobilier et de ses biens personnels entreposés dans ces antichambres, ce que l’on appellera plus tard, par avidité de l’homme, les “trésors  des Pharaons”, mais qui dans l’esprit de l’époque, n’avaient qu’une finalité religieuse ; et c'est uniquement celle-ci qui m’intéresse.

À la fin de la 3ème Dynastie, puis sous la 4ème sous le long règne de Snefrou, le modèle architectural de ces appartements était basé sur le principe d’une chambre funéraire immédiatement précédée de deux antichambres, légèrement décalées suivant un axe longitudinal. On les trouve sous la forme de deux petites logettes dans la pyramide de Meïdoum, puis de deux pièces contiguës dans la pyramide Rhomboïdale de Dahchour, et enfin de deux pièces jumelles dans la pyramide Rouge, toujours à Dahchour.
Parallèlement, on voit une élévation constante des appartements funéraires, d’abord construits dans le socle rocheux, puis totalement dans la masse de la maçonnerie pour la dernière construite avant celle de Kheops, la Rouge.
On ne retrouve rien de cette logique architecturale dans Kheops ; et c’est là la vraie question que l’on peut se poser : connaît-on vraiment cette pyramide ? Son pillage et son exploration par le calife Al-Ma’moun n’auraient-ils pas conduit à un malentendu qui dure depuis douze siècles ? Le simple fait que les pilleurs soient parvenus jusqu’à la Chambre du Roi n’implique pas obligatoirement que nous connaissions les appartements funéraires. La fin de l’histoire du pillage par le calife, se terminant finalement par un échec, doit être vue comme une invitation à pousser plus loin au niveau de l’architecture intérieure.”


Pyramidales : On peut s'interroger sur le lien structurel entre la configuration des deux chambres précédant la Chambre du Roi proprement dite et la superstructure monumentale, à plusieurs étages - les chambres dites "de décharge" -, de cette dernière chambre...

le toit "parapluie"
J.-P. Houdin : “Si, dans la pyramide de Kheops, on intègre une réflexion conceptuelle sur la possible existence d’un appartement funéraire dans cette continuité architecturale tout en y intégrant une évolution dans l’expression technique (je parle là du choix novateur fait par les concepteurs de couvrir la chambre sépulcrale d’un plafond plat, mais sans remettre en cause les acquis techniques, les magnifiques encorbellements des antichambres de la pyramide Rouge), la raison de la présence de cette structure de chambres de décharge devient tout à coup lumineuse.
En mariant des antichambres couvertes par des encorbellements (voûtes en tas de charge), ne pouvant résister structurellement qu’à des charges verticales, et une voûte en chevrons placée sur un axe perpendiculaire, pour le toit de la Chambre du Roi, transférant des charges obliques, les Égyptiens ont fait le choix de l’audace tout en prenant un risque calculé. Grands connaisseurs en matériaux et en transfert de forces, ils ont choisi le granit pour faire le plafond de la Chambre du Roi, car c’était la seule pierre qui le permettait. Ce plafond ne reprenant aucune charge, ils auraient alors pu placer directement au-dessus de lui le toit en chevrons de calcaire, mais alors, le versant nord de ce dernier aurait transféré obliquement la charge supportée et les encorbellements auraient été écrasés sous la charge. Il ne leur restait plus qu’une seule solution : reporter très haut dans la masse le toit, que l’on peut comparer à un parapluie protégeant les plafonds, pour que les charges obliques transférées du versant nord ne viennent plus s’appliquer sur les encorbellements.
Le coût était à la hauteur de l’enjeu : créer une pièce absolument parfaite dans ses dimensions au cœur de l’édifice, car les constructeurs de la pyramide ont dû mettre en place plus de 3.000 tonnes de granit étagé sur cinq plafonds. Ayant déjà été obligés d’intégrer des systèmes à contrepoids pour les poutres du premier plafond, ils ont eu recours à des moyens de mise en place qui étaient de toute façon déjà programmés.” 

 
Pyramidales : La seule entrée visible et encore empruntée de nos jours, vers la Chambre du Roi n'avait, selon vous, qu'un rôle d'accès à cette partie du chantier de construction. Comment fut-elle définitivement obstruée ?
Quant à l’autre entrée, dans la partie ouest du mur nord de la Chambre du Roi , à savoir celle qui, selon vous, a servi pour la cérémonie des funérailles, comment fut-elle à son tour fermée définitivement pour préserver l'intimité et le secret de la sépulture royale ?

un système de fermeture complexe et “génial”
J.-P. Houdin : “L’entrée dans la Chambre du Roi du côté est du mur nord de celle-ci, depuis ce que j’appelle le circuit de service (couloir ascendant et Grande Galerie), n’a pu être scellée que de l’intérieur de la chambre. De nombreux détails le prouvent. Le bloc d’obturation qui a “traîné” dans la chambre pendant 1200 ans en est la preuve absolue.
Pour la fermeture de l’accès à la Chambre depuis le 2ème circuit, le “Circuit Noble” ou funéraire, les Égyptiens avaient, dès les plans d’origine, intégré le processus technique indispensable, pour une fermeture parfaite et aisée, dans la section du couloir reliant la dernière antichambre à la chambre.
Si on analyse bien le système de fermeture du couloir d’accès ouest de la pyramide Rhomboïdale à Dahchour, on remarque la présence de deux énormes herses obliques destinées à bloquer le passage vers la chambre funéraire. Par le hasard de l’histoire, l’une de ces deux herses est restée en position haute, la seconde obturant le couloir en amont. Ce mécanisme de fermeture est basé sur un bloc de plusieurs tonnes maintenu en position haute, côté couloir, par une cale en bois (visible sur la deuxième herse non débloquée), tout en étant “décollé” de sa glissière, à l’opposé, par un bloc de calcaire en bascule. Ce décollement est fondamental pour éviter ce que l’on appelle le “frottement au démarrage”, qui, s’il n’est pas traité, empêche tout mouvement sans “coup de pouce”, même sur une pente prononcée (c’est pour cela que l’on voit souvent sur les bas-reliefs égyptiens des personnages portant des leviers en bois destinés à décoller l’arrière des patins des traîneaux de transport).
Le principe de fonctionnement de ce type de herses est donc le suivant : un ouvrier enlève la cale en bois traversant le couloir, libérant ainsi la herse qui, n’étant pas “collée” à sa glissière, se met à avancer en faisant basculer le bloc arrière. La herse prend alors de la vitesse sur sa glissière et finit sa course dans la réservation faite à l’opposé de son trajet. On peut dire que c’est pratiquement une herse “automatique”.
À partir de ce système, les architectes en ont transposé une version plus élaborée que celle de la pyramide Rouge de Dahchour. Dans le cas de la Grande Pyramide, il n’était plus question de fermer un couloir d’accès, mais de sceller très proprement, et de façon quasi indétectable, la chambre funéraire elle-même. Le bloc de fermeture devait donc pouvoir se confondre totalement avec les autres blocs de la pièce. Le sol de la dernière antichambre avant la chambre funéraire étant plus bas de près de 8 m que celui de la chambre, il était impossible à une dizaine d’ouvriers de hisser un bloc de plus de 3 tonnes à une telle hauteur, et surtout de l’introduire dans un couloir dont la section était identique, à 2 mm près. La seule solution : stocker ce bloc entre les deux pièces, au plus près du couloir de liaison, et l’amener dans celui-ci après l’inhumation du Roi dans son sarcophage.
Et là, le génie égyptien a encore fait des merveilles : ce bloc a été positionné, avec un peu de jeu, dans le mur est du couloir, à mi-parcours, en faisant partie intégrante de ce mur ; il était maintenu en place par une cale en bois posée au sol en travers du couloir, cette cale devenant le déclencheur du mécanisme imaginé. Collé au dos de ce bloc, un second bloc “jumeau” était positionné dans un petit couloir perpendiculaire au couloir d’accès. Le but était d’amener le premier bloc en position dans le couloir d’accès et de lui substituer dans le mur son jumeau. Pour que l’opération ait pu fonctionner, il fallait pouvoir pousser les deux blocs depuis l’arrière du second avec un mécanisme indépendant ; et c’est là que l’on trouve l’évolution du système de herses de la Rhomboïdale. Celui-ci s’est transformée en “bloc-poussoir”, tout en gardant les mêmes caractéristiques d’origine quant à sa mise en mouvement.
Le mécanisme était très simple : après avoir saupoudré le sol du couloir d’une très fine couche de sable du Sinaï (pour ses qualités de “billes de quartz” parfaites et régulières), des ouvriers, positionnés dans la seconde antichambre, enlevaient la cale en bois du couloir au moyen d’une corde. Une fois celle-ci dégagée, le bloc-poussoir était libéré et venait pousser les deux blocs jumeaux, le premier prenant sa place dans le couloir, et le second, dans le mur du couloir. Il ne restait plus qu’à pousser le bloc de fermeture jusqu’à sa position finale dans le mur de la chambre funéraire.
Et là encore, coup de génie : un “piston” en bois (une simple pièce de bois d’environ 7 m de longueur), posé longitudinalement sur des traverses implantées entre les encorbellements de la seconde antichambre, au même niveau que le sol du couloir, était actionnable depuis la pièce. Une fois le bloc dans le couloir, il ne lui restait plus qu’environ 1,50 m à franchir pour venir à sa place définitive. Le piston a alors été rapproché de l’arrière de ce bloc de plus de 3 tonnes. Pour le pousser, il fallait environ une force de 750 kg, ce qui a été une simple formalité pour les ouvriers. Le piston était actionné grâce à des cordages depuis la base de l’antichambre, près de 8 m plus bas. Environ huit ouvriers sont montés “à la corde”, apportant leur propre poids au mécanisme, quatre autres restés au sol tirant l’ensemble jusqu’à ce que le bloc arrive en butée contre le dallage de la chambre funéraire.
Dans la pyramide Rouge, on peut vérifier très facilement que ce système a été employé, en analysant la deuxième antichambre (trous dans les encorbellements pour les poutres supports du piston) et le couloir de liaison (bloc jumeau différent des autres blocs des murs et particularité du plafond en deux parties).
Ce système a fonctionné parfaitement et a été repris pour la pyramide de Kheops. Lors de la mise en place du bloc de fermeture, du sable a peut-être été poussé à l’intérieur de la chambre funéraire, laissant une anomalie au sol. C’est peut-être cela qui attiré l’attention des pilleurs du temps d’Al-Ma’moun : alors qu’il y a près de 32 m linéaires de mur dans cette pièce, ils ont creusé une sape juste au droit de ce bloc de fermeture…pas ailleurs. Ils ont senti qu’il devait y avoir “quelque chose” dans cette zone, mais au lieu de penser à creuser horizontalement dans le mur, ils ont creusé verticalement sur plus de 5 m de profondeur !”


Pyramidales :Tout chantier a une fin. Celui de la plus somptueuse des pyramides comme les autres. Et il fallait bien une voie de sortie pour les derniers ouvriers... Jusqu'à présent, un certain consensus s'était formé autour de l'utilité, à cette fin, du "puits" partant de la jonction couloir ascendant-couloir horizontal vers la Chambre de la Reine et débouchant sur le couloir descendant. Or, selon vous, ce puits n'a eu d'autre fonction que celle de ventiler le chantier. Par où sont donc sortis les ouvriers de la dernière heure ? Ainsi d'ailleurs que les prêtres et officiels de la procession funéraire, une fois la momie royale déposée en son lieu de repos éternel ?

le puits de sortie
J.-P. Houdin : “La technique employée pour la réalisation de ce puits de ventilation est très parlante. À l’origine, il aurait dû avoir un parcours vertical entre le socle rocheux et l’arrière du mur ouest de la Grande Galerie à la jonction de celle-ci avec le couloir ascendant, son parcours étant le plus logique. Il devait se prolonger, dans le socle rocheux, en biais, jusqu’à rejoindre le couloir descendant au niveau du plafond de la chambre souterraine, créant ainsi ce que l’on appelle un “effet de gorge”, comme dans une cheminée pour augmenter le tirage et créer un double circuit avec le couloir descendant.
La présence d’une grotte imprévue dans le socle, dans l’immédiate proximité, a poussé les architectes à profiter de ce vide pour économiser du temps. La partie creusée vers la chambre souterraine a débuté verticalement pour rejoindre le parcours oblique théorique et continuer comme programmé. Par contre, pour rejoindre la verticalité vers la Grande Galerie, les architectes ont été obligés de faire une “réduction” de l’écart avec le parcours vertical originel : étant tout près de l’axe nord/sud, ils avaient le moyen de savoir où ils allaient. Ils ont donc construit la partie du puits dans la masse en se rappelant qu’ils étaient des sapeurs, des gens qui creusent. Ils ont donc mis une première couche horizontale de blocs de calcaire (assise) et ont creusé dans celle-ci pour “retrouver” le puits en dessous. Ils ont procédé ainsi en décalant légèrement le percement vers le nord, mais toujours à la même distance de l’axe nord/sud, jusqu’à ce qu’ils retrouvent la verticale du débouché prévu. Dès lors, ils ont continué le processus verticalement.
Ce puits était nécessaire pour permettre à une douzaine d’ouvriers de creuser la chambre souterraine dans des conditions admissibles. La position de son débouché au bas de la Grande Galerie était astucieuse : pendant toute la construction de celle-ci, la ventilation était assurée pour pas cher ! Le puits avait emprunté le parcours le plus court possible pour une exploitation le plus longtemps possible.
Mais au moment de la construction de la Chambre du Roi, la chambre souterraine a été définitivement abandonnée et la Grande Galerie allait être utilisée pour ce pourquoi elle avait été construire : être la glissière d’un contrepoids géant. Le débouché du puits, creusé dans la banquette latérale ouest, a été rebouché avec une maçonnerie parfaitement exécutée, ceci afin de permettre au train de rouleaux de circuler correctement.
La manière dont il a été redécouvert par les hommes d’Al-Ma’moun montre bien que ce puits avait été très soigneusement rebouché de l’intérieur de la Grande Galerie, excluant toute utilisation pour l’évacuation des ouvriers après les funérailles, le lancement des blocs-bouchons obstruant de surcroît le bas du couloir ascendant.
Il faut quand même rappeler un élément fondamental : les architectes qui ont conçu cette pyramide n’ont certainement pas oublié le pourquoi du projet, à savoir la construction d’un tombeau royal pour assurer l’éternité à leur Roi. La question des funérailles a donc été l’un des sujets principaux de leur réflexion. Ils n’allaient pas “bâcler” cette partie de leur projet. En concevant le “Circuit Noble”, celui passant par les antichambres, ils ont prévu la sortie des prêtres et des ouvriers.
À une cinquantaine de mètres à l’est de la pyramide, ils ont maquetté tous les détails un peu complexes qu’ils ne pouvaient pas traiter avec leur système de conception (à l’aide d’une grille horizontale et d’une grille verticale, ce qui donne de la 3D quand on lit les deux grilles en même temps !). On retrouve ainsi les détails de l’entrée du couloir descendant, la jonction de celui-ci avec le couloir ascendant, et enfin la jonction couloir ascendant, Grande Galerie et couloir horizontal. Et ils ont détaillé, au-dessus de la jonction couloir descendant/couloir ascendant, un puits qui avait une très grande importance pour le projet et que l’on n’a pas (encore) retrouvé dans la pyramide : ce puits devait relier le “Circuit Noble” à un élément qui était déjà intégré au projet dès le départ et pour cause : la rampe intérieure. Les concepteurs ont tracé le parcours de celle-ci en la faisant croiser, à quelques mètres au-dessus, le “Circuit Noble” près des pièces d’entrée (sous les chevrons).
Un puits de quatre mètres de hauteur réglait le problème de l’évacuation des ouvriers après le scellement, de l’intérieur, du “Circuit Noble”. Le reste n’était plus qu’une “promenade” ! Les ouvriers, une fois parvenus dans la rampe intérieure, ont pu redescendre jusqu’à l’entrée de celle-ci, sur la face sud. Des maçons attendaient pour fermer définitivement cette entrée et la noyer sous le manteau en calcaire de Tourah : 10m 2 de blocs noyés dans une façade de 21.000m 2… une aiguille dans une botte de foin !
Pyramidales : Vous avez donné à Épisode 2, faisant suite à Kheops Révélé, l’appellation de Renaissance. Pourquoi ce terme ? Du mot “renaissance”, nos dictionnaires proposent plusieurs définitions : “nouvelle naissance”, “réapparition ou nouvel essor”, “renouveau intellectuel et artistique”, apparu avec le Rinascimento italien des XVe-XVIe siècles... Laquelle de ces définitions vous sert de référence ?

J.-P. Houdin : “Cette question est très intéressante. Kheops Renaissance est un titre proposé par Mehdi Tayoubi. Il répond en fait parfaitement au contenu de cette nouvelle étape dans le développement de mes travaux, en épousant chacune des définitions que vous rappelez :
- “nouvelle naissance”, car notre connaissance de la Grande Pyramide est incomplète et elle “naît” réellement le 27 janvier 2011(du moins de mon point de vue...);
- “renouveau intellectuel”, parce que cela remet en cause notre perception et notre analyse de ce monument : toutes les explications concernant sa construction, sa disposition intérieure et le trajet funéraire “explosent”;
- “réapparition” : nous n’avions en effet pas donné de nouvelles depuis 2007 ;
- “nouvel essor” : cette présentation va relancer la théorie et surtout apporter une analyse et un regard nouveaux sur l'ensemble du Plateau de Guizeh et au-delà, à savoir sur les autres grandes pyramides, la Rhomboïdale, la Rouge, Khephren.
Et enfin, sous l’angle de la Renaissance comme “renouveau intellectuel et artistique”, il s’agit en effet d’une évolution/révolution majeure dans l'approche de l'archéologie ; elle fait sortir celle-ci du simple cadre de l'étude des textes, de l'analyse sur le terrain et des fouilles, pour la projeter dans le passé grâce aux technologies du futur au centre desquelles se situe la 3D dans toutes ses expressions (conception, reconstitution virtuelle, animation et immersion en temps réel et relief par exemple). Elle lui donne une nouvelle dimension, celle d'une archéologie d'anticipation permettant de guider les recherches sur le terrain.”


Pyramidales : Jean-Pierre, pour vous remercier de l'accueil que vous avez réservé aux lecteurs de Pyramidales et pour la clarté de vos réponses... une question-piège ! Il y a eu Épisode n°1 (la Grande Pyramide dans ses structures opérationnelles). Il y a maintenant Épisode n° 2 (la pyramide dans ses structures fonctionnelles et rituelles), dont on peut d'ores et déjà entrevoir l'impact auprès du grand public et des "pyramidologues" avertis. Y aura-t-il, à plus ou moins long terme, un Épisode n° 3 ? Ou bien alors, prévoyez-vous d'aller planter votre tente de chercheur au pied de telle ou telle autre pyramide ?
Et maintenant ?
J.-P. Houdin : “Marc, il n’y aura pas à proprement parler d’Épisode 3. Point d’Hollywood dans ma démarche, point de Saga Kheops, mais pendant toutes ces années de recherches,  j’ai découvert et étudié l’ensemble des grandes pyramides lisses de Snefrou à Mykerinos et, petit à petit, j’ai parallèlement résolu le problème de la construction de chacune.
Un point fondamental qui leur est commun : elles ont toutes été construites de l’intérieur et elles ont toutes, exception faite de  Mykerinos (et de l’intermède Djedefre), une rampe intérieure qui circule dans leur masse ; par contre cette rampe intérieure est adaptée à chaque pyramide. Le parcours de l’une diffère de celui de l’autre.
À partir de Mykerinos, la technique de construction par l’intérieur continuera pour les pyramides lisses, mais le problème de la hauteur, moindre, sera résolu par des tranchées de construction comme on peut en voir dans les ruines des pyramides de Sahure et de Neferirkare à Abu Sir.
Mes prochains pas  devraient me conduire à Dahchour Nord (la Rouge) et Dahchour Sud (la Rhomboïdale), avec pour cette dernière encore une surprise quant aux étapes de sa construction.
Mais rien ne m’écartera plus du Plateau de Gizeh, car il me reste encore une dernière petite formalité à remplir : pouvoir marcher dans la rampe intérieure et visiter les appartements funéraires…C’est bien la seule chose que je ne maîtrise pas !”

Illustrations : Jean-Pierre Houdin/Dassault Systèmes
propos recueillis par Marc Chartier

A lire également 


- Première partie de l'interview de Jean-Pierre Houdin
- L'héritage de Khéops
- Les deux entrées et la fermeture de la Chambre du Roi
- La pyramide de Khéops et ses “chambres de décharge”, ou les conséquences techniques de la construction d’un plafond plat pour la Chambre du Roi
-Transport des blocs de pierre et monolithes pour la construction de la Grande Pyramide : l’ingéniosité des bâtisseurs égyptiens
- L'entrée "à usage multiple" de la Grande Pyramide 
- La rampe intérieure à deux niveaux de la Grande Pyramide


- Dassault Systèmes ou l'art de conjuguer la Grande Pyramide au futur antérieur
- Em Hotep : le blog - en anglais - de Keith Payne
- Traduction en anglais de cette seconde partie


Bonus vidéo 




samedi 29 janvier 2011

Mais c’est quoi ces manières ?

La présentation publique, par Jean-Pierre Houdin, de Kheops Renaissance, relayée par l’interview exclusive publiée sur Pyramidales (seconde partie à venir), a suscité de très nombreuses réactions positives, ou pour le moins compréhensives, mais également une levée de boucliers, qui n’est plus qu’à quelques coudées, au gré de certains, d’une vraie foire d’empoigne.
Rien ne m’autorise à intervenir dans ce qui est censé  être et rester un débat d’idées, où la “mise au point” ne devrait normalement pas être confondue avec une “mise aux poings”.
Rien, à commencer par la ligne éditoriale de ce blog, par laquelle je ne me suis fixé d’entrée de jeu qu’un rôle d’ “ouvreur de guillemets”, aussi impartial et objectif que possible. (1)
Par ailleurs, je n’écris cette note sous la dictée de qui que ce soit. Cela doit être clair.
Et surtout, une fois terminé mon job de journaliste, je ne me crois pas à même d'intervenir dans tel ou tel espace d’échanges particulièrement musclés, pour la bonne et simple raison que, lorsque l’on n’a pas la formation, ni la compétence indispensable et avérée pour exprimer tel ou tel point de vue, ou pour contrer tel ou tel autre point de vue, on “se la boucle”. Point final !
Mon blog est né de deux passions conjuguées : les Bâtisseurs (je tiens à la majuscule) et l’Égypte, ma seconde (et peut-être première) patrie. Ne connaissant rien a priori sur la construction des pyramides, j’ai pris mon bâton de chercheur et ai entrepris de dresser un inventaire des théories, hypothèses les plus diverses et autres conjectures. J’ai écouté, ici et de l’autre côté de la Méditerranée, j’ai beaucoup lu, et je continue sur cette lancée. Cette quête personnelle étant particulièrement riche, je me suis mis en tête de la partager, sans la moindre arrière-pensée. Une démarche toute simple, en somme, mais qui, semble-t-il, présente quelque utilité. Tant mieux !
La construction des pyramides n’est pas un sujet banal. Mais pour autant, ce n’est pas une guerre des tranchées ! Au nom de quoi, de je ne sais quelle inspiration ou humeur passagère, puis-je avancer sur la place publique, en utilisant un outil de communication ouvert à tous les vents, que le chantier des pyramides s’est déroulé comme ceci ou comme cela ? Ai-je, pour ce faire, la moindre notion d’archéologie, d’égyptologie, de géologie, d’architectonique, de résistance des matériaux, de géométrie, d’astronomie ?
Au nom de quoi peut-on se croire permis d'écrire des propos tels que “escroquerie intellectuelle” ou “science-fiction” (avec le trait d’union, SVP Monsieur, car il a son importance !) ? Et que dire d’autres logorrhées ouvertement injurieuses que la décence ne m‘autorise pas à reproduire ici (leur auteur en tirerait encore profit !).
"La critique est aisée, mais l'art est difficile."  Démolir est à la portée de tous : il suffit d'avoir la force, une mentalité de puncheur ou le goût d'en découdre. D'aucuns en font un véritable hobby. Bâtir est autre chose : cela demande du calme, de la réflexion, de la mesure, de l'audace bien placée.
C’est trop facile de se dissimuler sous l’anonymat, qui semble de règle dans les forums, pour se croire tout autorisé, en sachant que l’on va être lu par des milliers d’internautes. Pourquoi ne pas avancer à visage découvert, en assumant totalement ses propos... ainsi que, le cas échéant, leurs conséquences, y compris judiciaires (internet, que je sache, n'est pas un espace de non-droit), dans la mesure où un affront “personnel”, mettant en cause la probité intellectuelle d’autrui, peut avoir des suites ?
“Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, est supposé avoir dit Voltaire, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire.”
Une fois ce principe admis, il n’est pas interdit de faire place à l’humilité intellectuelle, sans être pour autant béni-oui-oui. Quitte à être taxé de ringardise, l’humilité intellectuelle m’apparaît comme la seule règle de tout vrai débat, donnant à celui-ci la saveur d’un enrichissement mutuel. Sinon, sortons les armes et les boucliers, sur fond de nombrilisme intellectuel, de fanatisme, pour ne pas dire de lâcheté, et c’est reparti comme en quarante !
L’illustration ci-dessus est de Wenzel Hollar. Elle date de 1643. Elle symbolise, selon son auteur, la “sédition civile”. Mais alors, si nos chères pyramides égyptiennes sont à ce point synonymes de discorde, on est effectivement “mal barré” !

(1) Un participant (couvert évidemment par l'anonymat du pseudo) à un forum m'a pris de plein fouet, avec une remarque pour le moins acerbe, concernant la place que j'ai faite sur mon blog à la "drolatique interview d'une illuminée", etc. Merci pour la "drolatique" : cela me concerne plutôt. Quant à l' "illuminée", si cela n'est pas de la diffamation, c'est quoi ? Si cet anonyme a fourbi ses armes dans l'intention de faire du mal, je le rassure : il a réussi son coup.
Ledit censeur de mon blog pourrait sans doute multiplier par cent, par deux cents sa remarque. Car Pyramidales est un espace ouvert, sans parti pris, sans tableau d'honneur, sans premier ni dernier de la classe. Au chapitre des techniques mises en oeuvre pour la construction des pyramides égyptiennes, il fait place aux théories semble-t-il encore hésitantes comme à celles beaucoup plus élaborées, quelles qu'elles soient. L'inventaire ne décerne aucune note, ni aucune échelle de valeur.
Qu'il me soit permis de révéler une confidence : j'ai reçu maints témoignages d'auteurs de théories, de quelque degré de notoriété ou de complexité qu'elles puissent être, qui figurent dans l'inventaire du blog. La juxtaposition des théories ou hypothèses leur est apparue comme un éclairage sur leurs propres travaux de recherche, à la lumière des travaux d'autres chercheurs.
Je constate enfin, car j'arrêterai là cette note, que Pyramidales est devenu ainsi, au fil du temps, un espace de fraternité "objective" des chercheurs, sans distinction de grade. 
Que les chercheurs souhaitent ensuite échanger, voire comparer tel ou tel point de vue, c'est leur "affaire". Ce supplément n'est pas dans la ligne éditoriale de Pyramidales. D'autres espaces existent pour cela, dont les forums. Mais vu l'atmosphère pour le moins nauséabonde que d'aucuns s'ingénient à y créer parfois, je crains que certains de ces chercheurs n'éprouvent de la répugnance à entrer dans l'arène. Dommage !