Ainsi s'exprimait l'architecte Maillier, dans la préface de L'Architecture, poème en trois chants, 1780. J'ai extrait de cet ouvrage la lecture que fait l'auteur de l'art de bâtir des Égyptiens, en le comparant avec celui de la Grèce antique.
Photo Marc Chartier
"L'Égypte avec la Grèce en guerre dans l'histoire
Du berceau de cet Art se disputent la gloire :
L'une prétend avoir le droit d'invention ,
Et l'autre enfin l'honneur de la perfection.
Ces tombeaux cependant, pyramides antiques,
Où des Rois de Memphis reposent les reliques,
Dont la base s'enfonce autant dans les enfers,
Que leur front sourcilleux s'élève dans les airs ;
Ces merveilles du monde uniques en espèce,
Des règles du bon goût possédaient la justesse.
Ce qui frappait si fort les yeux du spectateur,
Venait de leur beauté comme de leur grandeur.
Tous les Égyptiens nés avec du génie,
Bâtissaient hardiment, même avec harmonie.
Leurs ouvrages sentaient cette simplicité
Qui plus que la richesse en eux fait la beauté.
Tout était noble et grand dans leur Architecture,
Et sans vouloir aux Grecs ici faire une injure,
Les Égyptiens seuls ont été les premiers,
Qui, dans l'art de bâtir, ont cueilli les lauriers.
Mais ils n'ont pas trouvé la règle et ces modèles,
Boussole de notre Art, et nos guides fidèles :
Ces trois Ordres parfaits, fils des Athéniens,
N'avaient jamais paru chez les Égyptiens.
Or la Grèce peut donc se flatter la première
D'avoir su dans notre Art apporter la lumière.
C'est un honneur enfin qu'on ne peut lui ravir
D'avoir donné des lois dans l'Art de bien bâtir.
Des astres, en ce lieu, la bénigne influence
D'artistes transcendants fit naître une affluence,
Développa des Arts le germe paresseux,
Et le fit propager dans ces climats heureux."
Du berceau de cet Art se disputent la gloire :
L'une prétend avoir le droit d'invention ,
Et l'autre enfin l'honneur de la perfection.
Ces tombeaux cependant, pyramides antiques,
Où des Rois de Memphis reposent les reliques,
Dont la base s'enfonce autant dans les enfers,
Que leur front sourcilleux s'élève dans les airs ;
Ces merveilles du monde uniques en espèce,
Des règles du bon goût possédaient la justesse.
Ce qui frappait si fort les yeux du spectateur,
Venait de leur beauté comme de leur grandeur.
Tous les Égyptiens nés avec du génie,
Bâtissaient hardiment, même avec harmonie.
Leurs ouvrages sentaient cette simplicité
Qui plus que la richesse en eux fait la beauté.
Tout était noble et grand dans leur Architecture,
Et sans vouloir aux Grecs ici faire une injure,
Les Égyptiens seuls ont été les premiers,
Qui, dans l'art de bâtir, ont cueilli les lauriers.
Mais ils n'ont pas trouvé la règle et ces modèles,
Boussole de notre Art, et nos guides fidèles :
Ces trois Ordres parfaits, fils des Athéniens,
N'avaient jamais paru chez les Égyptiens.
Or la Grèce peut donc se flatter la première
D'avoir su dans notre Art apporter la lumière.
C'est un honneur enfin qu'on ne peut lui ravir
D'avoir donné des lois dans l'Art de bien bâtir.
Des astres, en ce lieu, la bénigne influence
D'artistes transcendants fit naître une affluence,
Développa des Arts le germe paresseux,
Et le fit propager dans ces climats heureux."
Source : Gallica
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