John Baines est un égyptologue britannique qui fut, de 1976 à 2013, professeur d'égyptologie à l'Université d'Oxford et membre du Queen's College d'Oxford.
Jaromír Málek, est égyptologue, ancien conservateur des archives du Griffith Institute de l'Université d'Oxford.
Même aujourd'hui, la construction de la Grande Pyramide poserait des problèmes considérables de direction et d'exécution des travaux. Le projet doit avoir été plus ou moins achevé à la fin de la vingt troisième année du règne de Chéops. Sa réalisation nécessita chaque année 100 000 gros blocs (c'est-à-dire environ 285 par jour) pesant en moyenne chacun deux tonnes et demie, qu'il fallait extraire, dégrossir, transporter jusqu'au chantier et mettre en place. Au fur et à mesure que la construction avançait, la hauteur laquelle il fallait monter les blocs augmentait, tandis que la plate-forme disponible pour travailler décroissait rapidement. Lorsque le monument eut atteint une certaine hauteur, le transport des matériaux fut certainement effectué uniquement à bras, car le manque de place devait empêcher l'utilisation des bêtes de somme. Or, des appareils aussi simples que la poulie et le chariot à roues n'avaient pas encore été inventés, et il fallait bien déplacer et hisser d'énormes blocs de pierre. On a donc vraisemblablement construit, à grand renfort de main-d’œuvre, des rampes permettant de traîner les blocs et d'amener sur le lieu de travail tout ce qui était nécessaire. Mais comme on n'a pas de certitudes sur les méthodes utilisées, on en est réduit aux conjectures pour le travail effectué par les ouvriers.
L'ampleur de la tâche, le soin avec lequel l'édifice fut conçu et construit, et le fait qu'on n'ait jamais trouvé de sépulture dans la Grande Pyramide posent des problèmes qui n'ont pas encore été résolus ; il serait absurde, en effet, que tout ce travail ait été réalisé pour un seul homme, et de plus pour rien. Bien des hypothèses ont été émises au sujet de la finalité véritable de la Grande Pyramide."