mercredi 21 avril 2010

"La construction et la conservation de ces monuments (les pyramides) sont hors de la puissance humaine" (Devismes du Valgay -XVIIIe-XIXe s.)

J'ai beaucoup hésité à publier le texte qui suit. Si vous êtes familier de la lecture de Pyramidales, vous comprendrez aisément la raison de cette hésitation, mon propos étant de ne faire place dans ce blog qu'à des théories ou hypothèses, relatives à la construction et  la finalité des pyramides, qui, par-delà leur très grande diversité, reposent sur des bases, sinon scientifiquement prouvées, du moins rationnellement plausibles.
Or, le texte ci-dessous, extrait de Nouvelles recherches sur l'origine et la destination des pyramides d'Égypte, 1812, échappe à ces critères. Il se nourrit en effet d'arguments puisés dans une interprétation toute personnelle, et pour le moins alambiquée, des textes de la Bible. Son auteur, l'homme de lettres et musicologue français Anne-Pierre-Jacques Devismes du Valgay (1745-1819) y démontre ainsi que les pyramides ont été bâties, dans une époque antédiluvienne, par des êtres moraux, incorporels et invisibles aux yeux des humains, des géants (néphilim) capables de produire des merveilles aussi étonnantes que les pyramides, le labyrinthe, le lac Moeris, etc.
Pour admettre cela, prend soin de préciser Devismes, il faut "faire abstraction des idées dont on a été nourri dès sa jeunesse". Soit ! Il n'empêche que nous nous retrouvons au cœur d'élucubrations qui, sans doute, peuvent séduire certains esprits crédules ou en quête de sensationnel défiant les lois les plus élémentaires du "penser-juste".
Toutes ces précautions étant prises, place au texte ! Je n'ai évidemment choisi que quelques extraits, un peu au hasard de mon allergie à ce type de littérature. Si vous souhaitez en poursuivre la lecture, ou même vous en imprégner de façon plus exhaustive, suivez le lien indiqué au terme de cette note.
Une telle théorie a, nous le savons, ses adeptes. Il me semblait donc opportun d'ouvrir une petite fenêtre en leur direction. Pour me défausser toutefois de toute éventuelle polémique, j'ai évité de me référer à un auteur contemporain, en choisissant un texte du début du XIXe siècle, particulièrement révélateur d'une égyptologie que je me risque à qualifier de "fantaisiste".
Quant à la finalité des pyramides, selon la logique de cette théorie, elle ne doit nullement être mise en relation avec la sépulture des rois d'Égypte. Par contre, ces prodigieux monuments, issus d'une histoire au-delà du temps, se trouvent investis de la sublime mission d'être un gigantesque hiéroglyphe dans lequel est mémorisé tout le savoir humain.
Au beau milieu de cette argumentation à l'emporte-pièce qui, bien que Devismes se défende de tomber lui-même dans le panneau, n'est rien d'autre qu'une vaste "divagation", on notera enfin ce qui est affirmé d'Hérodote, père de l'histoire : il "est sans contredit le plus ancien de tous les historiens, si on excepte Moïse et ceux qui ont écrit l'histoire sacrée, et l'on peut dire qu'un ouvrage que le temps a respecté depuis plus de 2000 ans n'a pas besoin d'éloges. Mais si Hérodote a été accusé de mensonge, sa franchise le lave assez de cette inculpation, puisqu'il confesse lui-même qu'il ne trouve pas vraisemblables toutes les choses qu'il écrit ; mais qu'en qualité d'historien il est obligé d'écrire les choses qui se disent, sans pour cela être obligé de les croire."
S'il est au moins une vérité que je retiendrais des simili-démonstrations de Devismes, c'est bien cette appréciation de la crédibilité du "père de l'Histoire"...

Photo Marc Chartier
"L'origine des pyramides a été l'objet des recherches des hommes les plus instruits de tous les âges. Cependant toutes ces recherches n'ont produit jusqu'ici que de simples conjectures, des hypothèses plus ou moins probables, sans aucun degré de certitude. L'opinion la plus générale attribuait ces monuments aux anciens rois d'Égypte, qui les auraient destinés pour leur servir de mausolées, et à perpétuer la mémoire de leur existence sur la terre.
Mais indépendamment de l'obscurité qui règne, dans l'histoire de ces anciens rois, dont on connaît à peine les noms, l'intérieur de la grande Pyramide et sa distribution semblent s'opposer à cette destination, puisque, d'après les dimensions connues des ouvertures et des canaux qui conduisent dans la grande salle, il aurait été impossible d'y introduire l'espèce de sarcophage qu'on a trouvé dans cette salle. Il ne reste donc, pour soutenir cette idée, que de  supposer, ou que ce sarcophage y a été introduit par en haut avant de terminer les combles, ou bien qu'il doit exister d'autres entrées pour pénétrer dans l'intérieur, qui n'ont pas encore été découvertes.
Quoi qu'il en soit, l'incertitude qui existe à cet égard a fixé depuis longtemps l'attention des savants et des voyageurs. Quelques-uns n'ont vu dans ces masses énormes que l'ouvrage de l'homme ; d'autres ont cru y reconnaître celui de la nature ; et l'auteur du présent Mémoire croit y trouver les traces d'êtres surnaturels. Ses arguments sont tirés de l'Écriture sainte et de différents anciens auteurs. (…)
Les pyramides d'Égypte ont été, dans tous les siècles, le sujet de la méditation des hommes les plus éclairés. Ces monuments éternels de la sagesse ou de la folie des hommes, ces dépôts indestructibles des sciences les plus élevées, ou du plus sot orgueil, portent un caractère si grand, si imposant, et surtout si extraordinaire, qu'on ne doit pas être étonné qu'ils aient excité l'attention des philosophes et des observateurs les plus réfléchis. Mais personne jusqu'à ce moment, n'a pu encore nous donner une explication positive, ni même un système satisfaisant sur le but et sur l'emploi de ces inconcevables monuments. Personne ne nous apprend ni quand, ni par qui ils ont été élevés : toutes les conjectures qu'on imagine à cet égard sont hypothétiques ; chacun divague à sa manière, et la réunion des divers sentiments, depuis Hérodote jusqu'aux voyageurs les plus modernes, ne nous offre rien qui puisse fixer notre opinion, et nous laisse encore aujourd'hui dans le même état d'incertitude où l'on était il y a plus de 3000 ans ; l'admiration et la surprise restent les mêmes.
Je vais essayer de développer mes idées sur un sujet aussi intéressant, puisque les pyramides sont les plus anciens et les plus vastes monuments qui existent sur la terre. Mais doit-on les considérer comme des ouvrages faits par la main des hommes, ou par la puissance d'êtres surnaturels ? C'est là le point de la question ; car il s'agit de décider si on doit attribuer ces merveilles à des êtres qui n'ont qu'une puissance presque nulle, ou à des êtres qui ont une puissance indéfinie.
Je conçois que cette idée va paraître ridicule, extravagante et digne enfin de figurer parmi les Mille et une Nuits, et je passe condamnation, si quelqu'un peut me prouver, par des raisonnements sensés, appuyés de preuves, et non par de grossières critiques , le contraire de ce que je me propose de discuter aujourd'hui ; d'ailleurs ma défense s'appuie essentiellement sur cette proposition.
Les hommes ont-ils eu jamais assez de génie, assez de force pour bâtir en Égypte la quantité prodigieuse de pyramides, et toutes les autres merveilles qu'on y rencontre ? Dans cette supposition, pourquoi ces êtres si fiers de leurs connaissances, et qui ont eu tant de moyens de les perfectionner depuis plus de 4000 ans, n'ont-ils pas produit depuis tant de siècles, et dans aucun coin de notre terre, un seul monument capable d'être comparé à ceux de l'Égypte, par leur vastitude et leur solidité ? Cependant les hommes ont toujours été de la même espèce, l'envie d'éterniser leur mémoire les a toujours dominés ; les Assyriens, les Perses, les Grecs et les Romains ont cherché à laisser partout des traces de leur orgueil, et pourtant pas un d'eux n'a laissé un monument durable. Leurs temples, leurs villes ont été la proie du temps, et les pyramides seules ont survécu au laps de tous les siècles et aux ravages de tant de peuples qui ont fait successivement la conquête de l'Égypte.
Que faut-il conclure de ce raisonnement, si ce n'est qu'on peut croire, ou au moins soupçonner que la construction et la conservation de ces monuments sont hors de la puissance humaine, et qu'il faut en attribuer le prodige à des êtres supérieurs, dont l'existence et la communication ont cessé d'être à la connaissance des mortels depuis un nombre infini d'années. (…)
Il s'agit donc de découvrir quelle espèce de créature a dû remplacer les hommes dans la construction de ces inconcevables monuments ; car on est obligé de convenir qu'ils n'ont jamais pu être d'aucune utilité au besoin de la vie humaine, et en effet, à quoi auraient pu servir des amas immenses de pierres, dont la base de quelques-uns couvre une surface de quarante arpents, qui n'ont ni portes, ni fenêtres, ni escalier, ni distribution intérieure propres à l'habitation, et qui de plus sont privés de l'air, élément indispensable à l'entretien de la,vie, et sans lequel l'homme meurt infailliblement.
Or les choses ne sont relatives qu'aux usages qu'on peut en faire ; et comme il est évident, par la nature de ces constructions, que les hommes ne pouvaient en tirer aucun avantage, il est naturel de croire qu'ils n'ont pas dû s'occuper aussi inutilement, employer tant de moyens qui dépassent les forces ordinaires de la nature, et perdre,un temps aussi considérable pour élever des monuments dont ils ne pourraient faire aucun usage.
Je prouverai par la suite que ces pyramides n'ont jamais pu être, ainsi que l'ont pensé beaucoup d'historiens, des monuments de faste et d'orgueil consacrés à la sépulture des rois de l'Égypte, puisqu'il est prouvé géométriquement, par les dimensions des passages de leur intérieur, qu'il aurait été impossible de les y introduire après leur mort. (…)
Hérodote est le premier qui nous a laissé une description des pyramides. Ce prince des historiens était né l'an 484 avant Jésus-Christ, la même année que Darius mourut, et que son fils Xerxès, dont il a écrit l'histoire, monta sur le trône des Perses.
Ce célèbre auteur, que le père de l'éloquence appelle le père de l'histoire, est sans contredit le plus ancien de tous les historiens, si on excepte Moïse et ceux qui ont écrit l'histoire sacrée, et l'on peut dire qu'un ouvrage que le temps a respecté depuis plus de 2000 ans n'a pas besoin d'éloges. Mais si Hérodote a été accusé de mensonge, sa franchise le lave assez de cette inculpation, puisqu'il confesse lui-même qu'il ne trouve pas vraisemblables toutes les choses qu'il écrit ; mais qu'en qualité d'historien il est obligé d'écrire les choses qui se disent, sans pour cela être obligé de les croire.
Quoiqu'il en soit, il n'est pas d'historien qui ait reçu de son vivant un pareil honneur et une récompense aussi flatteuse, puisqu'après avoir lu son ouvrage aux jeux olympiques, l'assemblée de toute la Grèce le divisa sous le nom des Muses, pour témoigner qu'il contenait la sagesse, la doctrine, l'éloquence et toutes les qualités de science et d'esprit qui font les attributs de ces déesses. (…)
Ce qui doit fixer notre opinion sur le temps de la fondation des pyramides, et prouver à l'esprit de tout homme qui veut réfléchir, que ce temps est infiniment plus reculé que celui qu'on leur fixe communément, c'est :
1°. que sur quelque pyramide que ce soit on ne trouve, ni en dedans ni en dehors, aucune figure hiéroglyphique, pas même sur les temples de la seconde et de la troisième, et cependant les Égyptiens ne les omettaient jamais ; toutes les autres ruines en font foi et en sont couvertes. Ainsi il y a donc lieu de conjecturer que les pyramides, même les plus modernes, ont été bâties avant que cette écriture ait été inventée ; n'est-ce pas une preuve que l'origine des pyramides précède de beaucoup celle des hiéroglyphes, et qu'elles ont été faites avant même que l'Égypte eût été repeuplée ; car les Égyptiens les prodiguaient sur tous les édifices de quelque importance, et on sait que les hiéroglyphes ont été les premiers caractères dont on ait usé en Égypte avant qu'on y eût introduit ceux du premier alphabet.
2°. et que si l'on considère encore que déjà, dès le temps où Cambyse fit la conquête de l'Égypte, l'an 525 avant Jésus-Christ, 1823 ans après le déluge, on avait totalement perdu l'intelligence et l'explication des hiéroglyphes : alors je laisse à penser à quelle époque ont pu être construites les pyramides, puisqu'une langue qui était depuis longtemps oubliée en 1823, quoiqu'elle eût été si universellement répandue sur les monuments antérieurs à Cambyse, et dont l'Égypte était couverte, n'existait même pas encore dans le temps de la construction dès pyramides ; or chacun peut supputer la suite des siècles qui doivent s'écouler pour établir une langue, et combien il en faut ensuite pour l'oublier tout-à-fait, et cependant il n'y avait que 1800 ans, depuis le déluge, pour la naissance, l'usage et l'oubli total d'une langue aussi sacrée parmi les premiers Égyptiens qui repeuplèrent cette partie de la terre après une catastrophe si épouvantable.  
La construction des pyramides ne peut donc pas appartenir à ces nouveaux Égyptiens créés depuis le déluge, et je crains d'autant moins d'avancer qu'elles existaient avant le déluge, et qu'elles ont résisté au Bouleversement universel ; que la ville de Memphis, qui commença à être fondée par Mesraïm, fils de Cham, ne fut-elle même bâtie qu'aux dépens de la ville de Thèbes, dont les ruines, à cause des hiéroglyphes qui en ornaient les édifices, étaient nécessairement bien postérieures aux pyramides qui en étaient absolument dépourvues. (…)
L'Égypte a donc été de tout temps la contrée la plus curieuse de notre globe, soit à cause des monuments gigantesques qui attestent encore aujourd'hui la présence des néphilim sur la terre, soit à cause de ces ruines si superbes, de ces villes aux cent portes, de ces temples de Vulcain et d'Isis, où la folie des hommes et leurs superstitions ont daté par des caractères symboliques le second âge de la puissance des démons, soit enfin par cette fécondité que le débordement du Nil procure régulièrement à ses habitants, phénomène qui paraît ne se renouveler que pour prouver que ce pays, si extraordinaire, est encore la terre des miracles. (…)
Mais il est temps que cette dissertation finisse, et je ne parlerai plus de l'Égypte que pour prouver que ses fameuses pyramides avaient bien un autre but que de servir de sépulture à des rois, et que les êtres qui ont pu les construire savaient trop bien que la nature humaine et matérielle est trop méprisable pour mériter un honneur aussi insigne. (…)
Ceux qui ont lu les relations des voyages faits en Égypte, depuis 100 ans, par des hommes aussi éclairés que le lord Templeman, Greaves, Pococke, Bruce, Norden, Savary et autres, dont la plupart ont pénétré dans la pyramide la plus septentrionale des trois, qui sont proches le Caire, jugeront bien par la description qu'ils en ont faite, et sur laquelle ils s'accordent tous, qu'il est physiquement impossible que ces pyramides aient jamais été destinées à la sépulture des souverains d'Égypte. (…)
Or, est-il possible, d'après les difficultés qu'on rencontre à parcourir ces détours, qu'on ait jamais eu l'idée de s'en servir pour faire la sépulture des rois, puisque bien loin d'avoir l'aisance pour les y porter, on a la plus grande peine à s'y soutenir soi-même. Il est donc bien plus naturel, bien plus raisonnable de penser que le gisement et la forme pyramidale de ces monuments ont eu pour objet de fixer, par des méridiens, des stiles, des gnomons inébranlables, la théorie de la projection de la lumière, la distance des planètes au soleil, et l'ordre suivant lequel elles accomplissent leur révolution par rapport à la rotation de la terre.
N'est-il pas plus probable encore que tous ces vides qui ont été pratiqués, et dont les voyageurs ont mesuré les dimensions en s'y introduisant par l'ouverture qu'on rencontre sous la doucine de cette pyramide, à 48 pieds au-dessus de l'horizon, ne sont autre chose que les étalons, les matricules des mesures, dont la géométrie, en calculant les rapports, peut trouver tous les effets qui résultent du temps, de l'espace et du mouvement théorique, immuable des lois de la nature ?
Il faut donc que les allées, les trous qui sont pratiqués de distance en distance, et qui figurent une chaîne depuis la pierre creuse qu'on trouve dans la grande salle jusqu'au puits, aient eu une autre destination que d'ensevelir des rois, et cette intention ne peut avoir été que de conserver à la postérité les règles les plus sûres pour trouver toutes les mesures de longueur, de vitesse et de capacité. (…)
On doit regarder les pyramides qu'on trouve près du Caire, leur nombre et leur disposition relative comme le plus grand hiéroglyphe de l'univers ; c'est l'emblème du théorème général des lois de la nature, et le génie tel qu'il soit, homme ou démon, doit être considéré comme ayant pénétré les secrets de l'éternel, et les lois dont il s'est servi pour ordonner l'organisation de l'univers.
Ce fut donc pour perpétuer à jamais, et pour sauver du ravage des temps ces sublimes connaissances, que l'antique génie conçut et exécuta des monuments proportionnés à l'importance du dépôt précieux qu'ils renferment, c'est l'ouvragé hiéroglyphique le plus étendu qu'il soit possible d'imaginer, puisqu'il comprend et expose aux yeux du genre humain les sept colonnes sur lesquelles l'architecte souverain a fondé l'édifice de l'univers en général, et de la nature en particulier. (…)
Il serait d'autant plus ridicule de croire que ces pyramides aient jamais été faites pour servir de sépultures aux rois de l'Égypte, que certainement elles n'ont pas pu être construites, dans un même temps, par la main des hommes. Or, comme on sait d'une part, au rapport de Diodore de Sicile, que la population de toute l'Égypte ne se montait qu'à 7 ou 8 millions d'habitants, et que de l'autre, au rapport d'Hérodote et de Pline, il a été employé 360.000 hommes à la seule construction de celle dans laquelle on pénètre aujourd'hui ; si l'on suppute la quantité d'années qu'il faudrait à des hommes d'une stature ordinaire pour en élever une seule, et si on ajoute à cela la difficulté qu'on a rencontrée pour le transport de pierres aussi énormes, par rapport à la localité des déserts de la Libye, où les autres pyramides ont été construites, on conviendra qu'il aurait fallu plusieurs siècles pour parvenir à les achever, entreprise qui aurait souffert les plus grandes difficultés, puisque, suivant Ptolomée Lagus, la diminution de la population s'est fait sentir très rapidement en Égypte.
D'ailleurs, en supposant que ces bâtiments aient pu être élevés assez rapidement pour remplir le but de l'architecte qui voulait en faire la sépulture des rois, je demande quel intérêt pouvait avoir le souverain qui en aurait ordonné la construction, puisqu'Hérodote calcule cent ans pour trois générations d'hommes, et que s'il est constant qu'il ait été élevé 150 pyramides en Égypte, il aurait fallu une suite de 150 rois, et une succession de 5100 ans pour remplir tous ces tombeaux, à raison de trois souverains par cent ans. (…)
Il faut donc que l'élévation de toutes les pyramides ait tenu à un plan général, et qu'elles aient été construites à la fois ; et certes ce n'est pas la population de l'Égypte qui a pu accomplir un si merveilleux ouvrage, puisqu'en réunissant tous les habitants du globe, ils n'auraient pas pu en venir à bout. (…)
Ainsi il est plus que probable que cet ensemble de pyramides ont dû être construites par une puissance surnaturelle à l'homme, dont les facultés physiques d'ailleurs ont été réduites à de si faibles moyens depuis l'époque du déluge. (…)
Et plus on considère la grandeur prodigieuse de ces monuments, la dureté et le choix des matières qui les composent, la justesse et le grandiose des proportions, leur situation sur un roc vif au milieu des sables et loin de l'habitation des hommes, on ne peut s'empêcher de convenir que cette réunion de choses si extraordinaires décèle un dessein bien grand et au-dessus de l'esprit humain."

source : Gallica   

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bravo mais je voudrais savoir quand Pharaon a t'il ordonner de construire la pyramide


merci de le marquer en gras

et encore bravo j'ai revu des chose que j'avais appris a l'école