samedi 25 décembre 2010

Grande Pyramide : le bout du tunnel ?

La Grande Pyramide connaît, ces derniers temps, les honneurs de la presse (française).
Après Sciences et Avenir (voir la note précédente de ce blog), la revue Le Point (23-30 décembre 2010) nous gratifie d’un numéro double “Spécial Égypte” et Pharaon Magazine propose à son tour un hors-série “Au temps des pyramides” (à ce jour, toujours attendu en kiosque), que je présenterai ultérieurement.
Zoomant sur la partie du Point consacrée au monument-star du moment, je constate qu’un mot - un verbe plus précisément - est plus que jamais d’actualité : “percer”.
Nous le savons dorénavant : le maître de céans sur le site de Guizeh, en sa qualité de Grand Prêtre de la pyramidologie, va bientôt “percer le mystère de la Grande Pyramide”, cette révélation majeure devant voir le jour courant 2011. Wait and see !
Quant à l’article du Point, il ne laisse plus planer le moindre doute. “On a percé le mystère de Kheops !” : tel est le titre de l’article dans lequel Frédéric Lewino présente quelques-uns des plus récents développements de l’architecte Jean-Pierre Houdin, relatifs à sa reconstitution de la construction de la Grande Pyramide.
Le flash-back houdinien sur le chantier de Guizeh est bien connu. Il a fait l’objet, depuis plusieurs années, de maintes publications, non seulement en France, mais aussi sous toutes les latitudes. Nous savons par ailleurs que notre architecte investigateur ne garde pas ses deux pieds dans la même babouche et qu’en observateur assidu du “terrain”, il soumet sa “théorie” (qu’il me pardonne ce mot, pour lui un barbarisme) à d’incessantes évolutions.
Nous en avons été informés : Jean-Pierre Houdin rendra prochainement publics (fin janvier 2011) de très importants compléments au déroulement du chantier de construction de la Grande Pyramide, dans son environnement immédiat, tel qu’il le reconstitue avec sa logique d’architecte et les acquis d’une lecture encore plus affinée du site de Guizeh.
Pour l’heure, puisqu’elles ont été divulguées par Le Point, nous devons nous contenter de deux “modifications” que l’architecte apporte à sa première version de Khéops Révélé : “Dans sa nouvelle version, lisons-nous dans l’article de Frédéric Lewino, Jean-Pierre Houdin déplace la grande rampe extérieure (1) vers l’ouest, afin de la faire commencer sur une éminence, lui permettant ainsi de la raccourcir de 100 mètres. Deuxième correction : le pivotement des blocs de pierre est effectué à l’intérieur de la rampe [intérieure], et non plus à l’extérieur, dans une sorte de petite pièce située à l’extrémité de chaque tronçon.”
Il est bon de le souligner : ce ne sont ici que deux modifications. D’autres compléments suivront sous peu... et quelque chose me dit qu’ils ne passeront pas inaperçus ! Pyramidales sera en tout cas sur les rangs pour diffuser l’information, en temps et en heure, auprès de ses lecteurs.

La fin du suspense ?
Un deuxième article du même numéro spécial du Point récapitule sommairement les campagnes de prospection, à l’aide de robots de diverses générations, à l’intérieur des conduits dits “d’aération” partant de la chambre de la Reine.
Il révèle - ou rappelle plutôt - que Zahi Hawass, présenté comme un “ardent adepte de la technologie”, “mise [actuellement] sur un robot télécommandé pour percer le mystère de la Grande Pyramide”. Ce robot fait suite au Pyramid Rover, dont les exploits tout relatifs ont été relatés dans ce blog : voir ICI.
Baptisé Djedi Rover, et destiné à... percer à distance une paroi, il a été mis au point par des ingénieurs de l’université de Leeds, avec l’étroite collaboration de la firme de robotique Scoutek et du leader mondial en univers virtuels 3D Dassault Systèmes. (2)
Objectif fixé à Djedi Rover : estimer l’épaisseur de la deuxième porte du conduit sud de la chambre de la Reine et, si possible, aller inspecter ce qu’il y a derrière, à l’aide d’une caméra miniature introduite dans un trou réalisé avec un foret télescopique.
Et Frédéric Lewino de conclure : “Hawass sera bien entendu devant les caméras pour annoncer la plus grande découverte de tous les temps, ou celle d’un... cul-de-sac !”
Juste ciel ! Par tous les dieux et mânes pharaoniques de notre chère et belle Égypte, la montagne pyramidale serait-elle - deuxième hypothèse envisagée - sur le point d’accoucher d’une... souris ? 


(1) Cette rampe est, selon Jean-Pierre Houdin, utilisée pour le transport des blocs destinés à la construction des deux premiers tiers du volume global de la pyramide. Les matériaux ayant servi à sa construction sont ensuite réutilisés, transportés par la rampe intérieure, pour le dernier tiers de la pyramide.

(2) Cette société, par le canal de son programme Passion for Innovation, soutient les travaux de Jean-Pierre Houdin, au même titre que ceux de l'université de Leeds et du Museum of Fine Arts de Boston. (voir ICI). "Ce qui compte avant tout, précise Mehdi Tayoubi (photo ci-contre), directeur du programme Passion for Innovation chez Dassault Systèmes, c'est que la connaissance sur le site de Gizeh progresse, même au prix de projets qui finiront peut-être en... cul-de-sac ! Mais les erreurs font partie du processus. Il est de notre devoir, avec les outils de simulation dont nous disposons, d'accompagner des chercheurs compétents et passionnés tels que Jean-Pierre Houdin, Peter Der Manuelian (Harvard) et Shaun Whitehead (université de Leeds). Passion for Innovation soutient ces projets (un quatrième est en cours de signature) multidisciplinaires au-delà de la divergence des points de vue, voire des querelles de quelques chapelles qui tournent en rond entre experts de la même discipline, n'acceptant même pas de considérer certaines idées et avancées techniques." 

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