(couverture de l'ouvrage de J. Thenaud,
réédité en 2002 par BookSurge Publishing)
Dans le récit qu'il fit de son "Voyage d'Outremer", Jean Thenaud, gardien du couvent des Cordeliers d'Angoulême, protégé de Louise de Savoie et de son fils François d'Angoulême, écrit :
"Nous veismes hors du Cayre deux choses dignes de mémoire, c’est assavoir les anciennes sépultures des roys d’Égipte que on nommait pyramides qui sont delà le Nil, en Lybie, à deux lieues du Cayre, qui sont nombrées entre les merveilles du monde et non sans cause ; car celle de Champnis ou Chéopis qui est la plus haulte et grosse mais la moins sumptueuse à l’accomplissement de laquelle (selon que récitent nos hystoriens), besognèrent diligemment II cens mille hommes, XXII ans ; et y sont tant de pierres si grosses, pollies et bien assises que je croy que en deux citez comme Paris n’en auroit tant ; et toutes les choses les plus sumptueuses du Caire comme pontz, arceault ont esté faictz de la pierre que l’on a ostée pour touver l’entrée d’une qui estoit ouvrée. Je fuz à la syme d’icelle et au dedans avecque Monsieur de Soubran, Maistre Françoys de Bon Jehan et plusieurs aultres, mais quant tout fut visité, dismes que l’édifice n’estoit pas seulement digne d’estre nommé merveille, mais incrédible. Les deux aultres, dont l’une fut édifiée par le fils du dict Champnis ou Chéopis et l’autre par Rhodopée, ne sont ouvertes. Près icelle fut faites la statue de Isis (*) qui se monstroit plus haute que les tours Nostre Dame de Paris, dont le chief paroist encores. Aultres sépultures se monstrent à sept lieues de là en allant et montant le Nil, èsquelles ne fusmes pas."
Le Voyage d'Outremer : Égypte, Mont Sinay, Palestine, suivi de la Relation de l'ambassade de Domenico Trevisan auprès du soudan d'Égypte, 1512, p. 53-54, publié et annoté par Ch.Schefer, Ernest Leroux éditeur, Paris, 1884.
(*) Il s’agit du sphinx, ensablé quand Jehan Thenaud l’a vu.
Source : Musagora
"Nous veismes hors du Cayre deux choses dignes de mémoire, c’est assavoir les anciennes sépultures des roys d’Égipte que on nommait pyramides qui sont delà le Nil, en Lybie, à deux lieues du Cayre, qui sont nombrées entre les merveilles du monde et non sans cause ; car celle de Champnis ou Chéopis qui est la plus haulte et grosse mais la moins sumptueuse à l’accomplissement de laquelle (selon que récitent nos hystoriens), besognèrent diligemment II cens mille hommes, XXII ans ; et y sont tant de pierres si grosses, pollies et bien assises que je croy que en deux citez comme Paris n’en auroit tant ; et toutes les choses les plus sumptueuses du Caire comme pontz, arceault ont esté faictz de la pierre que l’on a ostée pour touver l’entrée d’une qui estoit ouvrée. Je fuz à la syme d’icelle et au dedans avecque Monsieur de Soubran, Maistre Françoys de Bon Jehan et plusieurs aultres, mais quant tout fut visité, dismes que l’édifice n’estoit pas seulement digne d’estre nommé merveille, mais incrédible. Les deux aultres, dont l’une fut édifiée par le fils du dict Champnis ou Chéopis et l’autre par Rhodopée, ne sont ouvertes. Près icelle fut faites la statue de Isis (*) qui se monstroit plus haute que les tours Nostre Dame de Paris, dont le chief paroist encores. Aultres sépultures se monstrent à sept lieues de là en allant et montant le Nil, èsquelles ne fusmes pas."
Le Voyage d'Outremer : Égypte, Mont Sinay, Palestine, suivi de la Relation de l'ambassade de Domenico Trevisan auprès du soudan d'Égypte, 1512, p. 53-54, publié et annoté par Ch.Schefer, Ernest Leroux éditeur, Paris, 1884.
(*) Il s’agit du sphinx, ensablé quand Jehan Thenaud l’a vu.
Source : Musagora
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