dimanche 3 décembre 2023

Découverte d'une ancienne voie navigable longeant 38 pyramides


Cette découverte apporte une réponse à la technique à laquelle les anciens Égyptiens ont eu recours pour le transport des matériaux utilisés dans la construction des pyramides.

Sources : 

The mystery of how the pyramids were built may have finally been solved thanks to the discovery of an ancient branch of the Nile that once flowed through Giza. Hundreds of meters wide, the enormous waterway has long since dried up, but could have provided transportation for the colossal amounts of material and workers needed to construct the iconic landmarks thousands of years ago.
According to the researchers, the clustering of pyramids along the western desert margin of the Nile floodplain indicates that the area may once have been served by a large watercourse capable of supporting ambitious construction projects. Speaking to IFLScience, study author Dr Eman Ghoneim said that “if there are pyramids everywhere in this specific area, there must have been in the past water bodies that carried or facilitated the transportation of rocks and large numbers of workmen to these sites.”
 


The construction of the Ancient Egyptian pyramids along the Western Desert margin of the Nile floodplain indicates the prior existence of a major waterway that was used by the pharaonic builders of these iconic sites. Today, however, no major river exists in the immediate area, with the Nile being located several kilometers away from all the pyramid sites. Analysis of radar satellite data, supported by geophysical survey and soil coring, has led to the discovery of the Nile’s ancient Ahramat Branch (meaning Pyramids Branch in Arabic) passing adjacent to the chain of pyramids between Faiyum south and Giza north (~ 38 Pyramid structures). The course of this branch, now concealed beneath the aeolian desert sand and the cultivated floodplain, is about 100 km long. Although invisible at ground-level, segments of the Ahramat Branch appear in radar imagery due to radar waves’ ability to penetrate the Earth surface and reveal subsurface terrain. Furthermore, satellite data revealed numerous buried sandy tributaries, feeding into this branch. During the building era of the pyramids, these tributaries would likely have acted as lagoons that hosted harbours to dock and shelter boats away from the busy traffic of the main river course. The orientation of several pyramids’ causeways, perpendicular to the Ahramat Branch and their termination at its bank, imply that this former branch and its tributaries were simultaneously active at the time of the pyramids’ construction during the Old Kingdom and through the Middle Kingdom. This research has produced the first map of the ancient Nile branch in this region, which will enable us to piece together a comprehensive picture of Ancient Egypt’s former waterscape and understand how change in the environment drove human activities in the region.


Sensores espaciales detectan un gigantesco canal oculto que conecta todas las pirámides egipcias.
Un equipo científico ha usado un sistema de radar espacial para revelar una enorme vía de transporte acuático ya desaparecida. El descubrimiento puede resolver uno de los grandes misterios de la civilización egipcia.

mercredi 25 octobre 2023

"Que ne donnerait-on pour pouvoir jouir en paix de ce merveilleux spectacle ?" (Walter Tyndale devant les pyramides de Giza)

  

aquarelle de Walter Tyndale

"Le grand événement d'un séjour au Caire est la première excursion aux Pyramides. Personne n'ignore leur aspect, leurs dimensions et leur histoire, car aucune œuvre de l'activité humaine ne fut plus souvent décrite ; mais personne, avant de s'être trouvé sur le plateau où s'élève l'imposante tombe de Chéops, ne comprend l'espèce de terreur qu'elles inspirent. Ce sentiment augmente graduellement à mesure qu'on parcourt les 5 kilomètres de la route de Gîzeh, d'où on les découvre devant soi. D'abord, elles semblent petites, comparées aux objets du premier plan, puis, après 2 ou 3 kilomètres, on éprouve encore une sorte de désappointement en les regardant. Leurs dimensions augmentent à mesure qu'on approche, mais pas au point qu'on pourrait supposer.
On ne commence à bien les juger qu'en arrivant à la limite des terrains cultivés, et alors c'est l'impression complète, dans toute sa force, surtout lorsque, parvenant au bord du désert, on se trouve aux pieds de la Grande Pyramide. Ayant gravi le plateau qui lui sert de piédestal, on est positivement écrasé par cette masse gigantesque, assise sur le roc et environnée d'une immense plaine de sable. Que ne donnerait-on pour pouvoir jouir en paix de ce merveilleux spectacle ? (...)
Pour jouir vraiment de la contemplation des Pyramides, il ne faut pas les visiter en pleine saison. Les caravanes de touristes se disputant avec leurs conducteurs, se préparant bruyamment à déjeuner ou à se faire photographier, sont fort réjouissantes vues d'une terrasse d'hôtel, mais ici, elles gâtent tout à fait le caractère du lieu. (...)
Une promenade autour de la tombe de Chéops vous donne l'idée de sa dimension. Une distance de 260 mètres sépare entre eux les angles et si vous faites le tour de la Pyramide, vous aurez fait plus des trois quarts d'un kilomètre. Cette base couvre 520 ares, c'est-à-dire une superficie plus grande que celle du square de Lincol's Inn Fields. Les grands blocs superposés en gradins qui, de la route, nous paraissaient de simples briques, mesurent quarante pieds cubes, et, selon le calcul du Professeur Flinders Petrie, deux millions trois cent mille de ces blocs furent employés à la construction de la Pyramide.
L'imagination ne saurait vous reporter à soixante siècles en arrière. La pierre changeant fort peu dans le désert, sa couleur ne vous aide point. Il est vrai que ce que nous voyons n'a été exposé aux intempéries que durant cinq siècles, toute la couche de granit extérieure ayant été utilisée au Caire, lors de la construction de la mosquée d'Hasan. On s'étonne qu'on n'ait pas tiré parti plus tôt d'une carrière si commode, pourvue de pierres toutes taillées.
La dépense d'activité humaine que nécessitèrent ces constructions est inouïe. Le Professeur Flinders Petrie nous explique que les ouvriers n'y travaillaient que durant la crue du Nil, alors que la terre ne réclamait point leurs soins ; mais, le moment de la crue étant justement le plus pénible pour l'agriculteur en Égypte, ceci me paraît inexact. De plus, il ne faut pas s'imaginer que l'indigène ne souffre pas de la chaleur. Le fellah a peu changé depuis soixante siècles, et quoique très brave travailleur, il mollit sensiblement pendant les périodes de chaleur.
Hérodote raconte que la construction de cette Pyramide nécessita le travail de cent mille hommes pendant vingt années consécutives, et Flinders Petrie estime que cette évaluation est exacte. Nourrir et discipliner cette armée de travailleurs dut exiger un merveilleux talent d'organisation. L'extraction de ces pierres à 10 kilomètres plus loin, aux collines de Mokattam, et la façon dont elles furent taillées et ajustées, font preuve d'une civilisation raffinée.
Je me suis laissé dire qu'un entrepreneur séjournant à Mena House, s'est amusé à faire un devis de ce que coûterait aujourd'hui la Grande Pyramide, élevée avec l'aide de nos machines, et il arriva au chiffre de six millions. Il serait curieux de savoir combien cette construction a coûté en son temps.
Nous n'avons parlé jusqu'ici que d'une seule pyramide ; celle de Képhren est aussi importante, et il en existe encore une grande et six plus petites. Ce groupe de pyramides constitue la plus ancienne et la plus belle des sept merveilles du monde, la seule du reste qu'il nous soit encore permis d'admirer."
 

extrait de L'Égypte d'hier et d'aujourd'hui, 1910, par Walter Frederick Roope Tyndale (1855-1943), aquarelliste de paysages, d'architecture et de scènes de rue, illustrateur de livres et écrivain de voyage.

La "Chambre de la herse de Strabon", par Jean-Pierre Houdin


Faisant suite à un premier mémoire publié sur academia.edu (voir ICI), consacré au Big Void dans la Grande Pyramide de Giza, l'architecte Jean-Pierre Houdin vient de publier sur le même support un deuxième volet de ce qui représentera finalement une 'trilogie'.

Cette nouvelle publication est consacrée à ce qu'il appelle "la Chambre de la herse de Strabon", à savoir une chambre-couloir révélée sous la face Nord de la pyramide par la mission ScanPyramids. Cette chambre d’entrée, conçue par Hemiounou et Ankh-haef, donne accès au "Circuit Noble" qui mène directement à la Chambre de la Reine, à la Chambre du Roi (et son annexe funéraire) et au Big Void. 

À la fin des funérailles du roi Kheops, dont la procession a emprunté le Circuit Noble, c’est dans cette chambre qu’une herse infranchissable a été mise en place pour sceller la pyramide. Ce vide important, conçu par Hemiounou et Ankh-haef, est indispensable pour la construction de la structure au-dessus de la Chambre du Roi. 

Version française du mémoire

Version anglaise du mémoire

lundi 7 août 2023

Revue "Inexpliqué", hors série n° 3

 Revue Inexpliqué, hors série n° 3, juillet-août-septembre 2023



Sommaire :

Quarante-cinq siècles de mystères nous contemplent 

- La construction

- Unique en son genre

- La logistique

- Portrait-robot

- Considérations numériques

- Allégations 'paranormales'

Toutes les pyramides mènent à... Khéops

- Des mystères, encore des mystères, toujours des mystères

- Les pyramides avant Khéops

- Les pyramides à degrés de la IIIᵉ dynastie : le début des développements technologiques

- Les pyramides lisses de la IVᵉ dynastie : l'accélération des progrès technologiques

- Résumé des moyens disponibles

L' 'homme en noir' sort de l'ombre

- La 3D à la rescousse

- Modélisation géométrique

- La modélisation physique

- La modélisation fonctionnelle

- Le résultat

- Et ensuite ?

Mission ScanPyramids

- Lorsque Khéops passe au 'contrôle technique'

- Ça marche !

- Persévérance

- Interview Pr Lee Thompson

- À l'origine

- Interview Dr Kunihiro Morishima

De l'art de tout expliquer

- Années 0 à 5 - Base et rampes extérieures

- Années 6 à 9 - Rampe intérieure

- Interview Christian Jacq

- Années 10 à 14 - Chambre de la Reine

- Années 15 à 18 - Chambre du Roi

- Interview Johannes Rupfle

- Années 19 à 23 - Élévation des 15 % restants

- Année 23 - Fin du chantier

- Interview événement de Jean-Pierre Houdin

Extraits :

"Quand vous avancez dans une recherche et que vous découvrez progressivement des indices qui corroborent vos intuitions (ce qui est différent du fait de vouloir interpréter après coup un détail, un indice ou une découverte sans avoir une vision globale de sa place dans un acte architectural), cela devient à la fois un jeu de piste, un challenge pour soi-même et finalement un dialogue à travers le temps, les concepteurs et vous-même. Je ne compte plus le nombre de fois où le me suis adressé aux architectes Hemiounou et Ankhkâf, leur posant des questions admiratives - du genre "vous m'avez vraiment fait ça ?" ou "ne me dites pas que vous avez eu cette idée géniale ?" - quand je sentais que j'étais sur la piste de la solution la plus évidente, indices ou preuves à l'appui.
Ce type de questions revient très régulièrement, depuis les découvertes de ScanPyramids, lors de mes analyses et de mes interprétations des données."


jeudi 3 août 2023

"Les pyramides", par le poète Léon Pamphile Le May (XIXe - XXe s.)

Léon Pamphile Le May


Comme au milieu des mers d'immobiles vaisseaux,
Depuis des milliers d'ans vous dormez dans vos sables,
Et sur vos fronts, pour vous créer impérissables,
La force et le génie ont imprimé leurs sceaux.

Vainement la lumière, en radieux faisceaux,
Pleut sur vous, vos secrets restent insaisissables.
L'antiquité, voyant vos traits ineffaçables,
Croirait se réveiller auprès de vos berceaux.

Avec l'âge qui vient, ô monuments austères !
Vous cachez plus avant vos étranges mystères,
Et vous portez plus haut des fronts plus solennels.

Mais bientôt l'homme, hélas ! disparaît, quoi qu'il fasse,
Et le nom de ces rois qui vous font éternels,
Avec l'âge qui vient de plus en plus s'efface.


Léon-Pamphile Le May, 1837-1918, romancier, poète, conteur, traducteur, bibliothécaire et avocat québécois

jeudi 6 juillet 2023

The Great Pyramid "MANKILLER" Tunnel, by Ancient Architects


The outlet of the King’s Chamber Northern Shaft is located high up on the northern face of the Great Pyramid, directly above the main entrance. The small opening, located 80 metres up the side of the pyramid, measured around 30 cm square, but behind the opening was a tunnel, more than 11 metres long and it had been crudely dug out along the shaft some time in antiquity. This tunnel measured approximately 70cm square and was large enough for one man to squeeze inside, but it had been filled with four cubic metres of sand, stones and debris. When cleared out by Rudolf Gantenbrink in 1992 to improve the ventilation inside the Great Pyramid, he named it the “Mankiller” Tunnel. But when was it created ? In a recent video by the Lines in Sand channel, link below, he quotes the brilliant Keith Hamilton, saying it was the work of Giovanni Caviglia in the early 19th Century, but is this really the case ? Could it actually have been created by the Ancient Egyptians in the Old Kingdom to repair the King's Chamber Northern Shaft? Watch this video to learn more !


samedi 24 juin 2023

"Why the Oldest Stories of the Great Pyramid are Wrong", by History for Granite


Four authors from Antiquity have had their detailed descriptions of the Great Pyramid survive to the present day. But Herodotus, Diodorus Siculus, Strabo, and Pliny the Elder all fail to record any mention of the Great Pyramid's upper chamber system. This video examines why those four authors likely missed the upper chamber system based upon a pattern of deception that spans thousands of years. We also examine how the Great Pyramid would be experienced by visitors through history, and why their graffiti is often lost to the ravages of time.


vendredi 12 mai 2023

Así se construyeron las Pirámides de Egipto | José Manuel Casteleiro

Todos compartimos por la Gran Pirámide un respeto que se debe a su antigüedad, ya que se construyó hace unos 4.500 años, en una época en que todavía existían los mamuts, pero, sobre todo, a sus dimensiones, porque fue la construcción más alta del mundo (146 m) durante 3.800 años (en el siglo XV fue superada por el chapitel de la catedral de Lincoln en Inglaterra). Pero el profundo respeto por la Gran Pirámide viene por el misterio de su método de construcción. Misterio que continúa y no por falta de teorías precisamente. Existe toda una colección de teorías de la construcción de la Gran Pirámide, pero son extravagancias y sin rigor científico: rampas gigantescas, obreros monstruosos, galerías ocultas, grúas, poleas, palancas y cables adelantados miles de años a su tiempo. E incluso los extraterrestres las construyeron. En la conferencia tratamos de erradicar todas estas teorías para exponer una basada en el enfoque puramente ingenieril en la que usaremos el realismo práctico, el sentido común y la sobriedad matemática. Ponente: Dr. José Manuel Casteleiro Villalba, Catedrático de Aeronaves, Misiles y Resistencia de Materiales de la UPM. Doctor Ingeniero Industrial. Licenciado en Ciencias Físicas. Ingeniero T. Aeronáutico.


lundi 8 mai 2023

"La pyramide est la transformation d'une conception primitive" (Vicente Blasco Ibañez - XXe s.)

Ziggurat d'Ur - Wikimedia commons

"Les trois Pyramides de Gizeh sont les plus renommées, les plus connues du grand public, mais il y en a dans le désert beaucoup d'autres qui sont parallèles au cours du Nil. Ces trois Pyramides sont les constructions en pierre les plus anciennes qui existent aujourd'hui en Égypte, mais il ne faut pas les regarder, ainsi qu'on fait en général, comme antérieures à tous les ouvrages de ce genre. Avant que les Pharaons (...) eussent l'idée d'édifier des tombeaux exigeant des dépenses aussi déraisonnables, d'autres rois avaient déjà élevé des pyramides pour y loger leurs cadavres.
La pyramide est la transformation d'une conception primitive. Chez tous les peuples on a eu l'idée de placer sur les tombes un amas de pierres, et les Égyptiens sont partis de là pour construire la pyramide telle que nous la connaissons. Les rois qui ont vécu dans les premiers temps dont parle l'histoire d'Égypte ont élevé des pyramides de briques à degrés, analogues à celles des Sumériens, des Assyriens et d'autres peuples de la Mésopotamie. Il est hors de doute que l'influence des Sumériens s'exerça, peut-être quatre-vingts ou quatre-vingt-dix siècles avant notre ère, dans une période très obscure, antérieure aux temps les plus reculés que mentionne l'Histoire, et les roitelets de la Basse-Égypte, désireux de rehausser leur majesté, imitèrent avec des briques, c'est-à-dire, avec les matériaux qui étaient le plus à leur portée, les monuments de la civilisation qui existait dans la Mésopotamie, civilisation que quelques historiens font remonter à dix ou onze mille ans avant Jésus-Christ.
Quand les rois d'Égypte furent devenus puissants et maîtres absolus de leurs sujets, ils purent élever les mêmes constructions en pierre, faisant transporter sur des traîneaux et sur des radeaux le calcaire du désert arabique et le granit rouge qu'on extrait des carrières en amont d'Assouan.
Je dois avouer que les Pyramides n'ont rien en elles-mêmes qui soit de nature à émouvoir le touriste au premier moment. Nous les avons vues tant de fois dans des livres, dans des tableaux et même sur des presse-papiers avant qu'elles nous apparaissent en réalité ! Nous ne savons que répéter en nous-mêmes qu'elles sont énormes, absurdement énormes.
En outre, vue de près, la Grande Pyramide semble un simple amoncellement de pierres, formant des assises en retrait de soixante-dix mètres environ les unes sur les autres. Autrefois, ces degrés étaient cachés par des blocs de granit taillés et polis, tellement lisses qu'il était impossible de gravir la pente, et s'adaptant si exactement les uns aux autres qu'on ne pouvait introduire un bâton entre deux d'entre eux. Ce revêtement de pierre polie a été arraché pour être employé à d'autres constructions, et il ne subsiste plus aujourd'hui qu'une énorme masse de maçonnerie entièrement à découvert ; cela fait penser à un être monstrueux dont on aurait arraché la peau."

extrait de Le Voyage d'un romancier autour du monde, 1925, de Vicente Blasco Ibañez (1867-1928), écrivain, journaliste et homme politique espagnol. Il est considéré comme l'un des plus grands romanciers de langue espagnole.
Ouvrage traduit de l'espagnol par Renée Lafont.

lundi 1 mai 2023

Comment furent construites les pyrapides égyptiennes : une réponse de l'Intelligence Artificielle (Chatbot GPT)


À la question posée "Quelles furent les techniques de construction des pyramides égyptiennes ?", voici la réponse proposée par l'application AI de Chatbot GPT :

"Les techniques de construction des pyramides égyptiennes étaient très avancées pour leur époque. Les Égyptiens utilisaient principalement des outils en pierre, en cuivre et en bronze pour tailler et façonner les blocs de pierre nécessaires à la construction des pyramides.
Les blocs de pierre étaient transportés sur des traîneaux en bois tirés par des hommes ou des animaux. Les blocs étaient ensuite hissés en place à l'aide de rampes construites à partir de pierres et de briques.
Les pyramides étaient construites en couches de blocs de pierre, chaque couche étant légèrement inclinée vers l'intérieur pour créer la forme pyramidale. Les blocs étaient taillés avec une grande précision pour s'emboîter parfaitement les uns dans les autres.
Les Égyptiens utilisaient également des techniques de nivellement sophistiquées pour s'assurer que la base de la pyramide était parfaitement plane. Ils utilisaient des cordes et des niveaux pour mesurer et ajuster la hauteur des blocs de pierre.
Enfin, les Égyptiens utilisaient des techniques de finition pour polir les surfaces des blocs de pierre et créer des surfaces lisses et brillantes. Ils utilisaient des outils en cuivre pour polir la pierre jusqu'à ce qu'elle soit parfaitement lisse et réfléchissante."

mardi 18 avril 2023

"Il n'y a aucune raison pour que dans cent mille ans elles ne soient pas encore telles que nous les voyons aujourd'hui" (Auguste Mariette - XIXe s. - à propos des pyramides de Gizeh)

photo de Bonfils, ca 1870

"L'excursion des Pyramides, comme l'excursion d'Héliopolis, se fait habituellement en voiture. On traverse le nouveau quartier qui, du nom de son fondateur, s'appelle Ismaïlieh. Le Nil est franchi sur le pont de Kasr-el-Nil, et bientôt on atteint la tête de la route charmante construite par S. A. le Khédive, qui, de Gyzeh, conduit en face des Pyramides.
De l'Esbékyeh aux Pyramides, on compte en ligne droite 12,000 mètres. Il y a 8,300 mètres du Nil au plateau sur lequel sont bâtis les monuments que nous allons décrire.
Il est juste d'accorder aux Pyramides l'admiration qui leur a valu d'être rangées au nombre des sept merveilles du monde. Il faut dire, cependant, que cette admiration ne s'impose pas au visiteur dès qu'il arrive au pied de ces monuments célèbres. L'immensité du désert environnant et le manque d'un point de comparaison rapetissent, en effet, les Pyramides et empêchent de les bien juger. Mais, à la réflexion, les Pyramides grandissent et reprennent leurs véritables proportions. On s'étonne alors de l'immensité de ces constructions. On y voit les monuments les plus durables et les plus élevés sous le ciel que jamais l'homme ait bâtis. Les Pyramides ont six ou sept mille ans de date ; mais il n'y a aucune raison pour que dans cent mille ans elles ne soient pas encore telles que nous les voyons aujourd'hui, si des mains ignorantes ou criminelles ne viennent pas aider à leur destruction.
Les trois grandes Pyramides sont les tombeaux de Chéops, de Chéphren et de Mycérinus ; les petites sont les tombeaux des membres de la famille de ces rois. La grande avait primitivement 146 mètres de hauteur ; dans l'état actuel elle n'en a plus que 138 ; son cube est de 2,562,576 mètres. Tout ce que l'on a dit, toutes les phrases que, après Hérodote, on a faites sur la haine que ces rois s'étaient attirée par suite des corvées imposées aux Égyptiens qui travaillaient aux Pyramides, peut être réduit à néant ; les monuments contemporains, témoins bien plus croyables qu'Hérodote lui-même, nous montrent, en effet, que, de leur vivant et après eux, Chéops et Chéphren, à l'exemple de tous les autres rois, étaient honorés par un culte spécial ; quant à Mycérinus, c'était un roi si pieux, qu'il est cité dans le Rituel comme l'auteur de l'un des livres le plus en renom de la littérature religieuse de l'Égypte. 
En ce qui regarde l'usage auquel les Pyramides étaient destinées, c'est faire violence à tout ce que nous savons de l'Égypte, à tout ce que l'archéologie nous a appris sur les habitudes monumentales de ce pays, que d'y voir autre chose que des tombeaux. Les Pyramides, quelles qu'elles soient, sont des tombeaux, massifs, pleins, bouchés partout, mÊme dans leurs couloirs les plus soignés, sans fenêtres, sans portes, sans ouverture, extérieure. Elles sont l'enveloppe gigantesque et à jamais impénétrable d'une momie, et une seule d'entre elles aurait montré à l'intérieur un chemin accessible d'où, par exemple, des observations astronomiques auraient pu être faites comme du fond d'un puits, que la pyramide aurait été ainsi contre sa propre destination. En vain dira-t-on que les quatre faces orientées dénotent une intention astronomique ; les quatre faces sont orientées parce qu'elles sont dédiées par des raisons mythologiques aux quatre points cardinaux, et que dans un monument soigné comme l'est une pyramide une face dédiée au nord, par exemple, ne peut pas être tournée vers un autre point que le nord. 
Les Pyramides ne sont donc que des tombeaux, et leur masse immense ne saurait être un argument contre cette destination puisqu'on en trouve qui n'ont pas 6 mètres de hauteur. Notons, d'ailleurs, qu'il n'est pas en Égypte une pyramide qui ne soit le centre d'une nécropole, et que le caractère de ces monuments est par là amplement certifié.
Ce qu'on voit aujourd'hui des Pyramides n'en est plus que le noyau. Originairement elles étaient recouvertes d'un revêtement lisse qui a disparu. Elles se terminaient en pointe aiguë. Les Pyramides étant des tombeaux hermétiquement clos, chacune d'elles (au moins celles qui ont servi à la sépulture d'un roi), avait un temple extérieur, qui s'élevait à quelques mètres en avant de la façade orientale. Le roi déifié comme une sorte d'incarnation de la divinité y recevait un culte. Les trois grandes Pyramides de Gyzeh ont, comme les autres, un temple extérieur.
La preuve que les Pyramides étaient des monuments hermétiquement clos, c'est que, quand Amrou voulut pénétrer dans la grande, il ne put le faire qu'en perforant violemment la face nord à peu près sur la ligne de son centre, ce qui le fit tomber par hasard à l'intérieur sur le couloir montant. Comme à cette époque le revêtement était entier et que, par conséquent, il n'y avait point de décombres accumulés à la base, il s'ensuit que la place même de l'entrée ne se voyait pas du dehors."

extrait de Itinéraire de la Haute-Égypte : comprenant une description des monuments antiques des rives du Nil entre le Caire et la première cataracte - Paris, 1880, par Auguste Mariette (1821-1881), égyptologue français, créateur du service des Antiquités égyptiennes et du musée de Boulaq.

samedi 8 avril 2023

"New Robots to Explore the Great Pyramid", by History for Granite



The Great Pyramid of Giza continues to surprise us with hidden secrets and intriguing anomalies that have yet to be properly investigated. The visual inspection of the North Face Corridor announced on March 2, 2023 is hopefully the beginning of many more revelations to come. The ScanPyramids ‘Big Void’ above the Grand Gallery is now more promising than ever before, but reaching this space will be a significant challenge. Since drilling into the core of the pyramid for 7+ meters to reach the Big Void is a daunting proposition, there are other methods of investigation that can occur which are minimally invasive. New soft-bodied robots powered by compressed air have the ability to investigate previously-inaccessible areas of the Great Pyramid. Near the Queen’s Chamber a drilling from 1986 by Gilles Dormion hit a large cavity of anomalous sand that has never been explained. Innovative and inexpensive robots can now easily burrow through this sand to determine the physical parameters of this hidden area. These robots can also be used within the ScanPyramids North Face Corridor, and even the Big Void if an access point is ever found or created.

jeudi 9 mars 2023

The Great Pyramid North Face Corridor : What do we know so far ? by Matthew Sibson (Ancient Architects)


An International Press Conference in front of the Great Pyramid of Egypt announced the discovery of a new pyramid passageway, 9 metres long, 2 metres wide and just over 2 metres tall, located behind the chevron blocks on the north face of the Great Pyramid. It is therefore referred to as the North Face Corridor, or NFC for short. The discovery has got everybody talking, everybody with an interest in the Great Pyramid has something to say and I’ll do separate videos on the various hypotheses in the coming weeks and months.

Matthew Sibson


mardi 7 mars 2023

Découverte d'un nouveau couloir dans la Grande Pyramide : un article de la revue Science Direct



Built over 4500 years ago, the Great Pyramid of Giza, Egypt, is the only remaining structure of the Wonders of the Ancient World as described by the ancient Greek historian Herodotus. Despite this long existence, only recently has modern science and technology been employed to study this massive stone structure. Cosmic-ray muon radiography throughout the ScanPyramids project has detected a large void above the Grand Gallery of the Great Pyramid and a smaller unidentified void behind the so-called Chevron. The Chevron is an assembly of four large limestone blocks arranged in the shape of two inverted downward open angles. Guided by the muon results, the ScanPyramids teams from Cairo University (Egypt) and the Technical University of Munich (Germany) have carried out three measurement campaigns between 2020 and 2022 to characterize the pyramid’s stone at the Chevron and confirm the presence of the ScanPyramids North-Face Corridor (SP-NFC) by employing a range of Non-Destructive Testing (NDT) techniques. This paper presents selected results from Ground Penetrating Radar (GPR) and Ultrasonic Testing (UST) measurements that were deployed to the surface of the Chevron. To support the NDT interpretation and to validate the gathered results, numerical simulations in 2D and 3D for GPR and UST were performed. Additionally, Image Fusion (IF) was used to combine the reconstructed GPR and UST images, allowing for a more informed interpretation and confirmation of features observed in the individual images. This work confirmed that behind the blocks of the Chevron lies a strong air anomaly that can be associated with the SP-NFC predicted with cosmic-ray muon radiography. In addition to providing proof of the existence of the corridor, the multi-modal NDT approach enabled the precise localization of the corridor and the determination of its geometry. Based on these findings, the ScanPyramids team will propose the coordinates for a small-diameter borehole, which will, for the first time, provide direct access to the hidden corridor and allow its inspection.

ScanPyramids SP-NFC 2023 Report

On 24 February 2023, directly after presenting the research results to the Scientific Committee headed by Dr. Zahi Hawass, the ScanPyramids team successfully showed the ScanPyramids-North Face Corridor (SP-NFC) to the Committee : using a high-frequency ground penetrating radar, the ScanPyramids team found an opening in the joint behind the lower blocks of the chevrons, which made it possible it to introduce a state-of-the-art endoscope with a diameter of only 5 mm.

Nouvelle découverte par ScanPyramids dans la Grande Pyramide (un article de la revue 'Nature')



Precise characterization of a corridor-shaped structure in Khufu’s Pyramid by observation of cosmic-ray muons


Khufu’s Pyramid is one of the largest archaeological monument all over the world, which still holds many mysteries. In 2016 and 2017, the ScanPyramids team reported on several discoveries of previously unknown voids by cosmic-ray muon radiography that is a non-destructive technique ideal for the investigation of large-scale structures. Among these discoveries, a corridor-shaped structure has been observed behind the so-called Chevron zone on the North face, with a length of at least 5 meters. A dedicated study of this structure was thus necessary to better understand its function in relation with the enigmatic architectural role of this Chevron. Here we report on new measurements of excellent sensitivity obtained with nuclear emulsion films from Nagoya University and gaseous detectors from CEA, revealing a structure of about 9 m length with a transverse section of about 2.0 m by 2.0 m.

vendredi 10 février 2023

Une construction "au moyen de quelques madriers et de leviers en bois de sycomore", par Marcel Dieulafoy, à propos des pyramides égyptiennes

photo de Bonfils


"Bâties sur les premiers gradins de la chaîne lybique, les gigantesques pyramides de Gizeh dominent, de toute leur majesté, les champs où dorment à jamais ensevelies les ruines de Memphis, et signalent au loin la nécropole des Pharaons qui fondèrent la monarchie égyptienne.
Ces monuments, destinés à perpétuer à travers les siècles les noms des princes qui les avaient fait élever et à raconter aux races futures la puissance des premiers souverains de l'Égypte, seraient restés des témoins muets de ce glorieux passé, si les découvertes les plus récentes n'avaient révélé leur âge relatif, leur antiquité et les principaux événements qui accompagnèrent ou suivirent leur construction.
Les pyramides sont beaucoup plus anciennes qu'on n'aurait pu le supposer jusqu'à ces derniers temps : on peut affirmer avec certitude que celle qui fut construite à Saqquarah par le Pharaon Ouénéphès, date de plus de sept mille ans, et que les plus récentes furent bâties sous la XIIe dynastie, trois mille ans avant notre ère. Quant aux célèbres pyramides de Gizeh, élevées par les rois Khoufou, Khafra et Menkéra de la IVe dynastie, et illustrées à la fin du siècle dernier par la victoire du général Bonaparte sur les Mameluks, elles seraient âgées de soixante à soixante-cinq siècles environ ; ce sont les plus septentrionales de la région des pyramides, qui s'étend jusqu'à Meidoum sur une longueur de 60 kilomètres. Des fouilles et des études nombreuses, entreprises sur cette vaste superficie, ont prouvé que les pyramides avaient abrité des momies royales ; et si leur volume était variable, c'est que les règnes des Pharaons, dont elles gardaient les dépouilles, n'avaient pas eu une durée égale et n'avaient pas permis à ces princes d'accroître, dans une même mesure, les dimensions de leur monument funéraire. Commencées à l'avènement au trône de chaque roi, par le noyau central, au milieu ou au-dessous duquel était ménagée la chambre du sarcophage, elles étaient effectivement agrandies pendant toute la durée du règne, au moyen de couches concentriques de 4 à 5 mètres d'épaisseur ; de telle sorte qu'il suffisait, à la mort du souverain, de compléter l'enveloppe commencée, pour terminer en même temps le monument funéraire. La maçonnerie de chaque couche était elle-même montée en escalier, afin que l'on pût élever les pierres de taille et les amener au lieu d'emploi, en leur faisant franchir, au moyen de quelques madriers et de leviers en bois de sycomore, la hauteur qui séparait chaque marche. Une dernière enveloppe, en pierre dure et polie, faisait disparaître les gradins et dissimulait à tous les yeux l'entrée de la galerie conduisant à la chambre du sarcophage. Les rois attachaient à la grandeur et à la majesté de leur dernière demeure une telle importance, que ce fut un honneur réservé aux plus puissants fonctionnaires de la monarchie, de diriger, en qualité d'ingénieur, l'armée d'ouvriers employée à ces travaux, après avoir présidé, dans les carrières, au choix des bancs de pierre qui devaient être exploités.
Il est difficile de concevoir aujourd'hui la puissance de ces souverains qui, pour élever un monument indestructible rappelant aux générations futures leur puissance et leur fol orgueil, arrêtaient tous les travaux d'utilité publique, écrasaient le peuple, pendant toute la durée de leur règne, de corvées et d'impôts, et faisaient converger toutes les forces de la nation vers un seul but : la construction de la pyramide royale. On peut se rendre compte des sacrifices demandés à l'Égypte pendant cette période, en calculant ce que coûterait aujourd'hui, si on utilisait l'outillage perfectionné de l'industrie moderne, la construction de la pyramide de Khoufou. Elle ne saurait être évaluée à moins de 600 millions ; mais on dépenserait un milliard, si les maçons et les tailleurs de pierre étaient réduits à travailler avec les outils imparfaits des Égyptiens. Ainsi donc, les six pyramides de Gizeh, de Saqquarah et de Dachour, coûtèrent à l'Égypte, comptant à peine, à cette époque reculée, quatre à cinq millions d'habitants, une somme supérieure à l'indemnité de guerre exigée par les Allemands après nos désastres, et à peu près équivalente à celle que nous avons consacrée à la construction des 22.000 kilomètres de chemins de fer qui sillonnent la France."


par Marcel Dieulafoy (1844-1920), ingénieur des Ponts et Chaussées, archéologue
extrait de Revue générale de l'architecture et des travaux publics - journal des architectes, des ingénieurs, des archéologues, des entrepreneurs, des industriels du bâtiment, etc. ; histoire, théorie, pratique, mélanges · Volume 39, 1882