vendredi 28 décembre 2012

“Il y a beaucoup d’art et de science dans les pyramides de Gizeh et, comparativement, fort peu dans celles de Saccarah, qui leur sont postérieures en date” (Théophile Desdouits - XIXe s.)

Théophile Desdouits (1836-1898) fut un journaliste et essayiste français. Il écrivit notamment dans le journal La Croix.
Son ouvrage Les soirées de Montlhéry, entretiens sur les origines bibliques (2e édition, 1842), met en scène, pour un long dialogue philosophique, M. Bulmont (M.B.) et le capitaine Vermaux, officier d’état-major (M.V.). Ces personnages sont-ils fictifs ou non ? Je n’ai trouvé aucun élément d’information me permettant de le savoir. Il semble par contre évident que les propos relatés traduisent les convictions de l’auteur.
L’extrait de l’ouvrage que l’on lira ici traite bien sûr des pyramides égyptiennes. Théophile Desdouits y commet un grossier contresens archéologique concernant une prétendue antériorité des pyramides de Guizeh sur celles de Saqqarah. Il se lance en outre dans certains développements visant à prouver, à la lumière de la progression ou, au contraire, du “cours retrograde” de sciences et des arts en prenant le Déluge comme ligne de démarcation, que le message biblique est une “autorité à l’abri de toute atteinte”. On le sait, pareil a priori est peu conciliable avec une authentique approche scientifique de l’histoire de la civilisation humaine.


Illustration Thalassa (FR3)
M.B. “...les sciences et les arts ont pu, chez certains peuples, suivre un cours rétrograde depuis l’époque diluvienne ; un point d’arrêt survint dans cette décadence, puis une ère de renouvellement et de progrès, dont les richesses intellectuelles furent la conquête des générations renouvelées, et le fruit de leur propre expérience. Mais longtemps les produits de cette palingénésie morale purent rester inférieurs à ceux de l’époque voisine du déluge.
C’est à cet ordre d’idées et de faits que je crois pouvoir rapporter les résultats suivants.
Les grandes pyramides de Gizeh, si elles sont une œuvre égyptienne, doivent appartenir à une époque excessivement reculée. Le Chéops est attribué par Manéthon au roi Souphis, que, d’après le catalogue d’Ératosthène, je trouve avoir régné quatre à cinq siècles après Menès ; et les découvertes qui résultent des fouilles faites en 1837 semblent avoir confirmé pleinement l’indication de Manéthon.
Or, les pyramides de Gizeh sont incontestablement plus anciennes que les pyramides de Saccarah. Cela résulte de ce fait remarquable que ces dernières, comme tous les monuments égyptiens, sont recouvertes, au moins à l'intérieur, d’inscriptions hiéroglyphiques. tandis que le Chéops en est entièrement dépourvu, et qu’il n’y en avait pas de traces même sur le sarcophage qu’on y a trouvé.

Pas de “hiéroglyphisme monumental” à l’époque de la construction des pyramides de Guizeh
La seule explication qu‘on puisse donner de ce fait consiste à admettre qu’à l’époque où les pyramides de Gizeh furent construites, l’usage de cet hiéroglyphisme monumental n’existait
pas encore, tandis qu’il se trouvait établi lorsqu’on éleva les pyramides de Saccarah. Ces dernières sont donc d’une date plus récente. Or, elles sont néanmoins d’une construction beaucoup plus grossière ; les pyramides de Gizeh, comparées à celles-là, sont un chef-d’œuvre dont les premières restent à une distance infinie ; elles manifestent aussi dans les moyens de travailler la pierre, et dans tous les arts que ce travail suppose, une très grande perfection.
De plus, bien que l’orientation du Chéops ne soit pas précise au point qu’on avait prétendu d’abord, elle l’est néanmoins assez pour qu’on doive l’attribuer à des opérateurs habiles. Il y a donc beaucoup d’art et de science dans les pyramides de Gizeh, et comparativement fort peu dans celles de Saccarah, qui leur sont postérieures en date.
J’explique cela en plaçant entre les deux époques cette ère de décadence que j’ai signalée comme possible. Longtemps, je l’avoue, j’ai douté que les pyramides de Gizeh fussent une œuvre égyptienne, et je les considérais comme des monuments antédiluviens. Cette croyance était fondée principalement sur ces deux motifs que les historiens étaient en désaccord formel sur l’âge, la date, et les constructeurs de ces monuments, et que les pyramides de Gizeh ne présentaient aucune trace de l’art égyptien, c’est-à-dire, de cet hiéroglyphisme qu’on retrouve partout ailleurs, et particulièrement dans les pyramides de Saccarah, que leur style néanmoins semblait rejeter vers une époque beaucoup plus ancienne.

Les découvertes de Vyse
Cette opposition était tellement frappante que les savants se trouvaient réduits à supposer qu’à l’époque de la construction des grandes pyramides, l’écriture hiéroglyphiqne n’existait pas encore. En présence de l’art de Gizeh et de la grossièreté de Saccarah, une telle hypothèse était manifestement absurde. Les découvertes faites en 1837 par le colonel Howard Vyse semblent avoir éclairci la question, et fixé certains points comme incontestables. Les murs des petites chambres qui se succèdent dans la partie supérieure du Chéops ont présenté des peintures en caractères hiéroglyphiques ; mais ces peintures cursives, sans ordre, et souvent renversées, n’appartiennent pas au monument ; on reconnaît que ce sont des dessins faits par les ouvriers dans la carrière, et sur les blocs qu’ils en extrayaient.
De plus, parmi ces dessins, il existe un cartouche qu’on reconnaît pour celui du roi Souphis. ll résulte de ces faits : 1° - que l’écriture hiéroglyphique existait lors de la construction du Chéops ; 2° - que ce monument a été bâti par les Égyptiens ; 3° - qu’il semble l’avoir été sous le règne du roi Souphis. Mais, encore une fois, les constructeurs n’ont appliqué aucune inscription hiéroglyphique ni au monument lui-même, ni au sarcophage qu’il contenait, tandis qu’on en rencontre de telles dans les pyramides de Saccarah.
Le secret de cette opposition se trouve naturellement dans l’hypothèse d’une époque de décadence intermédiaire. Au surplus, je n’attache aucune importance à cette théorie en ce qui concerne les pyramides.


Arche de Noé - Déluge

Confrontation à distance entre historiens

M. V. - Permettez-moi de vous faire observer que les découvertes dont vous venez de faire mention, et qui démontrent que le Chéops est bien l’œuvre du roi Souphis, comme le prétendait Manéthon, malgré Hérodote et Diodore, ne laissent pas que de donner une nouvelle autorité au témoignage du prêtre égyptien. Ceci est encore une pièce à l’appui de cet accord justement vanté entre le témoignage de Manéthon et celui des monuments.
De plus, il résulte de ce que vous venez de m’apprendre que la construction du Chéops, par exemple, remonterait à vingt-cinq siècles pour le moins avant notre ère, même en admettant la réduction que vous avez fait subir aux dynasties de Manéthon. Or, à cette époque, la nation égyptienne était bien jeune... d’après vos chiffres bibliques ; tandis que l’art et la science, qui, selon vous-même, ont présidé à l’érection de ces monuments merveilleux, supposent, à ce qu’il me semble, une haute civilisation. Je comprends, il est vrai, qu’il ne vous sera pas difficile d’échapper à cette conséquence, au moyen de votre système de transmission auquel j’adhère très volontiers.

M. B. - Je réponds à votre première remarque que l’autorité de Manéthon ne gagne rien aux découvertes de 1837, si nous restons au point de vue où nous nous sommes placés. Qu’il existât en Égypte des traditions qui attribuaient la grande pyramide au roi Souphis, que ces traditions aient été acceptées par Manéthon, préférablement à d’autres qui supposaient à ce monument une date plus récente, cela ne prouve pas le moins du monde que Manéthon ait vu bien clair dans l’histoire des premiers siècles de l’Égypte, où il place des dieux et des demi-dieux ; cela ne prouve pas qu’il n’ait pu additionner comme successives des dynasties qui auraient régné simultanément. En un mot, il n’y a pas un seul des faits que j’ai cités, pas un seul de mes arguments, pas une seule de mes conclusions, où il y ait à changer quelque chose, en conséquence du fait qui nous occupe.
Remarquez de plus que les traditions dont je vous parle n’étaient rien moins que mystérieuses ; que Diodore, en attribuant les pyramides à des rois assez récents, d’après le dire de ses maîtres, ajoutait que, selon d’autres autorités, ces monuments appartenaient à une époque beaucoup plus ancienne.
Remarquez aussi qu’il existe auprès du Chéops un tombeau sur lequel on voit aujourd’hui même le cartouche du roi Souphis : que ce monument, Manéthon a pu le voir ; qu’à son époque même il pouvait être très connu et très populaire. Il n’a donc pas fallu une grande érudition à l’historien pour tomber sur la vérité en citant le roi Souphis. Trouvez-vous là quelque chose qui puisse infirmer mes raisonnements et mes conclusions sur la simultanéité de plusieurs dynasties, et sur l’époque où ce roi aurait régné d’après le catalogue d’Ératosthène ?

M. V. - Non, pas absolument, j’en conviens...

La première des grandes pyramides, réminiscence de la tour de Babel

M. B. - Quant à votre seconde objection, vous y avez répondu vous-même. Oui, l’art et la science, si vous voulez, se manifestent à un degré assez haut dans le vingt-cinquième siècle avant notre ère ; mais cette époque est voisine du déluge, et elle a conservé, et peut-être même augmenté quelque peu le dépôt des traditions de l’art et de la science antédiluvienne. Oui, ces pyramides supposent une assez haute et assez ancienne civilisation ; mais cette civilisation est celle des siècles et du monde antédiluviens ; et cet héritage peut se trouver entre les mains d’une nation jeune encore comme l’était en ce temps-là le peuple des premiers Pharaons.
Les hommes qui posèrent les premières assises de la tour de Babel n’étaient certes pas d’ignorants sauvages ; et je soupçonne que la première des grandes pyramides pouvait bien être une réminiscence de cette fameuse tour...
Pour résumer tout ce qui précède, je vous répéterai donc :
1° - Qu’il n’existe aucun monument, aucun chiffre, aucun emblème qui doive faire attribuer à aucun peuple, et aux Égyptiens en particulier, des connaissances incompatibles avec les bornes dans lesquelles la chronologie biblique resserre leur histoire.
2° - Que même en admettant l’existence de ces monuments et de ces emblèmes, et en leur accordant la signification que quelques savants croient y voir, cette hypothèse s’accorde encore très bien avec l’histoire biblique, puisque les connaissances supposées ont pu être transmises aux jeunes nations post-diluviennes, comme héritage de la science du monde antédiluvien.
3° - Que cette transmission de la science des hommes des premiers âges a non seulement pu, mais encore dû se faire par Noé et sa famille. Seulement nous ignorons dans quelle mesure elle s’est faite, et quelles modifications cet héritage a pu subir entre les mains des générations nouvelles.
4° - Enfin, que cet emblématisme et les conclusions qu’en tirent les adversaires que je combats, non seulement ne contredisent point le témoignage de la Bible, mais qu’ils l’appuieraient au contraire d’une façon remarquable, puisque ce n’est que par la transmission de la science antédiluvienne et le renouvellement du genre humain qu’on pourrait expliquer et la science des nations à leur berceau, et leur incontestable ignorance à des époques postérieures.
Encore une fois, je ne crois pas aux emblèmes ; mais vous voyez que, dans tous les cas, l’autorité de notre Genèse est à l’abri de toute atteinte.”

Source : Google livres

mercredi 26 décembre 2012

“Les pyramides de Sakhara sont regardées comme plus anciennes que celles de Gizéh, parce qu'elles sont dépourvues de toute inscription, même hiéroglyphique” (Jean-Baptiste Joseph Breton - XVIIIe-XIXe s.)

Étrange élément de comparaison entre les pyramides de Guizeh et celles de Saqqarah que cette référence à d’hypothétiques inscriptions !
L’égyptologie scientifique n’a enregistré, en fait d’indications peintes sur la pierre de ces monuments, que le cartouche de Khoufou dans l’une des “chambres de décharge” de la Grande Pyramide. Tout autre complément n’est que conjecture non certifiée de la part d’auteurs arabes, qui ont inspiré Jean-Joseph Marcel, dans son ouvrage Palaeographie arabe (1828), auquel fait référence Jean-Baptiste Joseph Breton, dit de la Martinière (1777-1852) dans son livre d’où est extrait le texte ci-dessous : L’Egypte et la Syrie, ou moeurs, usages, coutumes et monuments des Égyptiens, des Arabes et des Syriens. Précédés d’un précis historique. Ouvrage orné de quatre-vingt-quatre planches dont une partie a été exécutée d’après des dessins originaux et inédits, et l’autre d’après l’ouvrage de Louis Mayer ; accompagné de notes et éclaircissements fournis par M. Marcel, Directeur de l’Imprimerie impériale, membre de la commission d’Egypte.
Cet ouvrage a précédemment fait l’objet de deux autres publications dans Pyramidales :
- “Pour diriger de pareils travaux, il ne fallait guère moins de génie que de persévérance” (Jean-Baptiste Joseph Breton - XVIIIe-XIXe s. - à propos de la construction des pyramides égyptiennes)
- La “narration fidèle et même naïve d'un témoin oculaire” de la Grande Pyramide, reprise par Jean-Baptiste Joseph Breton (XVIIIe-XIXe s.)



“Les Pyramides de Sakhara, plus anciennes, dit- on, que celles de Gizéh, n'ont pas aussi souvent fixé les regards des curieux, parce qu'elles sont moins imposantes par leur masse, et composées de matériaux moins précieux. Quelques-unes sont en briques, et presque toutes se trouvent dans un état horrible de dégradation.
D'ailleurs, ces monuments sont fort éloignés du Caire, et l'on n'y arrive qu'après avoir surmonté beaucoup d'obstacles. Ils s'élèvent sur un plateau qui peut avoir cinquante pieds au-dessus de la plaine.
La pyramide la plus considérable a deux cents pieds environ de base apparente. Sa forme est celle d'une console carrée renversée ; ses arêtes sont figurées par des courbes mixtes dont la moitié inférieure forme une saillie convexe, et la moitié supérieure une rentrée concave.
La seconde est de forme carrée et semble approcher en hauteur de la troisième pyramide de Gizéh. Il s'y trouve une ouverture conduisant à une galerie dont la descente n’est pas très rapide, mais il est presque impossible de s'y frayer un passage à travers le sable et les monceaux de décombres.
Pietro della Valle, célèbre voyageur, qui visita ces monuments en 1615, ne trouva aucun indice de sarcophage, soit qu'il n'y ait jamais existé de cercueils, soit qu'ils aient été enlevés ou mis en pièces.
Ces monuments de Sakhara s'étendent jusqu'à Médoun. La pyramide qui porte ce nom est la plus méridionale ; elle est composée de quatre assises, dont chacune a vingt-deux pieds de hauteur verticale. Ce qui lui donne une perspective assez majestueuse, c'est qu'elle s'élève sur une colline coupée elle-même en pyramide tronquée. Les habitants l'appellent, par ce motif, la Fausse Pyramide.
Les autres pyramides intermédiaires, répandues dans la plaine de Sakhara, attirent encore moins les regards que celles dont nous venons de parler. Quelques-unes sont construites par étages et par assises verticales. Les noms de leurs fondateurs sont ignorés.
Les pyramides de Sakhara sont regardées comme plus anciennes que celles de Gizéh, parce qu'elles sont dépourvues de toute inscription, même hiéroglyphique.

Prétendues inscriptions en langue hémyarite
Les deux grandes pyramides de Gizéh, outre l'inscription en langue égyptienne qu'y a lue Hérodote, et qui lui a été expliquée par son conducteur, en offrait une autre que les auteurs arabes rapportent comme ayant été gravée en caractères anciens nommés Mousnad ou Hèmiary. M. Marcel rapporte le texte de cette inscription dans son extrait de la géographie de l'Egypte, par A'bd-êr-Rachyd el-Bàkouy. On y fait dire au fondateur des deux grandes pyramides : “Je les ai bâties toutes deux ; que celui qui voudra prouver sa puissance les détruise ! Il est pourtant plus aisé de détruire que d'édifier. Nous les avons revêtues d'une robe précieuse ; que celui qui le pourra les revête seulement de nattes !”
Quelle est cette langue Hémyarite, dans laquelle l'auteur arabe prétend qu'aurait été tracée l'inscription qu'il rapporte ?
“Le dialecte de Hémyar, dit M. Marcel dans une note, remonte à une origine fort ancienne, et les auteurs arabes assurent qu'il fut usité dans les temps les plus reculés, dès l'époque où les Arabes ont commencé à faire corps de nation.
“Il était l'idiome particulier des Omègyras de Plolémée, qui habitaient une portion de l'Arabie heureuse. Longtemps avant l'islamisme, les Hémyarites avaient déjà conquis une partie de l'Afrique où ils avaient établi leurs peuplades et répandu leur langage.
“Les Hémyarites avaient non seulement un dialecte propre à eux, mais une écriture qui leur était particulière. L'un et l'autre nous sont inconnus. Cette écriture portait le nom de Mousnad ; les lettres en étaient désunies, et très distantes l'une de l'autre.
“Il était défendu d'en donner connaissance aux familles des classes inférieures, et à aucun étranger, sans une permission spéciale du gouvernement.”
M. Marcel croit que les Arabes modernes ont bien pu confondre les hiéroglyphes de la pyramide avec l'écriture hémyarite depuis longtemps oubliée. Ces écritures offrent en effet un caractère commun : les signes sont détachés, tandis que dans l'arabe actuel, toutes les lettres du même mot sont liées et ponctuées.”
Source : Google livres

jeudi 20 décembre 2012

La “narration fidèle et même naïve d'un témoin oculaire” de la Grande Pyramide, reprise par Jean-Baptiste Joseph Breton (XVIIIe-XIXe s.)

Une première note de ce blog a été consacrée à l’ouvrage de Jean-Baptiste Joseph Breton, dit de la Martinière (1777-1852) L’Egypte et la Syrie, ou moeurs, usages, coutumes et monuments des Égyptiens, des Arabes et des Syriens. Précédés d’un précis historique. Ouvrage orné de quatre-vingt-quatre planches dont une partie a été exécutée d’après des dessins originaux et inédits, et l’autre d’après l’ouvrage de Louis Mayer ; accompagné de notes et éclaircissements fournis par M. Marcel, Directeur de l’Imprimerie impériale, membre de la commission d’Egypte. Voir ICI.
Il  y était question de quelques considérations générales sur les pyramides et d’une première approche de Chéops.
Dans cette seconde partie, l’auteur donne quelques détails techniques relativement sommaires sur les trois pyramides majeures de Guizeh. Mais, il est bon de le rappeler, il ne tient pas ses informations d’observations personnelles directes, mais de la consultation d’ouvrages antérieurs et des notes de Jean-Joseph Marcel, ainsi que du témoignage d’un certain M.Galland (en fait : Antoine Galland : cf Pyramidales ICI).

Illustration Louis Mayer
“L'autre estampe ci-jointe (ci-dessus) présente à nos lecteurs l'élévation de la première et de la seconde pyramide. Ils remarqueront auprès de la première les amoncellements de décombres qui se sont successivement formés autour de ses faces, surtout à l'ouverture qui sert d'entrée ; mais nous devons ajouter qu'il n'est pas en la puissance du pinceau, ni du crayon, de rendre un spectacle aussi imposant, aussi majestueux. On commence à voir les pyramides dix lieues avant d'y arriver ; elles semblent s'éloigner à mesure qu'on s'en approche, et lorsqu'on est enfin parvenu à leur pied, leur masse semble dominer au-dessus de la tête de l'observateur. Cependant le voisinage des monuments en affaiblit jusqu'à un certain point le prestige. On aperçoit aisément un homme qui se trouve sur le sommet, et sa voix réfléchie par les faces de la pyramide s'entend assez nettement à la base. C'est cette base seule qui est imposante, parce que toute ligne qui dépasse l'angle de notre rayon visuel nous cause toujours une impression fort vive. M. Volney a cherché à en donner quelque idée aux habitants de Paris, par une comparaison qui s'offre d'elle-même, et plusieurs voyageurs m'ont assuré qu'elle est très juste.
“Je ne connais rien de plus propre, dit cet écrivain, à figurer les pyramides à Paris que l'Hôtel des Invalides, vu du Cours-la-Reine. La longueur du bâtiment étant de six cents pieds, égale précisément la base de la Grande Pyramide ; mais pour s'en figurer la hauteur et la solidité, il faut supposer que la face mentionnée s'élève en un triangle, dont la pointe excède la hauteur du dôme des deux tiers de ce dôme même (il a trois cents pieds) ; de plus, que la même face doit se répéter sur quatre côtés en carré, et que tout le massif qui en résulte est plein, et n'offre à l'extérieur qu'un immense talus disposé par gradins.”

“Une autre sorte de pierre” pour le revêtement des pyramides
La première pyramide qui se présente lorsqu'on arrive de Gizéh est, comme nous l'avons déjà dit, la plus considérable. Elle est assise sur un rocher qui s'élève d'une cinquantaine de pieds au-dessus de la plaine. Sa base est ensevelie dans le sable, qui maintenant s'élève obliquement du côté du nord, jusqu'à la deuxième assise de son entrée, laquelle tenait autrefois le milieu entre la base et le sommet de cette pyramide.
La Grande Pyramide paraît avoir été originairement recouverte d'une autre sorte de pierre. Non seulement le témoignage des historiens de l'antiquité est unanime à cet égard, mais il en reste des traces sensibles. En effet, les assises qui forment à l'extérieur des espèces de degrés ne sont point uniformes, elles varient depuis deux pieds jusques à quatre pieds neuf pouces de hauteur ; enfin l'irrégularité de leur surface prouve qu'elles n'étaient qu'un noyau destiné à recevoir un revêtement d'une matière plus précieuse et mieux travaillée.
On voit encore sur le sommet de la seconde pyramide quelques fragments de cette couverture, et les trous que l'on aperçoit ça et là prouvent suffisamment que la destruction en a été opérée par la main des hommes.
À la vérité on n'est pas d'accord sur la matière dont était fait ce revêtement. Il est d'une couleur qui tire sur le blanc, et n'a guère de rapport avec le granit qui est ordinairement gris ou rouge ; les anciens voyageurs n'ont pas eu d'autre moyen de faire cette détermination que la couleur de la pierre ; les côtés de la seconde pyramide étant si escarpés et si unis que l'on parvient très difficilement à son sommet.
Il est étonnant que les ingénieurs français n'aient pas eu l'idée d'employer, pour gravir la seconde pyramide, un procédé analogue à celui qui a été mis en usage avec tant de succès pour arriver au chapiteau de la colonne de Pompée. Un ballon aérostatique eût été encore plus efficace qu'un cerf-volant, mais les expériences que fit M. Conté pour élever des aérostats en Egypte n'eurent presque pas de succès.
La troisième pyramide, nommée le Mycérinus, a été revêtue du beau granit rose d'Eléphantine, de cette pierre que Pline a désignée sous le nom de Pyropœcylon. Ce granit est un des plus beaux que l'on connaisse, et susceptible d'un poli magnifique.
“L'enlèvement du revêtement de la petite pyramide, dit le colonel Grobert, a été très moderne. Les beaux morceaux de granit d'ÉIéphantine qui sont dispersés et abondamment entassés près de sa base, conservent encore l'appareil des deux parements taillés à l'équerre, ce qui prouve incontestablement que sa surface achevée a été construite par assises.”
Illustration Louis Mayer
“Le” Chéops
Le Chéops ou la Grande Pyramide, ainsi appelée du nom de son fondateur, est la plus célèbre de toutes. M. Nouet et ses collègues en ont mesuré les dimensions par des procédés géométriques ; ils conviennent eux-mêmes de leur imperfection, par les motifs qui ont été exposés plus haut. (...)
M. Grobert a employé un procédé infiniment plus pénible, mais beaucoup plus satisfaisant, si ses mesures partielles ont été exactes. Il a eu la patience de compter le nombre des assises et de mesurer la hauteur de chacune d'elles. (...)
Près de la Grande Pyramide, il s'en trouve cinq petites, deux au midi, trois à l'orient et sur la même ligne. Ces trois dernières ont été bâties, dit-on, pour servir à la sépulture des femmes ou des concubines de Chéops. Celle qui se trouve au milieu de la face méridionale aurait une origine singulière. La fille de Chéops la fit construire, et ne rougit pas de se prostituer, pour fournir à cette dépense.
“Elle pria, dit Hérodote, tous ceux qui venaient la voir, de lui donner chacun une pierre pour des travaux qu'elle méditait. Ce fut de ces pierres, me dirent les prêtres, qu'on bâtit cette Pyramide.”

“Le” Chéphen et “le” Mycérinus
La deuxième pyramide a été bâtie par Céphren, fils de Chéops. La première avait coûté des trésors immenses. Il fallut renoncer pour celle-ci au revêtement en marbre d'Ethiopie ; quoique par sa hauteur le Céphren rivalise le Chéops, la base en est beaucoup plus étroite, et par conséquent la masse prodigieusement différente. On a néanmoins disposé ce monument avec beaucoup d'art. Vu de loin, il semble par l'effet naturel de la perspective égaler dans toutes ses dimensions la Grande Pyramide ; on a profité pour cela de la disposition du sol qui s'élève considérablement entre les deux monuments.
La troisième, appelée le Mycérinus, a été érigée par un autre fils du même monarque. Dès le temps d'Hérodote, on faisait l'honneur de sa construction à la courtisane Rhodope ; plusieurs modernes n'ont pas été éloignés d'adopter cette idée ; elle est cependant fausse, et nous semble suffisamment repoussée par (...) Hérodote. (...)
Illustration de Louis Mayer
Intérieur de la Grande Pyramide
Les Français, pendant l'expédition, n'étaient pas seulement jaloux de monter sur la Grande Pyramide, et de graver leurs noms à côté de ceux des voyageurs de toutes les nations qui ont visité ce même monument ; ils pénétraient aussi dans l'intérieur. Leurs rapports se trouvent en concordance parfaite avec la description que Maillet, et après lui l'ingénieux Savary ont donnée de l’intérieur du Chéops.
On ne connaît pas avec précision l'époque où a été faite l'excavation que l'on voit sur une des faces de cette pyramide, ni par quel ordre elle a été pratiquée. Ebn-abd-el-Hokm, auteur arabe, rapporte que le calife Abbasside Almamoun fit faire cette ouverture il y a un millier d'années. On trouva vers le sommet une chambre où était un cercueil de pierre contenant une statue d'homme. Dans la statue était une momie avec des ornements d'or et de pierres précieuses. Sa tête était ornée d'une escarboucle de la grosseur d'un œuf, et brillant de l'éclat du soleil, ajoute le même auteur.
Il  n'y reste plus aujourd'hui qu'un sépulcre vide. On descend par un passage ou galerie inclinée de soixante-quatorze pieds de longueur, trois pieds neuf pouces de hauteur, et trois pieds deux pouces de large. À l'extrémité de cette galerie se trouve un espace irrégulier de huit pieds de largeur et de dix pieds de hauteur, formé par une ouverture qui communique à la seconde galerie. Celle-ci, large de trois pieds et haute de quatre, monte à la distance de quatre-vingt-seize pieds ; on y trouve une ouverture qui communique à un puits de quatorze pouces de largeur. Maillet a fait sur ce puits une conjecture assez bizarre. Il prétend que c'est par ce puits que les esclaves enfermés vivants avec le roi défunt devaient rendre leurs immondices, afin apparemment que la momie du personnage sacré ne fût point incommodée de leur odeur, à l'époque de sa résurrection qui devait avoir lieu au bout de mille ans, selon les dogmes des prêtres égyptiens.
Le passage de la deuxième à la troisième galerie est le plus périlleux de ce trajet ; il faut se servir des pieds et des mains, et s'appuyer sur les entailles qui ont été pratiquées dans la muraille

Recours à un témoin oculaire
Mais ici, au lieu de nous confondre en calculs avec les géomètres, nous préférons copier la narration fidèle et même naïve d'un témoin oculaire.
“Pendant que nous étions occupés à descendre la première galerie, dit M. Galland, il prit fantaisie à quelques jeunes gens de se pousser, et se trouvant les derniers, ils firent nécessairement participer toute la société aux suites de leurs folies, car nous tombâmes tous successivement les uns sur les autres, comme des capucins de cartes.
“Une torche qui brûlait au bas nous éclairait à peine, et n'indiquait au plus que le lieu où nous devions faire halte, marcher à quatre pattes, et prendre une nouvelle direction.
“La seconde galerie, beaucoup plus large et plus élevée que la première, présente aussi moins de difficultés, si l'on excepte un endroit où il faut gravir un rocher assez haut, et qui donne peu de prise.
La chambre de la reine est un trou plein d'ordures et de décombres ; je n'ai été que jusqu'à la porte. Celle du roi placée au-dessus, mais beaucoup plus haut, est plus vaste et plus élevée ; elle est recouverte à l'intérieur d'un enduit absolument noir, effet de la fumée des torches et des chandelles des curieux, et tellement dur qu'on a de la peine à y graver son nom.
“On avait cru découvrir une autre chambre immédiatement au-dessus, et l'on y faisait déblayer ; mais on pense que ce n'est autre chose qu'une seconde voûte pour servir d'auxiliaire. La commission faisait faire aussi des travaux dans le puits qu'on rencontre en montant ; je n'ai pas eu la curiosité de le voir. J'étais indisposé : il faisait là-dedans une chaleur suffocante, et l'on y respirait un air si lourd et si infect que je me sentis défaillir. Pendant qu'on examinait la pierre qui avait contenu le cercueil, tout en chantant des antiennes ou des libera, je pris le parti de redescendre tout seul, au risque de me casser le cou, ou de tomber dans le puits.
“Enfin, après bien des peines et des dangers, je sortis de ce lieu infernal, et je respirai l'air pur avec une satisfaction indicible.”
Source : Google livres

mercredi 19 décembre 2012

De tout et de rien sur les pyramides, d’après un article (anonyme) publié, en arabe, dans l’agence de presse Middle East Online (23/11/2012)

Publié sous le titre “Le Mystère des rayons cosmiques dans les pyramides égyptiennes”, cet article fourre-tout va, au choix, irriter ou laisser indifférents les égyptologues experts en pyramides égyptiennes.
J’ai néanmoins cru bon y faire place ici, avec l’amicale complicité de Randa Chart pour la traduction du texte original en arabe, car une plongée occasionnelle dans les théories les plus étranges, voire les plus farfelues, peut, par contraste, être un argument supplémentaire étayant les théories scientifiquement et rationnellement élaborées.
Asseyez-vous bien ! Vous allez assister à un défilé pour le moins insolite !

“Quand le Calife El-Maamoun ordonna d'ouvrir la pyramide, il était à la recherche de la connaissance. Il avait entendu dire que les pyramides contenaient des cartes uniques des étoiles et des planètes.
Les experts qui ont tenté de décoder les secrets des pyramides de Giza disent que celles-ci ont la capacité d'attirer les rayons cosmiques de l'espace. Tandis que d'autres disent qu’il s'agit d’une réserve d'électricité statique. Quelques touristes ayant visité la Chambre du Roi (l’auteur écrit “salle des Rois”) se rappellent avoir vu défiler des choses étranges, comme dans un film. Les documents gouvernementaux égyptiens mentionnent que certains d'entre eux étaient sortis en état de choc ou s’étaient évanouis.
Le 12 août 1799, Napoléon Bonaparte est entré dans la Chambre du Roi dans la Pyramide de Chéops et a demandé d’y rester seul. Après quelque temps, l’Empereur est sorti tout pâle, l’air hagard, et tremblant. Aux questions de son entourage, il répondit qu’il ne voulait pas que d’autres sachent ce qui s’était passé. Peu de temps avant sa mort à Sainte-Hélène, Napoléon a révélé à l’un de ses collaborateurs qu’à l'intérieur de la Grande Pyramide, il avait vu défiler son avenir comme dans un rêve et a ajouté que personne ne le croirait de toute façon.

Caractéristiques de la Grande Pyramide
La pyramide construite par Chéops est la plus grande de celles réparties le long de la vallée du Nil.  Elle atteint 135 m de hauteur avec une base de 13 feddans (52,000 m²).  Les anciens Égyptiens ont utilisé plus de 2.300.000 blocs de pierre, pesant entre 3 et 15 tonnes par bloc. Les experts ajoutent que cette quantité de pierres aurait suffi pour bâtir toutes les églises en France depuis l’avènement du christianisme. Les ingénieurs qui ont accompagné Napoléon en Egypte ont mentionné que les pierres utilisées dans la construction des pyramides étaient suffisantes pour construire un mur autour de la France, d’un mètre de hauteur et d’un demi-mètre d'épaisseur.
La base de la pyramide est un carré parfait dont les côtés forment des angles droits, ceux-ci exactement orientés vers les quatre points cardinaux. On ne réalise l'ampleur des pyramides que lorsqu’on y est devant. Cependant, quand elles ont été construites il y a 5000 ans, elles étaient encore plus imposantes. Ces pierres furent peintes en blanc et le somment coiffé d’une pierre en or pur, de plus d'un mètre de haut et de large.

La Grande Pyramide est construite sur un plateau rocheux situé à une distance de 15 kilomètres à l'ouest du Caire. Les experts pensent qu’avant la construction, le sol a été nivelé et préparé par l’édification d’un mur de boue autour de la zone, qui a été ensuite inondée.  Après séchage, les bosses émergées ont été aplanies pour rendre la surface parfaitement plane.

Une tombe provisoire du Pharaon

Selon les historiens, les ingénieurs responsables de la construction avaient présent à l’esprit que la mort de Chéops pouvait survenir à tout moment, et donc avant la fin des travaux. C’est pour cette raison qu’ils mirent en place un sanctuaire temporaire dans une cavité sous la base de la pyramide. Plus tard, ils construisirent un autre sanctuaire à l'intérieur de la pyramide, mais à un niveau inférieur à celui de la chambre funéraire royale. Cette chambre au cœur de la pyramide se trouvait à une altitude de 64 mètres au-dessus du sol. On y accédait par un passage étroit menant à une salle spacieuse, dont les entrées étaient hermétiquement fermées par des rochers de granit, et qui était fermée pour de bon après la cérémonie des obsèques.
Il semble que malgré toutes ces mesures, ni Chéops ni aucun autre Roi ne furent inhumés dans cette salle.
Les spécialistes de l’histoire et de l’archéologie sont partagés sur la pyramide : les uns pensent que qu'elle a été construite dans des buts métaphysiques profonds, tandis que d'autres, pensent que c'est juste une tombe pour les Pharaons. Mais si la Grande Pyramide de Chéops était juste une sépulture, pourquoi n’y a-t-on pas trouvé de dépouille ? Et pourquoi cette haute précision dans la construction de chacun des murs, pierres et couloirs ?


Tombes comme “dans la vie”

Les fouilles dans la Vallée des Rois, qui ont mené  à la découverte du tombeau de Toutankhamon, montrent que les Pharaons ensevelissaient avec leurs morts plusieurs objets précieux, bijoux et autres affaires personnelles. Ces objets étaient d’ailleurs la cible des pilleurs, les momies étant, elles, rarement volées. Cependant, lorsque le Calife abbasside El-Maamoun entra dans la Grande Pyramide pour la première fois en l'an 800 après J.-C, il n'a trouvé aucun corps momifié à l'intérieur.
Selon les historiens, El-Maamoun a ordonné l’ouverture de la pyramide à la recherche de connaissances, puisqu’il avait entendu qu’elle contenait des cartes inédites de planètes, du verre incassable et des métaux purs. Ses hommes ont ouvert une brèche dans les rochers de granit obstruant l’entrée de la Chambre du Roi, mais il n’a trouvé qu’un sarcophage de pierre sans couvercle.

 El-Maamoun a pensé avoir été précédé par des voleurs et a cherché - en vain - une autre brèche menant à la salle. Tout était intact : les rochers de granit, les passages. D’où sa perplexité. Il se demanda alors pourquoi les Pharaons avaient construit ces pyramides.
La Grande Pyramide est restée, tout au long des siècles passés, à l’abri des regards indiscrets, jusqu’à ce que les scientifiques britanniques et français aient commencé à s’y intéresser aux XVIIème et XVIIIème siècles.
En 1638, le savant britannique John Greaves est entré dans la Chambre du Roi et a été impressionné par la précision de sa construction. Il a écrit que ses dimensions étaient minutieuses jusqu'au millième de mètre près, suscitant ainsi l’intérêt d'autres scientifiques, dont Sir Isaac Newton.
En 1830, le Britannique Richard Howard Vyse, accompagné d’une équipe de collaborateurs, entra dans la Chambre du Roi par deux passages étroits, de 0.5 m de large, menant à la Salle par les côtés nord et sud. Il a découvert que la température à l'intérieur était stable et tournait autour de 20°C.


Trente ans plus tard, John Taylor, fils de l'éditeur et rédacteur en chef du British Observer à l'époque, a étudié de manière théorique les pyramides (sans voyager en Égypte). Il recueillit toutes les informations connues et publia un livre intitulé The Great Pyramid : why was it built & who built it ? (“La Grande Pyramide, pourquoi a-t-elle été construite et par qui ?”)  Il a conclu que les Pharaons savaient que la terre était ronde, et qu’en surveillant les planètes et autres corps célestes, ils étaient en mesure de déterminer la circonférence de celle-ci. Ils voulaient laisser derrière eux des registres précis, et ont utilisé ces calculs dans la construction des pyramides.
Les recherches de Taylor ont révélé que la proportion entre la hauteur de la Grande Pyramide et sa circonférence était exactement égale à la proportion entre la circonférence d’un cercle et  son diamètre. Ceci indique que les Pharaons connaissaient le “pourcentage approximatif” 3500 ans avant même que le monde n’en entende parler.


Mais il semblerait que les découvertes les plus importantes sur les pyramides aient été réalisées par des personnes ordinaires, qui n’avaient aucun rapport avec la science et qui n'avaient pas visité l’Égypte. Ces personnes en ont construit des répliques dans les mêmes proportions, en métal ou en plastique, et ont découvert que ces modèles gardaient  les lames de rasoir aiguisées pour une longue période, préservaient la nourriture fraîche comme à l’intérieur d’un réfrigérateur, et suscitaient des sentiments de calme, de paix et de confort. Certains allaient jusqu’à dire qu’elles avaient un pouvoir sur le futur.


Des théories correctes
En 1950, le Français Bovis visita la pyramide et, au milieu des déchets laissés par les touristes à l’intérieur de celle-ci, il trouva le corps d’un chat mort dont le corps n’était pas pourri.  De retour en France, Bovis construisit une maquette à l’échelle de la pyramide et découvrit qu’elle aidait à conserver la nourriture fraîche.  
Un ingénieur tchèque du nom de Karel Drbal, ayant lu les recherches de Bovis, pensa à les utiliser pour remédier à la pénurie de lames de rasoir dans les pays communistes. Il construisit une maquette de pyramide en trois dimensions et découvrit qu’elle aidait à aiguiser les lames de rasoir placées à l'intérieur. Quand il alla enregistrer le brevet de son invention à Prague en 1959, personne ne le crut.  Cependant les scientifiques ont effectué des tests et ont confirmé sa théorie, sans en donner d’explication scientifique.
Parmi les théories avancées sur les pyramides, l’une affirme qu’elles servaient d’horloge géante pour donner l’heure et les jours de l’année à l’aide de l’ombre de chaque pyramide. Une autre théorie dit qu’elles représentaient une sorte d’observatoire astronomique énorme.  L’astronome britannique Richard Proctor avait remarqué que le couloir descendant pointait exactement vers l’étoile polaire.

 Les scientifiques de l’Institut des Pyramides à Londres (Pyramids Higher Institute) pensent que la Grande Pyramide est un ordinateur géant pour prédire l'avenir grâce à des calculs et des mesures complexes. Ainsi les pyramides auraient prédit l’exode des Juifs de l'Egypte et le déclenchement des deux Guerres Mondiales.
Peter Tompkins
Selon Peter Tompkins, qui a mené une vaste étude publiée en 1971 dans son livre Secrets of the Great Pyramid (“Secrets de la Grande Pyramide”), les prêtres auraient promis à Chéops de construire une tombe géante pour lui, et lorsqu’il accepta et alloua le budget nécessaire, les prêtres n’ont pas construit de tombe, mais une énorme pyramide pour commémorer leurs exploits scientifiques. Et lorsque Chéops décéda, il ne fut pas enseveli dans la pyramide. Tompkins a étudié les avancées scientifiques réalisées par les constructeurs des pyramides avec l'aide du professeur Livio Stecchini, professeur d'histoire ancienne à l'Université William Paterson dans le New Jersey.
Le Professeur Singh, astrologue à l'Université de Bristol, dit que la pyramide est la construction idéale pour accroître les chances de notre survie en cas de collision avec des météorites ou au cas de l’explosion de celles-ci. Les météorites tombent régulièrement sur la terre tous les 1500 ans, tout comme en l’an 2500 avant J.-C, à l'époque de la construction des pyramides. Ce phénomène devait se reproduire dans un avenir proche. Les scientifiques pensent qu'il existe des preuves convaincantes sur le fait que la Terre était la cible d’une collision avec un rocher cosmique, qui a atterri dans le désert africain, près des pyramides.
Les géologues ont découvert des pierres précieuses vertes qui ne peuvent avoir été formées qu’avec du sable transformé en liquide sous l’effet d’une chaleur intense. Ceci est arrivé quand le rocher cosmique a frappé la terre dans cette région. Un morceau de cette pierre verte se trouve même sur un des colliers de Toutankhamon. Les fossiles retrouvés dans la région ont montré des morceaux de troncs d’arbre plus petits que d’habitude ; ceci s’explique uniquement par une faible quantité de soleil.
Meteorite Crater (Arizona)
Le Dr. George Bushman, président de la British Society for Space Research ajoute que lorsque la collision entre la Terre et une météorite géante se produit dans le désert, cela produit dans l’atmosphère de la poussière qui enveloppe la Terre pour une période allant de 12 à 18 mois, occultant ainsi la lumière du soleil et diminuant les températures.
Mais le plus étonnant des phénomènes vient de la part du Prof. Donald Redford, professeur d'astronomie à l'Université de Pennsylvanie. Il avait découvert dans les environs des pyramides des restes d’un refuge qui aurait été probablement frappé par des météorites. Les recherches sur les restes des murs ont révélé que ce refuge datait de l’an 2500 avant J.C. Les squelettes retrouvés représentaient des victimes qui levaient les bras, comme s’ils se protégeaient d’objets tombant du ciel.
Le Prof. Singh ajoute que la précision architecturale des pyramides offre une nouvelle preuve qu'elles ont été construites dans l'esprit de leur exposition à d’éventuelles chutes de rochers cosmiques ou météorites. Elles s’alignent très précisément sur les 4 points cardinaux et leur forme sur terre rappelle celle dessinée par les étoiles brillantes de la constellation d'Orion,  connue pour ses pluies de météorites en octobre de chaque année. Singh ajoute que les météorites tombées sur le désert égyptien dans le passé ont causé des dégâts considérables, car leur chute était à 200,000 miles/heure, ce qui a conduit à faire fondre le sable, et l'a transformé en liquide, dont les vapeurs étaient projetées dans l’atmosphère.
Les manuscrits pharaoniques contiennent la description d’un événement similaire : absence du soleil, perte de lumière, fruits immatures sur les arbres, famines, etc.  Singh pense qu’il n’y a pas de raison de croire que la prochaine collision avec une météorite serait moins catastrophique ; la destruction serait importante ; des tremblements de terre et obscurité puisque la poussière couvrira la lumière du soleil.

Des recherches et théories personnelles

Des chercheurs américains ont formulé plusieurs théories sur la construction des pyramides, plus étranges les unes que les autres. Nous pouvons citer celle du physicien nucléaire Franklin Ruhl, qui prétend que les Pharaons ne peuvent pas avoir été les constructeurs des pyramides pour la simple raison que la pyramide de Chéops, par exemple, se compose de 2,5 millions blocs de pierre, certains pesant jusqu’à 20 tonnes. Ils ont été extraits des carrières de l’autre côté du Nil, taillés et ensuite transportés sur le chantier et la construction de cette pyramide a duré 20 ans.  En admettant que les ouvriers travaillaient 365 jours par an, pendant 24 heures par jour, ceci signifie que la taille et le transport d’un bloc de pierre ne prenaient que 12,6 secondes.
Un autre chercheur américain a déclaré que les extraterrestres sont arrivés en vaisseaux spatiaux à Giza, où ils ont construit les pyramides, seuls ou avec la coopération des anciens Égyptiens (des milliers d’années avant l’époque des Pharaons), comme une sorte de phare pour les vaisseaux spatiaux visitant la région.
Ceux qui croient en cette théorie pensent que les autres petites pyramides sont comme des modèles ou spécimens des grandes, et qu’elles ne les avaient pas précédées comme mentionné dans les livres d'histoire. Le mythe des extraterrestres ne peut certainement pas être retenu.
Une autre théorie insolite est celle affirmant que les pyramides furent construites par les premiers habitants du continent perdu de l'Atlantide. Les pyramides précéderaient donc de milliers d’années l’époque des Pharaons.
Maureen Clemmons

Les chercheurs américains font également preuve d’une imagination fertile quant aux théories liées au processus de construction. Maureen Clemmons pense que les blocs de pierre ont été transportés et montés sur place, grâce à un avion ressemblant aux cerfs-volants géants, qui mesurait plus de 24 pieds carrés (note : 2.229 m²). Elle a mené une expérience et a pu transporter 180 kg à bord d’un avion similaire qu’il avait fait construire. Cette théorie se base sur les vents actifs entre mars et juillet.
Une autre théorie étrange est celle prétendant que les constructeurs des pyramides furent les Juifs expulsés d'Égypte par le Pharaon. Ils auraient utilisé une substance inconnue à ce jour, placée entre les pierres, provoquant des vibrations (ultrasons) et annulant la gravité terrestre ; ce qui aurait permis de lever et placer les pierres sur la construction pyramidale. Cette théorie est basée sur un ancien mythe oriental selon lequel un coup de baguette magique était donné aux pierres pour les faire porter jusqu’à la construction. D’après certains mythes, le Pharaon pouvait voler en provoquant un phénomène sonore bizarre. Les échantillons de granit prélevés des pyramides indiquent la présence de forage à ultrasons.
Les théories élaborées par les Américains sont nombreuses, l’important pour eux étant que les bâtisseurs des pyramides ne puissent pas être d’Égypte, parce que l’Égypte est arabophone.
L’égyptologie est la science qui étudie l’Égypte ancienne et l'archéologie égyptienne. Les égyptologues puisent leurs informations sur cette période de l'histoire, dans les manuscrits laissés par les Pharaons et les Grecs anciens, ainsi que l'architecture dont les pyramides sont le symbole le plus célèbre.

Source : Middle East Online (en arabe) - traduction par Randa Chart