Michel Sélaudoux, dont 'Pyramidales' a déjà relayé les études à propos du plateau de Gizeh, porte à la connaissance des lecteurs de ce blog une nouvelle évolution des recherches qu'il a menées avec la collaboration de son épouse Camille. Il les consacre au "pourquoi de la Grande Pyramide de Gizeh".
Résumé
La Grande Pyramide a été conçue afin d'être un outil pérenne pour les siècles à venir, destiné à être un témoin de la connaissance, de sa conservation et de sa transmission, au moyen de différents langages de communication, qu'ils soient écrits, mathématiques ou résultant de la simple perception.
Depuis le premier temps de sa construction, la Grande Pyramide est intimement imbriquée avec celles de Khéphren et de Mykérinos, tel que cela est démontré par les valeurs de leur positionnement réciproque.
Nous n'en connaissons qu'une infime partie qui nous confirme cependant la réalité et l'importance des divers savoirs de l'Égypte antique.
Jamais égalée, la Grande Pyramide demeure la référence.
Michel & Camille Sélaudoux
La Grande Pyramide a été conçue afin d'être un outil pérenne pour les siècles à venir, destiné à être un témoin de la connaissance, de sa conservation et de sa transmission, au moyen de différents langages de communication, qu'ils soient écrits, mathématiques ou résultant de la simple perception.
Depuis le premier temps de sa construction, la Grande Pyramide est intimement imbriquée avec celles de Khéphren et de Mykérinos, tel que cela est démontré par les valeurs de leur positionnement réciproque.
Nous n'en connaissons qu'une infime partie qui nous confirme cependant la réalité et l'importance des divers savoirs de l'Égypte antique.
Jamais égalée, la Grande Pyramide demeure la référence.
Michel & Camille Sélaudoux
Michel et Camille Sélaudoux |
Nos publications à partir de 2003 ont été reprises en 2007 sur notre site Internet Numérus et se poursuivent encore en 2019.
Selon le classement de Philon, la Grande Pyramide était "la septième Merveille du monde". C'est l'unique merveille qui a résisté au temps depuis plus de quatre mille cinq cent ans, tout en ayant conservé la majeure partie du rôle qui avait conduit et justifié sa réalisation.
Parcourons quelques-unes de ses caractéristiques
La rigueur absolue de sa construction, vérifiable par la simple mesure physique des éléments qui la constituent démontre une mise en oeuvre mathématique que l'on pourra considérer sous divers aspects :
- témoignage des connaissances - acquises ou reçues - des bâtisseurs ;
- outil permettant la transmission de ces connaissances (Pythagore avec son célèbre triangle, Euclide père de notre actuelle géométrie, Thalès, Diophante d'Alexandrie, et d'autres ne sont-ils pas allés s'y instruire ?), connaissances dont nous ignorons encore une grande part, telle par exemple la "Brique de Pythagore" qui ne met pas en oeuvre une seule et unique équation mais, ainsi que nous le montrons, en autorise deux simultanément ;
- toutes les relations géométriques très particulières qui sont présentes dans la conception et la construction de la pyramide, bien qu'aucune nécessité architecturale ou religieuse ne le justifie ;
- maîtrise des relations avec notre environnement astronomique, non seulement par l'orientation des pyramides, mais aussi par la création et l'inclusion architecturale de phénomènes très particuliers, comme le "phénomène d'apothème" qui selon les heures et les saisons, permettait l'éclairement solaire par demi-faces successives ;
- les attributs spécifiques que constituent les quatre conduits, dont seule cette pyramide a été dotée et dont nous avons montré la fonction en février 2019 ;
- les lieux d'implantation des trois grandes pyramides de Gizeh permettent de constater que rien n'est dû au hasard et que ceci a été déterminé soit dès l'origine depuis la pyramide de Khéops, soit que cela résulte d'usages mathématiques simples en vigueur ou transmis durant la construction de l'ensemble.
Le sarcophage de la Chambre du Roi |
Le non sens apparent de la chambre du Roi et de son "sarcophage" vide
Peut-on considérer qu'il s'agit d'un sarcophage (qui ne respecte aucune règle religieuse pas plus que la chambre elle-même, dénuée de toute décoration) ou d'un autre élément qui se juxtapose avec le dallage si parfait et particulier de la Chambre du Roi ? Les dalles du sol de la Chambre du Roi sont en effet parfaitement ajustées, les dimensions de chacune recouvrant des valeurs particulières.
Nous avons fait remarquer que le "sarcophage" qui mesure 4,4 coudées pouvait être positionné dans trois dimensions à 2,8 coudées des murs (2,8+4,4+2,8=10 coudées de la chambre).
Ces valeurs sont la proportion au centième de celles de la pyramide dont la base est 440 coudées et la hauteur 280 coudées.
La Chambre elle même est la seule à avoir été construite en granit pour en assurer la pérennité, la diagonale de la base permettant de générer les valeurs de la "Coudée Royale", et pouvant en être le conservateur étalon.
Peut-on considérer qu'il s'agit d'un sarcophage (qui ne respecte aucune règle religieuse pas plus que la chambre elle-même, dénuée de toute décoration) ou d'un autre élément qui se juxtapose avec le dallage si parfait et particulier de la Chambre du Roi ? Les dalles du sol de la Chambre du Roi sont en effet parfaitement ajustées, les dimensions de chacune recouvrant des valeurs particulières.
Nous avons fait remarquer que le "sarcophage" qui mesure 4,4 coudées pouvait être positionné dans trois dimensions à 2,8 coudées des murs (2,8+4,4+2,8=10 coudées de la chambre).
Ces valeurs sont la proportion au centième de celles de la pyramide dont la base est 440 coudées et la hauteur 280 coudées.
La Chambre elle même est la seule à avoir été construite en granit pour en assurer la pérennité, la diagonale de la base permettant de générer les valeurs de la "Coudée Royale", et pouvant en être le conservateur étalon.
L'apparente absence d'utilité de la Grande Pyramide elle-même
Fut-elle construite pour conserver ou préserver un ou plusieurs défunts (il y a en effet de la place pour plusieurs) ?
Les mastabas ont toujours fait leur office, et si tel avait été l'unique raison de la construction de la Grande Pyramide, nous serions face à une pathologie mégalomaniaque.
Ce point de vue, inenvisageable du seul fait de la qualité et de la quantité des richesses scientifiques qui y sont incluses, ainsi que la culture dont témoigne l'Égypte antique font que nous ne pouvons retenir cette option.
La première question qui s'impose demeure de savoir pourquoi un tel édifice aurait pu être construit.
L'ensemble des protections considérables dont la Grande Pyramide dispose
Pour protéger quoi ?
Une ou plusieurs momies ? C'est possible.
Un tas d'or ? On ne l'emporte pas dans la mort et la construction a sans doute coûté plus qu'un seul tas d'or. Une véritable aberration !
Un monument au culte de la personnalité ?
Peu probable. Il existe bien d'autre manières plus simples, sinon plus utiles, et le niveau culturel ne l'aurait vraisemblablement pas permis.
Un témoignage du savoir et une transmission ? Sans doute.
Cette volonté de témoignage de connaissances et de leur transmission est attestée au travers des différents affirmations concordantes des voyageurs et auteurs anciens, tels Hérodote ou Platon, tant Orientaux qu'Occidentaux, qui à des siècles différents font état du fait que les faces de la pyramide étaient entièrement recouvertes d'écritures et de symboles toujours présents et demeurés encore visibles postérieurement à l'an mille de notre ère.
Voici quelques citations ou extraits de différents auteurs.
Selon certains voyageurs antérieurs au délabrement des revêtements des pyramides, celles-ci jusqu'aux XIIIe et XVIe siècles étaient demeurées encore recouvertes d'inscriptions.
Les pyramides, dit Al-Masoudi, auteur du commencement du IVe siècle de l'hégire, et qui écrivait en Égypte, sont des édifices très élevés et d'une construction merveilleuse : leur surface est "si chargée d'inscriptions écrites dans les caractères des nations anciennes, et des royaumes qui ne subsistent plus. On ne sait ce que c'est que cette écriture, ni ce qu'elle signifie."
Ebn-Khordadbèh, voyageur et auteur d'une Description géographique des pays musulmans, écrivait au IIIe siècle de l'hégire. Dans un passage cité par Al-Makrizi, il s'exprimait ainsi : "Tous les secrets de la magie et toutes les recettes de l'art médical sont écrits sur ces pyramides en caractère musnad."
Le même Al-Makrizi cite un autre écrivain, qui affirme : "Nous avons vu les surfaces de ces deux grandes pyramides couvertes d'écriture depuis le haut jusqu'en bas : les lignes étaient serrées et bien alignées les unes en face des autres ; elles étaient écrites dans les caractères dont se servaient ceux qui ont construit ces édifices; on n'en connaît point
aujourd'hui les lettres, et l'on ne peut en deviner le sens."
Ebn-Haukal, voyageur et écrivain du IVe siècle de l'hégire, atteste pareillement que les faces extérieures des grandes pyramides étaient remplies d'écriture dans un caractère qu'il nomme grec-syriaque, s'il n'y a pas de faute dans le manuscrit de son ouvrage, appartenant à la bibliothèque de Leyde, ou simplement grec, suivant que le passage d'Ebn-Haukal est cité par Al-Makrizi.
Guillaume de Baldensel, qui voyagea en Terre sainte et en Égypte au commencement du XIVe siècle, atteste avoir vu, sur les deux plus grandes pyramides, des inscriptions en divers caractères, lu quibus, dit-il, invnii scrîpturas diversorum iâiomalum ; et il rapporte une inscription en six vers latins.
Hérodote parle d'une inscription gravée sur la pyramide de Khéops, qui semble ne pas répondre à cette multitude d'inscriptions mentionnées par les Arabes ; mais il a pu parler de celle-là seulement, à cause de la singularité de son contenu.
À propos de ce que cet historien dit concernant cette inscription qui était en caractères égyptiens, je ne sais si l'on peut absolument en conclure, avec son savant traducteur, dont il ne m'appartient pas de faire l'éloge, que cette inscription était probablement en caractères ordinaires, et non point en hiéroglyphes.
Peut-être, au surplus, cette inscription était-elle en caractères ordinaires, et les autres en hiéroglyphes.
M. White, pour concilier le silence des auteurs grecs et latins sur les inscriptions des pyramides avec le témoignage des écrivains arabes, fait une observation judicieuse :
'Tanta scilicet hyeroglyphicorum charactum crat copia passion in AEgypto, ut sine admiratione in oculos spectantium incurrerent neque digni visi fuerint qui in historiam referrentur. Ob cxamdem causam factum est, ut in descriptionibus obeliscorum qui à solo ad summum cacumen coelati sunt notis hieroglyphicis, talium notarum memoria à plurimis veterum sit neglecta."
Je ne dois pas dissimuler cependant que, suivant le témoignage des voyageurs, la partie la plus élevée du revêtement de la seconde pyramide, qui subsiste encore, n'offre point de caractères hiéroglyphiques. Cela prouve seulement que la superficie entière des pyramides n'en était pas couverte.
On ajoute encore qu'on n'aperçoit aucun vestige d'hiéroglyphes, ni parmi les fragment nombreux qui sont répandus au pied des pyramides, ni sur les pièces de granit ou de marbre qui faisaient autrefois partie de leur revêtement, et que l'on retrouve aujourd'hui à Gizeh ou ailleurs, où ils servent de linteaux, de seuils ou de jambages à des portes. N'est-il pas permis de se demander si ces observations ont été faites avec toute l'exactitude nécessaire, et si elles ont été aussi multipliées qu'il le faudrait, pour donner la force d'une démonstration.
Sources :
La Relation de l'Égypte, par Abd-al-Allatif, médecin arabe de Bagdad (1162-1231, c'est-à-dire lui-même témoin oculaire potentiel car antérieur au règne de Barkuk et Ogier d'Anglure au XVIe siècle, ce dernier faisant mention de la destruction en cours des revêtements).
Al-Masoudi (Al-Mas'ûdî), voyageur, écrivain, géographe encyclopédiste et polygraphe arabe abbasside. En plein "âge d'or", né à Bagdad en 893, mort à al-Fustat al-Misr en 956.
Située dans l'actuel Vieux Caire, c'est également dans cette ville que Moïse Maïmonide est décédé le 13 décembre 1206.
J'apporte cette dernière précision car Al-Masoudi et Maïmonide ont pu, compte tenu des périodes auxquelles ils vivaient, avoir été des témoins oculaires des inscriptions qui figuraient sur les pyramides.
Les parements des faces des pyramides n'auraient été démantelés qu'à l'occasion des invasions des XIIe et XIIIe siècles et nombre de constructions du Caire comporteraient des éléments provenant des pyramides.
Voici ce que relatait Al-Masoudi : "Les pyramides sont très élevées, et d'une construction remarquable : leur surface présente toutes sortes d'inscriptions, écrites dans les caractères des nations anciennes et des royaumes qui n'existent plus. On ne sait ce qu'est cette écriture et ce qu'elle signifie. Ceux qui ont étudié les dimensions des pyramides évaluent leur hauteur à quatre cents coudées, ou davantage, ainsi que l'ont constaté ceux qui en ont fait l'ascension ; leur largeur (à la base) égale à peu près ce nombre. Leurs inscriptions sont relatives aux sciences, aux propriétés des corps, à la magie et aux secrets de la nature. On dit qu'une de ces inscriptions est ainsi conçue : "C'est nous qui avons bâti les pyramides. Que celui qui veut égaler notre autorité, obtenir notre pouvoir et renverser notre trône, abatte ces édifices, et en efface les vestiges, bien qu'il soit plus facile d'abattre que de bâtir, et de disperser des matériaux que de les réunir."
Al-Masoudi écrit dans Les champs d'or et les mines de pierres précieuses : "Sourid (...) l'un des rois d'Égypte d'avant le déluge, construisit deux grandes pyramides... Ce roi, qui vivait 300 ans avant le déluge, rêva une nuit que la terre basculait, que les étoiles tombaient du ciel en heurtant les unes sur les autres dans un grand fracas, sous les yeux des hommes terrifiés, cherchant un refuge. Et c'est la raison pour la quelle il construisit les pyramides."
Dans ce cas, les pyramides sont un refuge, mais la suite du texte est plus éloquente : "Il ordonna aux prêtres de déposer dans celle-ci la somme de leur sagesse et de leurs connaissances dans les différents arts et sciences... en même temps que les récits... contenant...les sciences d'arithmétique et de géométrie, de manière que ceux-ci puissent demeurer comme témoignage, pour le bénéfice de ceux qui, par la suite, pourraient les comprendre... dans la pyramide orientale [la Grande Pyramide] furent inscrites les sphères célestes et les figures représentant les étoiles et les planètes. Le roi mit aussi... les positions des étoiles et leur cycles ; et (...) l'histoire du temps passé, du temps à venir et de chacun des évènements futurs qui surviendront en Égypte."
Al-Masoudi affirme qu'il y avait des automates de pierre et de métal animés par des esprits dont la fonction était celle de gardiens du seuil.
D'ailleurs un autre écrivain, Ammien Marcellin, écrivait en grec vers 390 de notre ère : "Les anciens affirmaient qu'il existait sur les murs de certaines galeries souterraines des pyramides des inscriptions destinées à préserver la sagesse ancienne des destructions du déluge à venir."
D'Abou Balkh, vers 870 : "Des sages, avant le déluge, prévoyant ce châtiment du ciel... qui détruirait toute chose construite sur la terre, construisirent... en Égypte, sur un plateau, des pyramides de pierre comme refuge durant la catastrophe."
Même à la fin du XIIe siècle, ces pierres blanches restaient encore en place, revêtues d'hiéroglyphes dont Abdul Latif a donné la description que voici : "Les pierres portaient des inscriptions en caractères anciens, maintenant inintelligibles. Je n'ai jamais rencontré dans l'Égypte entière quelqu'un qui les comprendrait. Le nombre des inscriptions est si élevé que la copie de celles-là seulement qu'on peut voir à la surface des deux pyramides remplirait plus de six mille pages."
Deux ans après le passage d'Abdul Latif, l'Égypte entière connut un tremblement de terre qui détruisit la ville du Caire. Les Arabes vinrent alors prélever sur les flancs de la Grande Pyramide le matériel à bâtir destiné à la reconstruction de leur ville abattue.
La date de construction de la Grande Pyramide demeure incertaine.
Non seulement la Grande Pyramide nous questionne sur bien des points, mais les nombreuses réponses qu'elle nous apporte et que nous présentons sont toutes exclusivement basées sur des éléments physiques parfaitement mesurables et les publications anciennes des voyageurs ou historiens.
Le seul mode de communication universel à l'homme, non soumis à erreurs ou interprétations, est le langage mathématique, cette rigueur étant incluse tant dans le concept que dans la pierre.
Ainsi, la Grande Pyramide nous questionne depuis les bases des connaissances géométriques... jusqu'aux questions astronomiques ! Voire des questions purement humaines comme la beauté et les rapports d'harmonie, si ce n'est l'ésotérisme.
Est-il nécessaire, à titre d'exemple de rappeler que l'élève Pythagore a établi la gamme musicale monocorde consonante au moyen des rapports simples utilisés dans la Grande Pyramide : l'octave (rapport 1/2, la corde est partagée en deux), la quinte (rapport 2/3, la corde vibre sur ses deux tiers) et la quarte (rapport 3/4)...
Ceci n'est évidemment pas limitatif de ce que contient et nous révèle cet outil de connaissances qu'est la Grande Pyramide et beaucoup de ces connaissances demeurent certainement encore à y découvrir.
Quand Al-Masoudi témoigne de la perte irréparable de connaissances par la destruction des revêtements des faces des pyramides, avons-nous fait mieux à notre époque avec le barrage d'Assouan à la fin du XXe siècle ?
Nombre de territoires sur des étendues impressionnantes ont été submergés de main d'homme, rendant ainsi impossibles toutes recherches ultérieures, c'est-à-dire causant une perte définitive du savoir inscrit dans l'un des berceaux de la connaissance humaine.
Comment nous pourrions transmettre nos connaissances à des générations futures ?
Comment a tenté de procéder notre génération en 1972 quand elle a adressé un message de communication hors du système solaire à des consciences dont on ne suppose ni l'existence ni le langage ni les connaissances ?
L'ancienne Égypte n'avait certes pas les mêmes contraintes puisqu'elle savait qu'elle s'adresserait en principe à des hommes des générations futures dotées de langage et de pensée.
Doit-on transmettre sa propre histoire ou les connaissances acquises ? Doit-il s'agir de connaissances abouties et "finies" ou bien des éléments de base essentiels qui permettent de les reconstituer ?
Pour l'Égypte antique, ceci pouvait s'envisager au moyen de l'ouvrage lui-même, la Pyramide, qui en assurerait la pérennité, et provoquerait le questionnement.
Demeure une autre question à nos yeux essentielle : Le rôle de la pyramide en tant que conservateur des connaissances peut s'admettre comme étant du domaine du possible, tel que l'avait formulé Platon lorsqu'il fait transmettre l'Histoire de l'Atlantide par le prêtre de Saïs en Égypte, c'est-à-dire depuis des lieux diamétralement opposés par rapport au monde de l'époque : "Alors un des prêtres, qui était très vieux, lui dit : Ah ! Solon, Solon, vous autres Grecs, vous êtes toujours des enfants, et il n'y a point de vieillard en Grèce."
À ces mots : "Que veux-tu dire par là ? demanda Solon. - Vous êtes tous jeunes d'esprit, répondit le prêtre ; car vous n'avez dans l'esprit aucune opinion ancienne fondée sur une vieille tradition et aucune science blanchie par le temps."
Puis après l'évocation de la survenue des cataclysmes et destructions cosmiques au travers du rappel du mythe de Phatéon, il fait dire : "Voilà comment et pour quelles raisons on dit que c'est chez nous que se sont conservées les traditions les plus anciennes. Mais en réalité, dans tous les lieux où le froid ou la chaleur excessive ne s'y oppose pas, la race humaine subsiste toujours plus ou moins nombreuse. Aussi tout ce qui s'est fait de beau, de grand ou de remarquable sous tout autre rapport, soit chez vous, soit ici, soit dans tout autre pays dont nous ayons entendu parler, tout cela se trouve ici consigné par écrit dans nos temples depuis un temps immémorial et s'est ainsi conservé."
Serait-ce là le véritable trésor ? Combien de chambres seraient alors nécessaires ?
A contrario, la construction de la monumentale pyramide de Khéops aurait-elle pu être justifiée uniquement pour abriter la Chambre du Roi, qui mesure environ 5 mètres par 10 avec une hauteur d'un peu plus de 5 mètres pour contenir uniquement une cuve en granit vide sans aucune inscription d'aucune sorte, le tout ayant nécessité d'avoir doté la pyramide de considérables systèmes de protection sophistiqués ?
Cette vision ne nous est pas envisageable.
Formulons maintenant une autre hypothèse : celle d'une quatrième chambre que beaucoup nomment "la chambre secrète".
Après plusieurs décennies de recherches relatives à cette pyramide, et nous nous accordons le droit à l'erreur car à ce jour personne ne peut dire avoir de certitude, nous sommes parvenus à la conclusion d'une forte probabilité de l'existence de ce que nous avons nommé "Les chambres du Continuum", conservateurs des connaissances. Il ne s'agirait non pas d'une chambre unique, mais d'une succession de chambres ou "magasins" destinés à la conservation et à la transmission des connaissances.
La Chambre du Roi et celle de la Reine ne représentent grossièrement qu'un volume "utile" de l'ordre de 1750 mètres cubes, les autres parties connues de la Pyramide n'ayant à priori et selon nos actuelles connaissances qu'un rôle de circulation.
Construire un édifice d'un volume de 2.592.350 mètres cubes pour n'en utiliser que 1.750 environ "d'usage utile" ne peut sembler qu'extrêmement déraisonnable.
Par contre, si cet édifice est destiné à être un témoin de la connaissance, de sa conservation et de sa transmission, les choses peuvent s'envisager différemment. Ce sont alors pas une, mais de nombreuses chambres qui seraient nécessaires, qui doivent donc et peuvent alors s'envisager.
Où situer ces chambres ?
La pyramide est divisée principalement en deux parties selon l'Axe Nord Sud : La partie Ouest qui correspond au royaume des morts et la partie Est du levant.
L'étude des possibles phases de construction de la Grande Pyramide montre un mouvement ascensionnel du Nord vers le Sud jusqu'au niveau de la Chambre du Roi dont l'axe Est-Ouest est lui-même décalé de 21 coudées vers le Sud.
Cela signifie que toute la moitié Sud de la pyramide, inférieure à ce niveau, serait totalement inutilisée. Pire ! il aurait fallu la combler...
À partir de ce que nous avons pu étudier ou rechercher, dès 2003, nous avons mentionné la position d'un "point clé"qui figure sur l'un de nos schémas, toujours conservé en ligne sur note site Internet Numérus. (altitude entre 38 Cr. et 44 Cr., éloignement Sud depuis l'axe entre 55 Cr. et 66 Cr.)
Des travaux complémentaires nous ont conduits à modifier cette position en 2016 avec une tolérance plus réduite, soit une valeur unique pour ce point clé de 56 coudées tant pour l'altitude que l'éloignement Sud.
Ce point et cette valeur de 56 sont précisés sur nos schémas du site depuis cette date.
Dans cette hypothèse,"Les chambres du Continuum" seraient fédérées, au moins pour leur construction et accès, selon ce point clé.
De nos jours, des recherches sont poursuivies par de nombreuses équipes au moyen de technologies de plus en plus performantes.
Il y a une trentaine d'années, c'est au moyen de la micro gravimétrie et des différences de densité que des volumes creux étaient recherchés.
La plus récente mise en oeuvre par ScanPyramids est celle de la physique des particules.
Des mesures par infrarouge ont été réalisées afin de détecter les possibles écarts de température qui résulteraient de la présence de tels volumes et aideraient ainsi la mise en place des capteurs de muons.
Les muons peuvent se comparer à des électrons lourds et qui se forment de par les rayonnements de la haute atmosphère.
Ces particules à haute énergie ont la capacité de pénétrer et traverser la matière avec laquelle elles vont interagir.
Mesurer la perte d'énergie du muon lors de cette traversée permet par exemple d'en mesurer l'épaisseur... ou bien sa densité ou son absence.
Nous souhaitons bien évidemment le succès de telles entreprises de même que pour toute contribution qui peut permettre un nouveau pas sur les sentiers de la connaissance.
Nous ne pouvons nous-mêmes transmettre l'ensemble de ce qui serait peut-être utile de l'être... En particulier la présence de la transmission mathématique pure par le concept de la Grande Pyramide elle-même ou encore, par exemple, au moyen des dimensions des blocs, dalles et linteaux de la Chambre Haute.
Nous avons été heureux de pouvoir présenter en février 2019 une explication rationnelle "au pourquoi" des conduits dits de ventilation, autre exemple du rôle mathématique dans la Grande Pyramide.
Sensibilisés depuis 1959 à ces sujets par l'archéologue Marthe de Chambrun Ruspoli et Michael Scott de Glénaros, soixante ans plus tard nos recherches leur sont dédiées.
Camille et Michel Sélaudoux Avril 2019
Nos principales contributions figurent sur notre site http://numerus.free.fr/m5_1.php
Fut-elle construite pour conserver ou préserver un ou plusieurs défunts (il y a en effet de la place pour plusieurs) ?
Les mastabas ont toujours fait leur office, et si tel avait été l'unique raison de la construction de la Grande Pyramide, nous serions face à une pathologie mégalomaniaque.
Ce point de vue, inenvisageable du seul fait de la qualité et de la quantité des richesses scientifiques qui y sont incluses, ainsi que la culture dont témoigne l'Égypte antique font que nous ne pouvons retenir cette option.
La première question qui s'impose demeure de savoir pourquoi un tel édifice aurait pu être construit.
L'ensemble des protections considérables dont la Grande Pyramide dispose
Pour protéger quoi ?
Une ou plusieurs momies ? C'est possible.
Un tas d'or ? On ne l'emporte pas dans la mort et la construction a sans doute coûté plus qu'un seul tas d'or. Une véritable aberration !
Un monument au culte de la personnalité ?
Peu probable. Il existe bien d'autre manières plus simples, sinon plus utiles, et le niveau culturel ne l'aurait vraisemblablement pas permis.
Un témoignage du savoir et une transmission ? Sans doute.
Cette volonté de témoignage de connaissances et de leur transmission est attestée au travers des différents affirmations concordantes des voyageurs et auteurs anciens, tels Hérodote ou Platon, tant Orientaux qu'Occidentaux, qui à des siècles différents font état du fait que les faces de la pyramide étaient entièrement recouvertes d'écritures et de symboles toujours présents et demeurés encore visibles postérieurement à l'an mille de notre ère.
Voici quelques citations ou extraits de différents auteurs.
Selon certains voyageurs antérieurs au délabrement des revêtements des pyramides, celles-ci jusqu'aux XIIIe et XVIe siècles étaient demeurées encore recouvertes d'inscriptions.
Les pyramides, dit Al-Masoudi, auteur du commencement du IVe siècle de l'hégire, et qui écrivait en Égypte, sont des édifices très élevés et d'une construction merveilleuse : leur surface est "si chargée d'inscriptions écrites dans les caractères des nations anciennes, et des royaumes qui ne subsistent plus. On ne sait ce que c'est que cette écriture, ni ce qu'elle signifie."
Ebn-Khordadbèh, voyageur et auteur d'une Description géographique des pays musulmans, écrivait au IIIe siècle de l'hégire. Dans un passage cité par Al-Makrizi, il s'exprimait ainsi : "Tous les secrets de la magie et toutes les recettes de l'art médical sont écrits sur ces pyramides en caractère musnad."
Le même Al-Makrizi cite un autre écrivain, qui affirme : "Nous avons vu les surfaces de ces deux grandes pyramides couvertes d'écriture depuis le haut jusqu'en bas : les lignes étaient serrées et bien alignées les unes en face des autres ; elles étaient écrites dans les caractères dont se servaient ceux qui ont construit ces édifices; on n'en connaît point
aujourd'hui les lettres, et l'on ne peut en deviner le sens."
Ebn-Haukal, voyageur et écrivain du IVe siècle de l'hégire, atteste pareillement que les faces extérieures des grandes pyramides étaient remplies d'écriture dans un caractère qu'il nomme grec-syriaque, s'il n'y a pas de faute dans le manuscrit de son ouvrage, appartenant à la bibliothèque de Leyde, ou simplement grec, suivant que le passage d'Ebn-Haukal est cité par Al-Makrizi.
Guillaume de Baldensel, qui voyagea en Terre sainte et en Égypte au commencement du XIVe siècle, atteste avoir vu, sur les deux plus grandes pyramides, des inscriptions en divers caractères, lu quibus, dit-il, invnii scrîpturas diversorum iâiomalum ; et il rapporte une inscription en six vers latins.
Hérodote |
À propos de ce que cet historien dit concernant cette inscription qui était en caractères égyptiens, je ne sais si l'on peut absolument en conclure, avec son savant traducteur, dont il ne m'appartient pas de faire l'éloge, que cette inscription était probablement en caractères ordinaires, et non point en hiéroglyphes.
Peut-être, au surplus, cette inscription était-elle en caractères ordinaires, et les autres en hiéroglyphes.
M. White, pour concilier le silence des auteurs grecs et latins sur les inscriptions des pyramides avec le témoignage des écrivains arabes, fait une observation judicieuse :
'Tanta scilicet hyeroglyphicorum charactum crat copia passion in AEgypto, ut sine admiratione in oculos spectantium incurrerent neque digni visi fuerint qui in historiam referrentur. Ob cxamdem causam factum est, ut in descriptionibus obeliscorum qui à solo ad summum cacumen coelati sunt notis hieroglyphicis, talium notarum memoria à plurimis veterum sit neglecta."
Je ne dois pas dissimuler cependant que, suivant le témoignage des voyageurs, la partie la plus élevée du revêtement de la seconde pyramide, qui subsiste encore, n'offre point de caractères hiéroglyphiques. Cela prouve seulement que la superficie entière des pyramides n'en était pas couverte.
On ajoute encore qu'on n'aperçoit aucun vestige d'hiéroglyphes, ni parmi les fragment nombreux qui sont répandus au pied des pyramides, ni sur les pièces de granit ou de marbre qui faisaient autrefois partie de leur revêtement, et que l'on retrouve aujourd'hui à Gizeh ou ailleurs, où ils servent de linteaux, de seuils ou de jambages à des portes. N'est-il pas permis de se demander si ces observations ont été faites avec toute l'exactitude nécessaire, et si elles ont été aussi multipliées qu'il le faudrait, pour donner la force d'une démonstration.
La Relation de l'Égypte, par Abd-al-Allatif, médecin arabe de Bagdad (1162-1231, c'est-à-dire lui-même témoin oculaire potentiel car antérieur au règne de Barkuk et Ogier d'Anglure au XVIe siècle, ce dernier faisant mention de la destruction en cours des revêtements).
Al-Masoudi (Al-Mas'ûdî), voyageur, écrivain, géographe encyclopédiste et polygraphe arabe abbasside. En plein "âge d'or", né à Bagdad en 893, mort à al-Fustat al-Misr en 956.
Située dans l'actuel Vieux Caire, c'est également dans cette ville que Moïse Maïmonide est décédé le 13 décembre 1206.
J'apporte cette dernière précision car Al-Masoudi et Maïmonide ont pu, compte tenu des périodes auxquelles ils vivaient, avoir été des témoins oculaires des inscriptions qui figuraient sur les pyramides.
Les parements des faces des pyramides n'auraient été démantelés qu'à l'occasion des invasions des XIIe et XIIIe siècles et nombre de constructions du Caire comporteraient des éléments provenant des pyramides.
Voici ce que relatait Al-Masoudi : "Les pyramides sont très élevées, et d'une construction remarquable : leur surface présente toutes sortes d'inscriptions, écrites dans les caractères des nations anciennes et des royaumes qui n'existent plus. On ne sait ce qu'est cette écriture et ce qu'elle signifie. Ceux qui ont étudié les dimensions des pyramides évaluent leur hauteur à quatre cents coudées, ou davantage, ainsi que l'ont constaté ceux qui en ont fait l'ascension ; leur largeur (à la base) égale à peu près ce nombre. Leurs inscriptions sont relatives aux sciences, aux propriétés des corps, à la magie et aux secrets de la nature. On dit qu'une de ces inscriptions est ainsi conçue : "C'est nous qui avons bâti les pyramides. Que celui qui veut égaler notre autorité, obtenir notre pouvoir et renverser notre trône, abatte ces édifices, et en efface les vestiges, bien qu'il soit plus facile d'abattre que de bâtir, et de disperser des matériaux que de les réunir."
Al-Masoudi écrit dans Les champs d'or et les mines de pierres précieuses : "Sourid (...) l'un des rois d'Égypte d'avant le déluge, construisit deux grandes pyramides... Ce roi, qui vivait 300 ans avant le déluge, rêva une nuit que la terre basculait, que les étoiles tombaient du ciel en heurtant les unes sur les autres dans un grand fracas, sous les yeux des hommes terrifiés, cherchant un refuge. Et c'est la raison pour la quelle il construisit les pyramides."
Dans ce cas, les pyramides sont un refuge, mais la suite du texte est plus éloquente : "Il ordonna aux prêtres de déposer dans celle-ci la somme de leur sagesse et de leurs connaissances dans les différents arts et sciences... en même temps que les récits... contenant...les sciences d'arithmétique et de géométrie, de manière que ceux-ci puissent demeurer comme témoignage, pour le bénéfice de ceux qui, par la suite, pourraient les comprendre... dans la pyramide orientale [la Grande Pyramide] furent inscrites les sphères célestes et les figures représentant les étoiles et les planètes. Le roi mit aussi... les positions des étoiles et leur cycles ; et (...) l'histoire du temps passé, du temps à venir et de chacun des évènements futurs qui surviendront en Égypte."
Al-Masoudi affirme qu'il y avait des automates de pierre et de métal animés par des esprits dont la fonction était celle de gardiens du seuil.
D'ailleurs un autre écrivain, Ammien Marcellin, écrivait en grec vers 390 de notre ère : "Les anciens affirmaient qu'il existait sur les murs de certaines galeries souterraines des pyramides des inscriptions destinées à préserver la sagesse ancienne des destructions du déluge à venir."
D'Abou Balkh, vers 870 : "Des sages, avant le déluge, prévoyant ce châtiment du ciel... qui détruirait toute chose construite sur la terre, construisirent... en Égypte, sur un plateau, des pyramides de pierre comme refuge durant la catastrophe."
Même à la fin du XIIe siècle, ces pierres blanches restaient encore en place, revêtues d'hiéroglyphes dont Abdul Latif a donné la description que voici : "Les pierres portaient des inscriptions en caractères anciens, maintenant inintelligibles. Je n'ai jamais rencontré dans l'Égypte entière quelqu'un qui les comprendrait. Le nombre des inscriptions est si élevé que la copie de celles-là seulement qu'on peut voir à la surface des deux pyramides remplirait plus de six mille pages."
Deux ans après le passage d'Abdul Latif, l'Égypte entière connut un tremblement de terre qui détruisit la ville du Caire. Les Arabes vinrent alors prélever sur les flancs de la Grande Pyramide le matériel à bâtir destiné à la reconstruction de leur ville abattue.
photo de Lékégian |
Non seulement la Grande Pyramide nous questionne sur bien des points, mais les nombreuses réponses qu'elle nous apporte et que nous présentons sont toutes exclusivement basées sur des éléments physiques parfaitement mesurables et les publications anciennes des voyageurs ou historiens.
Le seul mode de communication universel à l'homme, non soumis à erreurs ou interprétations, est le langage mathématique, cette rigueur étant incluse tant dans le concept que dans la pierre.
Ainsi, la Grande Pyramide nous questionne depuis les bases des connaissances géométriques... jusqu'aux questions astronomiques ! Voire des questions purement humaines comme la beauté et les rapports d'harmonie, si ce n'est l'ésotérisme.
Est-il nécessaire, à titre d'exemple de rappeler que l'élève Pythagore a établi la gamme musicale monocorde consonante au moyen des rapports simples utilisés dans la Grande Pyramide : l'octave (rapport 1/2, la corde est partagée en deux), la quinte (rapport 2/3, la corde vibre sur ses deux tiers) et la quarte (rapport 3/4)...
Ceci n'est évidemment pas limitatif de ce que contient et nous révèle cet outil de connaissances qu'est la Grande Pyramide et beaucoup de ces connaissances demeurent certainement encore à y découvrir.
Quand Al-Masoudi témoigne de la perte irréparable de connaissances par la destruction des revêtements des faces des pyramides, avons-nous fait mieux à notre époque avec le barrage d'Assouan à la fin du XXe siècle ?
Nombre de territoires sur des étendues impressionnantes ont été submergés de main d'homme, rendant ainsi impossibles toutes recherches ultérieures, c'est-à-dire causant une perte définitive du savoir inscrit dans l'un des berceaux de la connaissance humaine.
Comment nous pourrions transmettre nos connaissances à des générations futures ?
Comment a tenté de procéder notre génération en 1972 quand elle a adressé un message de communication hors du système solaire à des consciences dont on ne suppose ni l'existence ni le langage ni les connaissances ?
L'ancienne Égypte n'avait certes pas les mêmes contraintes puisqu'elle savait qu'elle s'adresserait en principe à des hommes des générations futures dotées de langage et de pensée.
Doit-on transmettre sa propre histoire ou les connaissances acquises ? Doit-il s'agir de connaissances abouties et "finies" ou bien des éléments de base essentiels qui permettent de les reconstituer ?
Pour l'Égypte antique, ceci pouvait s'envisager au moyen de l'ouvrage lui-même, la Pyramide, qui en assurerait la pérennité, et provoquerait le questionnement.
Demeure une autre question à nos yeux essentielle : Le rôle de la pyramide en tant que conservateur des connaissances peut s'admettre comme étant du domaine du possible, tel que l'avait formulé Platon lorsqu'il fait transmettre l'Histoire de l'Atlantide par le prêtre de Saïs en Égypte, c'est-à-dire depuis des lieux diamétralement opposés par rapport au monde de l'époque : "Alors un des prêtres, qui était très vieux, lui dit : Ah ! Solon, Solon, vous autres Grecs, vous êtes toujours des enfants, et il n'y a point de vieillard en Grèce."
À ces mots : "Que veux-tu dire par là ? demanda Solon. - Vous êtes tous jeunes d'esprit, répondit le prêtre ; car vous n'avez dans l'esprit aucune opinion ancienne fondée sur une vieille tradition et aucune science blanchie par le temps."
Puis après l'évocation de la survenue des cataclysmes et destructions cosmiques au travers du rappel du mythe de Phatéon, il fait dire : "Voilà comment et pour quelles raisons on dit que c'est chez nous que se sont conservées les traditions les plus anciennes. Mais en réalité, dans tous les lieux où le froid ou la chaleur excessive ne s'y oppose pas, la race humaine subsiste toujours plus ou moins nombreuse. Aussi tout ce qui s'est fait de beau, de grand ou de remarquable sous tout autre rapport, soit chez vous, soit ici, soit dans tout autre pays dont nous ayons entendu parler, tout cela se trouve ici consigné par écrit dans nos temples depuis un temps immémorial et s'est ainsi conservé."
Serait-ce là le véritable trésor ? Combien de chambres seraient alors nécessaires ?
A contrario, la construction de la monumentale pyramide de Khéops aurait-elle pu être justifiée uniquement pour abriter la Chambre du Roi, qui mesure environ 5 mètres par 10 avec une hauteur d'un peu plus de 5 mètres pour contenir uniquement une cuve en granit vide sans aucune inscription d'aucune sorte, le tout ayant nécessité d'avoir doté la pyramide de considérables systèmes de protection sophistiqués ?
Cette vision ne nous est pas envisageable.
Formulons maintenant une autre hypothèse : celle d'une quatrième chambre que beaucoup nomment "la chambre secrète".
Après plusieurs décennies de recherches relatives à cette pyramide, et nous nous accordons le droit à l'erreur car à ce jour personne ne peut dire avoir de certitude, nous sommes parvenus à la conclusion d'une forte probabilité de l'existence de ce que nous avons nommé "Les chambres du Continuum", conservateurs des connaissances. Il ne s'agirait non pas d'une chambre unique, mais d'une succession de chambres ou "magasins" destinés à la conservation et à la transmission des connaissances.
La Chambre du Roi et celle de la Reine ne représentent grossièrement qu'un volume "utile" de l'ordre de 1750 mètres cubes, les autres parties connues de la Pyramide n'ayant à priori et selon nos actuelles connaissances qu'un rôle de circulation.
Construire un édifice d'un volume de 2.592.350 mètres cubes pour n'en utiliser que 1.750 environ "d'usage utile" ne peut sembler qu'extrêmement déraisonnable.
Par contre, si cet édifice est destiné à être un témoin de la connaissance, de sa conservation et de sa transmission, les choses peuvent s'envisager différemment. Ce sont alors pas une, mais de nombreuses chambres qui seraient nécessaires, qui doivent donc et peuvent alors s'envisager.
Où situer ces chambres ?
La pyramide est divisée principalement en deux parties selon l'Axe Nord Sud : La partie Ouest qui correspond au royaume des morts et la partie Est du levant.
L'étude des possibles phases de construction de la Grande Pyramide montre un mouvement ascensionnel du Nord vers le Sud jusqu'au niveau de la Chambre du Roi dont l'axe Est-Ouest est lui-même décalé de 21 coudées vers le Sud.
Cela signifie que toute la moitié Sud de la pyramide, inférieure à ce niveau, serait totalement inutilisée. Pire ! il aurait fallu la combler...
À partir de ce que nous avons pu étudier ou rechercher, dès 2003, nous avons mentionné la position d'un "point clé"qui figure sur l'un de nos schémas, toujours conservé en ligne sur note site Internet Numérus. (altitude entre 38 Cr. et 44 Cr., éloignement Sud depuis l'axe entre 55 Cr. et 66 Cr.)
Des travaux complémentaires nous ont conduits à modifier cette position en 2016 avec une tolérance plus réduite, soit une valeur unique pour ce point clé de 56 coudées tant pour l'altitude que l'éloignement Sud.
Ce point et cette valeur de 56 sont précisés sur nos schémas du site depuis cette date.
Dans cette hypothèse,"Les chambres du Continuum" seraient fédérées, au moins pour leur construction et accès, selon ce point clé.
De nos jours, des recherches sont poursuivies par de nombreuses équipes au moyen de technologies de plus en plus performantes.
Il y a une trentaine d'années, c'est au moyen de la micro gravimétrie et des différences de densité que des volumes creux étaient recherchés.
ScanPyramids |
Des mesures par infrarouge ont été réalisées afin de détecter les possibles écarts de température qui résulteraient de la présence de tels volumes et aideraient ainsi la mise en place des capteurs de muons.
Les muons peuvent se comparer à des électrons lourds et qui se forment de par les rayonnements de la haute atmosphère.
Ces particules à haute énergie ont la capacité de pénétrer et traverser la matière avec laquelle elles vont interagir.
Mesurer la perte d'énergie du muon lors de cette traversée permet par exemple d'en mesurer l'épaisseur... ou bien sa densité ou son absence.
Nous souhaitons bien évidemment le succès de telles entreprises de même que pour toute contribution qui peut permettre un nouveau pas sur les sentiers de la connaissance.
Nous ne pouvons nous-mêmes transmettre l'ensemble de ce qui serait peut-être utile de l'être... En particulier la présence de la transmission mathématique pure par le concept de la Grande Pyramide elle-même ou encore, par exemple, au moyen des dimensions des blocs, dalles et linteaux de la Chambre Haute.
Nous avons été heureux de pouvoir présenter en février 2019 une explication rationnelle "au pourquoi" des conduits dits de ventilation, autre exemple du rôle mathématique dans la Grande Pyramide.
Sensibilisés depuis 1959 à ces sujets par l'archéologue Marthe de Chambrun Ruspoli et Michael Scott de Glénaros, soixante ans plus tard nos recherches leur sont dédiées.
Camille et Michel Sélaudoux Avril 2019
Nos principales contributions figurent sur notre site http://numerus.free.fr/m5_1.php