Aujourd’hui, 27 janvier 2011, pour la présentation en avant-première de Kheops Renaissance, toujours le même cadre, le même décor. Mais si les acteurs sont les mêmes (l’”Équipe Khéops”, de Dassault Systèmes, est encore aux manettes), le contenu de la communication a, comme on pouvait s’y attendre, très nettement évolué. Depuis 2007, où il était essentiellement question de rampe interne et de Grande Galerie comme piste pour un gigantesque contrepoids, à l’intérieur de la Grande Pyramide, Jean-Pierre Houdin a poursuivi très loin son inventaire du monument, dans sa structure interne et son environnement topographique.
Les éléments nouveaux de lecture et compréhension de la pyramide, fruits de multiples indices relevés par l’architecte, représentent non seulement une évolution, mais, dans son esprit, une véritable révolution - le mot n’est pas trop fort -, qui risque fort de créer des soubresauts, voire des grincements de dents, dans les (hautes) sphères et l’ensemble des rangs de la pyramidologie. De Kheops Révélé (2007), première formulation de la “théorie” de Jean- Pierre Houdin, à Kheops Renaissance (2011), il y a non seulement quatre années d’écart, mais surtout un changement radical de perspective, déjà sous-jacent dans Kheops Révélé, mais exprimé ici dans sa pleine maturité.
Jean-Pierre Houdin a en effet élargi le champ de ses recherches. Il a sondé plus profondément les entrailles de la Grande Pyramide. Il est allé voir également du côté de la pyramide Rouge et de la Rhomboïdale, gardant toujours dans son objectif une meilleure lecture de celle de Khéops. Et là, la surprise est apparue, à ses yeux, comme une évidence : les points communs entre ces pyramides émanaient d’une même “école” architecturale, au point de faire place à la technique du “copier-coller” pour la configuration des organes principaux des monuments. C’est ce que Jean-Pierre Houdin appelle l’ “Héritage”.
Ci-dessous la première partie de l’interview.
Pyramidales : Jean-Pierre Houdin, vous avez déjà eu l'amabilité de répondre à mes questions, pour les lecteurs de Pyramidales. Lors de cet entretien, vous nous aviez annoncé une importante suite à vos recherches sur votre reconstitution du chantier de construction de la Grande Pyramide de Guizeh.
L'heure est venue de la publication du résultat de ces nouvelles recherches, auquel vous donnez l'appellation d'Épisode 2.
Cela signifie-t-il que l'Épisode n° 1 était à vos yeux incomplet, en dépit de la très grande audience que ces premiers travaux ont rencontrée, autant auprès du grand public que des chercheurs avertis, de nombreux pays ?
“Une tactique en deux temps”
Jean-Pierre Houdin : “Je dirai d’emblée que dès l’été 2003, donc il y a maintenant près de huit ans, mes travaux sur la pyramide de Kheops avaient atteint un degré d’explication de ce chantier bien plus exhaustif que celui actuellement connu. En juin 2005, lors de ma première rencontre avec mes amis de Dassault Systèmes, Mehdi Tayoubi et Richard Breitner, j’avais bien sûr décidé de les informer sur l’ensemble de ces travaux ; l’ampleur de la théorie et le côté “bouleversement de la Pensée Unique” de ce que je venais de leur révéler leur a paru à la fois trop important et surtout trop explosif pour être mis sur la place publique d’un seul coup. On s’est donc accordé sur une tactique en deux temps : Épisode 1 reprendrait toute la partie de la théorie consacrée à la construction de la pyramide et Épisode 2, tout ce qui concerne l’architecture des appartements funéraires. L’intention était de présenter, en visant la plus grande audience possible, la théorie de la manière la plus scientifique et la plus crédible possible, par la validation virtuelle grâce aux logiciels de Dassault Systèmes, ceci afin de gagner une crédibilité inattaquable sur ce point.
Une fois la théorie établie, nous pensions pouvoir la mettre rapidement à l’épreuve de la vérité réelle en obtenant les autorisations d’effectuer une mission de recherche sur place au moyen de techniques non-destructives. Le grand avantage de la théorie tient au fait qu’elle est irréfutable : la découverte de la rampe intérieure clôturerait le débat sur la question de la construction du monument.
La présentation Kheops Révélé à la Géode le 30 mars 2007 a eu un écho considérable partout dans le monde et, en une matinée, la théorie a été reconnue comme la plus plausible à ce sujet. Malheureusement, par la suite, pour ce qui concerne la validation réelle, les choses ne se sont pas passées comme prévu ; un dossier pour une mission scientifique n'a jamais pu être déposé malgré plusieurs rencontres au plus haut niveau. Finalement, ce délai supplémentaire qui nous a été “accordé” s’est, au fil du temps, transformé en une véritable aubaine ; Épisode 2 version 2011 a pris beaucoup de poids par rapport à Épisode 2 imaginé en 2005, et la collecte d’indices sur le terrain a été très fructueuse.”
Pyramidales : Avant d'en venir au contenu proprement dit de vos nouveaux développements sur la pyramide de Kheops, pouvez-nous nous donner un aperçu de votre méthode de recherche ? Au vu de vos précédentes publications et communications, je crois discerner dans votre approche de la "chose" égyptologique au moins trois principaux axes complémentaires de travail : une observation minutieuse du terrain, une logique de bâtisseur (nous n'oublions pas que vous êtes architecte), vous permettant de "dialoguer", par-delà le temps, avec les bâtisseurs égyptiens, et une mise en relation des techniques de construction propres à plusieurs pyramides de diverses époques.
Vous reconnaissez-vous dans cette présentation ? Si nécessaire, comment la complétez-vous ?
Avec le support technique de Dassault Systèmes (au 1er plan : Richard Breitner) |
“Plus de 5.000 heures à modéliser en 3D mes idées”
À partir de cette intuition, j’ai lentement et sûrement déroulé le fil de la pelote que personne n’arrivait à découvrir, car n’ayant pas le bon code pour en trouver une extrémité.
Et puis, après avoir baigné toute mon enfance dans le bâtiment et le génie civil, être devenu architecte DPLG et avoir exercé en profession libérale pendant plus de vingt ans, être rompu à la conception assistée sur ordinateur, j’avais les “qualifications requises” pour me permettre de mener à bien une réflexion sérieuse et approfondie sur le “pourquoi” et le “comment” des pyramides, puis d’émettre des propositions en ce domaine.
Entre 1999 et 2005 (avant ma rencontre avec Dassault Systèmes), j’ai ainsi passé plus de 5.000 heures à modéliser en 3D mes idées, avec cet avantage unique de pouvoir visualiser, pratiquement en temps réel, ce qui me venait à l’esprit. Avec également la possibilité de connaître précisément les rapports dans l’espace des différents éléments que l’on a en face de soi sur l’écran de l’ordinateur.
Dès le départ, j’ai compris qu’il fallait que je pense en “Égyptien d’époque” et non pas comme constructeur d’aujourd’hui. J’ai donc fait beaucoup de recherches sur le sujet, à la fois dans les livres et sur Internet (ayant séjourné un an à New York en 1996/97, et pour l’avoir vécu en direct, j’avais compris l’immense révolution que cet outil allait apporter), pour connaître les techniques, matériaux, outils et savoir-faire des anciens Égyptiens. Cela m’a permis de m’apercevoir au passage que la littérature sur les pyramides était plutôt maigre, remplie de reprises d’auteurs en auteurs, sans analyses personnelles et surtout très souvent hors-sujet. Enfin, à partir de 2004, grâce à l’aide de mécènes, j’ai pu me rendre régulièrement en Égypte et faire mes propres recherches sur place ; à chaque fois, je trouvais un indice qui venait corroborer mes propositions.”
Pyramidales : Parmi vos outils de travail, la 3D tient désormais une place essentielle, grâce aux compétences et à la proximité intellectuelle que vous avez trouvées chez vos amis de Dassault Systèmes. Quel est le bonus qu'apporte à vos travaux cette mise en forme virtuelle ?
De g. à d. : J.-P. Houdin, Mehdi Tayoubi, Richard Breitner |
J.-P. Houdin : “Comme je vous l’ai dit précédemment, la 3D tient une place essentielle dans mes recherches. Ma rencontre avec les ingénieurs de Dassault Systèmes a été extraordinaire : on parlait le même langage et eux me proposaient la Rolls-Royce dans le domaine de la conception assistée sur ordinateur. Mes travaux ont d’un seul coup fait des pas de géant, les simulations scientifiques venant soutenir la modélisation virtuelle. Par exemple, les simulations effectuées par l’Équipe Kheops au sujet des craquements des poutres de la Chambre du Roi ont apporté la réponse exacte qui permet d’affirmer que les Égyptiens contrôlèrent très bien la situation au moment des désordres et qu’ils n’ont pas abandonné cette pièce en cours de construction. La meilleure preuve : 45 siècles après, les désordres n’ont pas évolué.”
Pyramidales : Il est inutile de se voiler la face ! La logistique qui a été mise en place autour de vos travaux, avec l'impact médiatique que l'on sait, a fait et fera encore des envieux. Il semble que, malheureusement, le microcosme de l'égyptologie cultive, à l'instar sans doute d'autres secteurs de la recherche scientifique, comme un sens inné de la polémique. Comment expliquez-vous ce constat ?
Pyramidales : Il est inutile de se voiler la face ! La logistique qui a été mise en place autour de vos travaux, avec l'impact médiatique que l'on sait, a fait et fera encore des envieux. Il semble que, malheureusement, le microcosme de l'égyptologie cultive, à l'instar sans doute d'autres secteurs de la recherche scientifique, comme un sens inné de la polémique. Comment expliquez-vous ce constat ?
“Il a fallu que je prenne mon bâton de pèlerin”
J.-P. Houdin : “La recherche n’est pas l’apanage de castes ; la liberté de réflexion est fondamentale et il n’y a aucune raison de s’interdire, surtout lorsqu’on est architecte, d’étudier la construction des pyramides, sous prétexte que l’on n’a pas le badge ‘égyptologue certifié’.
Les pyramides ont été conçues et construites par des hommes comme Hemiounou ou Ankh-haef, les Vizirs de Tous les Travaux Royaux de Kheops, titre que l’on peut assimiler de nos jours à ceux d’architecte ou ingénieur.
L’égyptologie est née avec la Campagne d’Égypte de Bonaparte et s’est, dès le début, orientée vers l’archéologie de relevés, de fouilles et de collecte de vestiges. Les études en université en ce domaine sont principalement basées sur la compréhension des hiéroglyphes, les textes, l’histoire et la religion ; elles ne forment pas particulièrement à la compréhension des techniques de construction. Le résultat : aucune théorie proposée par les égyptologues ne tient l’analyse, et ce dès les premières lignes. Je considère que ma qualité d’architecte m’autorise à me pencher sur le problème de la construction des pyramides, autant, sinon plus qu’un égyptologue.
Maintenant, ma situation d’”outsider” me ferme la porte à beaucoup de facilités : n’étant pas du sérail, il était hors de question pour moi d’être soutenu par les organismes publics. Il a fallu que je prenne mon bâton de pèlerin et que j’aille convaincre des mécènes en France et en Égypte (parce que j’en ai aussi là-bas). L’engagement de Dassault Systèmes, dans le cadre d’un programme de mécénat (Passion for Innovation), est exemplaire. Le mécénat est surtout tourné vers le sport et les arts ; dans mon cas, il est au service de la recherche sur notre passé, sur une civilisation admirable qui a encore beaucoup à nous apprendre. Que le mécène médiatise cette action, rien de plus normal. Que ceux qui sont envieux comprennent cela : ma percée dans le monde de l’égyptologie n’est pas un “overnight success” et le seul fruit de cette médiatisation, mais le résultat de beaucoup d’efforts, de privations, de passion et de conviction de la part de mes interlocuteurs.
J’estime ne pas avoir de leçon à recevoir de personnes (très peu au demeurant) qui ont été incapables de faire une critique objective et étayée de mes travaux.”
Pyramidales : Pour en venir maintenant au vif du sujet, à savoir au contenu d'Épisode 2, quels sont les points principaux, quelles sont les structures ou composantes de la pyramide de Kheops qui ont fait l'objet de vos analyses et interprétations complémentaires ? En d'autres termes : qu'avez-vous observé de ce qui, jusqu'à présent, était resté muet ou secret du fantastique "langage de la pierre" que propose la pyramide à qui sait la déchiffrer ?
J.-P. Houdin : “J’appellerais le contenu d’Episode 2 “l’Héritage de Kheops”, c’est-à-dire la véritable architecture funéraire de la Grande Pyramide, suite logique de la tradition sépulcrale et de l’expérience dans la construction accumulée par les Égyptiens pendant plus d’un siècle, particulièrement sous le règne du père de Kheops, Snefrou.
Dès 2003, soit après avoir déjà passé quatre années d’études et de recherches sur la pyramide de Kheops, et sur les autres grandes pyramides lisses des 3ème et 4ème Dynasties, j’étais arrivé à la conclusion qu’il y avait quelque chose qui ne “collait” pas dans l’architecture intérieure de ce monument funéraire. J’emploie ce mot “funéraire” car il est essentiel de revenir sur le pourquoi des pyramides royales : être, pour les rois et leurs proches, des tombeaux pour l’éternité dans la croyance d’une vie dans l’au-delà. Celle-ci impliquait de disposer d’un véritable appartement avec, si j’ose dire, salon, salle à manger et chambre à coucher. Aussi, les Égyptiens étaient beaucoup plus attentifs à la construction de leur demeure d’éternité qu’à celle de leur vie terrestre, cette dernière n’étant qu’un bref passage.
Grâce à mes milliers d’heures de modélisation 3D, pénétrant littéralement dans le volume avec toutes les possibilités qui m’étaient offertes par cette technologie, j’ai pu constater, analyser et comprendre les relations spatiales entre les différents ouvrages intérieurs : chambres (et leurs conduits), couloirs et Grande Galerie. Pour cette dernière, j’avais déjà entériné dans mon esprit qu’elle ne pouvait qu’avoir été un élément technique lié à la construction et qu’il était vain d’essayer de lui donner une fonction funéraire. De plus, certaines explications liant les trois chambres (la souterraine, celle dite de la Reine et celle du Roi) pour les faire « rentrer » dans la tradition funéraire me paraissaient erronées, sinon fantaisistes.
J’avais déjà trop “fréquenté” mes confrères architectes de l’époque pour comprendre que ce que nous connaissons actuellement de cette pyramide était incomplet. Je n’y retrouvai pas leur logique constructive et la simplicité de leur démarche sur la configuration des appartements funéraires. La présence, dans la pyramide de Kheops, de deux antichambres calquées sur celles de la pyramide Rouge de Dahchour, construite par le même « collège d’architectes » pour Snefrou, le père de Kheops, était pour moi une évidence conceptuelle. Le langage de la pierre a fait le reste, la modélisation 3D apportant une matérialisation visuelle « au-delà du visible » extraordinaire.”
J’estime ne pas avoir de leçon à recevoir de personnes (très peu au demeurant) qui ont été incapables de faire une critique objective et étayée de mes travaux.”
Pyramidales : Pour en venir maintenant au vif du sujet, à savoir au contenu d'Épisode 2, quels sont les points principaux, quelles sont les structures ou composantes de la pyramide de Kheops qui ont fait l'objet de vos analyses et interprétations complémentaires ? En d'autres termes : qu'avez-vous observé de ce qui, jusqu'à présent, était resté muet ou secret du fantastique "langage de la pierre" que propose la pyramide à qui sait la déchiffrer ?
“J’ai pu constater, analyser et comprendre les relations spatiales
entre les différents ouvrages intérieurs”
Dès 2003, soit après avoir déjà passé quatre années d’études et de recherches sur la pyramide de Kheops, et sur les autres grandes pyramides lisses des 3ème et 4ème Dynasties, j’étais arrivé à la conclusion qu’il y avait quelque chose qui ne “collait” pas dans l’architecture intérieure de ce monument funéraire. J’emploie ce mot “funéraire” car il est essentiel de revenir sur le pourquoi des pyramides royales : être, pour les rois et leurs proches, des tombeaux pour l’éternité dans la croyance d’une vie dans l’au-delà. Celle-ci impliquait de disposer d’un véritable appartement avec, si j’ose dire, salon, salle à manger et chambre à coucher. Aussi, les Égyptiens étaient beaucoup plus attentifs à la construction de leur demeure d’éternité qu’à celle de leur vie terrestre, cette dernière n’étant qu’un bref passage.
Grâce à mes milliers d’heures de modélisation 3D, pénétrant littéralement dans le volume avec toutes les possibilités qui m’étaient offertes par cette technologie, j’ai pu constater, analyser et comprendre les relations spatiales entre les différents ouvrages intérieurs : chambres (et leurs conduits), couloirs et Grande Galerie. Pour cette dernière, j’avais déjà entériné dans mon esprit qu’elle ne pouvait qu’avoir été un élément technique lié à la construction et qu’il était vain d’essayer de lui donner une fonction funéraire. De plus, certaines explications liant les trois chambres (la souterraine, celle dite de la Reine et celle du Roi) pour les faire « rentrer » dans la tradition funéraire me paraissaient erronées, sinon fantaisistes.
Les deux antichambres de la Chambre du Roi, calquées sur celles de la pyramide Rouge |
De plus, durant cette mission, d’autres résultats, tombés aussi dans le tiroir concernant d’autres anomalies, confortent mes dernières propositions : la microgravimétrie avait également détecté des sous-densités et des surdensités exactement aux endroits que j’imagine.
Quant à la « pensée unique » dont je parle souvent, je la résumerai d’une phrase de l’historien grec Thucydide : “Au lieu de se donner la peine de rechercher la vérité, on préfère généralement adopter les idées toutes faites.”
Pyramidales : Complétant vos précédentes recherches, vos nouvelles observations vous ont amené, afin de peaufiner votre reconstitution du chantier de construction de la Grande Pyramide, à porter en premier lieu votre attention sur les abords du monument, à savoir sur la Chaussée Monumentale destinée au transport des blocs de pierre. Quels sont la configuration et le tracé de cette chaussée ?
“Une tranchée dans le socle rocheux
pour servir de glissière à un second contrepoids”
Pour le Plateau de Gizeh, c’est la réflexion d’un lecteur qui m’a poussé à m’y intéresser de plus près. Ce lecteur me faisait remarquer que je n’expliquais pas comment je transportais les poutres de granit du port à la base de la grande rampe extérieure ; et il avait raison de me le faire remarquer. C'est aussi grâce à ce type de remarques que les choses avancent.
Le chantier était organisé autour de ces deux grands axes (en rouge) :
les deux pyramides de Khephren et Mykerinos n'existaient évidemment pas à l'époque
Elle résolvait le trajet des matériaux, mais n’expliquait pas la montée des poutres du port jusqu’à la base de la rampe extérieure de Kheops.
Dans ma théorie, je dis que les poutres ont été tractées de la base de la pyramide au niveau +43m grâce à un contrepoids circulant dans la Grande Galerie (trait vert, ci-dessus, en haut). La logique voudrait donc que les Égyptiens aient installé un premier contrepoids en bout de la rampe du Plateau pour amener les monolithes à la base de la seconde rampe. Pour ce faire, ils ont dû creuser une tranchée dans le socle rocheux pour servir de glissière à ce second contrepoids ; et c’est ce qu’ils ont fait ! Dans l’axe exact de la rampe du Plateau, et au-delà du point de départ de la rampe extérieure de la pyramide de Kheops, ils ont creusé cette fosse et on en a un indice inespéré. Bien que cette tranchée ait disparu sous la pyramide de Khephren (trait vert, ci-dessus, à gauche), un détail est remarquable : alors que tous les appartements funéraires et couloirs sont creusés dans le socle rocheux, le couloir reliant l’entrée à la chambre sépulcrale, dont le sol est à plus de 10m sous le niveau du Plateau, a bien été creusé lui aussi mais, tout d’un coup, il est maçonné, sol, murs et plafond, sur une dizaine de mètres dans l’axe exact de la rampe du Plateau. Et cette tranchée a eu un grande influence sur l’implantation des ouvrages intérieurs ; elle a obligé les concepteurs à décaler ceux-ci d’une douzaine de mètres vers l’est pour éviter d’avoir un vide trop important à combler sous la partie maçonnée du couloir.”
Le plateau et la pyramide parvenue à la hauteur de 43 m (illustration Dassault Systèmes) |
A lire également :
- Deuxième partie de l'interview de Jean-Pierre Houdin
- L'héritage de Khéops
- Pyramide de Khéops : les deux entrées et la fermeture de la Chambre du Roi
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- Em Hotep : le blog - en anglais - de Keith Payne
- Traduction en anglais de cette première partie
Bonjour Monsieur,
RépondreSupprimerJe viens de regarder votre reportage et suis époustouflée par vos démonstrations et la logique de votre étude de la grande pyramide!
Mon intérêt pour cette civilisation a toujours été la même depuis mon jeune âge; et voilà que vous m'offrez la possibilité de rêver à nouveau aux découvertes futures de ce monde egyptien dont l'histoire ne cesse de revivre grâce à des personnes comme vous même.
Je vous remercie pour ce film passionnant auquel j'ai pu me consacrer aujourd'hui, mon petit fils ayant accompli sa sieste au "bon moment"!
Courage et patience pour la suite...
Bien à vous,
Michèle
Un Super Travail et Historique ! Merci Mr Houdin !
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