Dans son ouvrage The riddle of the pyramids (L'énigme des pyramides, Tallandier, 1974, 224 pages), le physicien germano-britannique Kurt Mendelssohn a développé l'hypothèse que la fonction finale des pyramides était secondaire par rapport au fait de les construire.
Monuments funéraires, ces pyramides ont-elles réellement été utilisées pour la sépulture des pharaons ? "Il n'y aurait que fort peu de gens, écrit l'auteur, pour contester que les pyramides aient eu un rapport avec la survie du pharaon, mais le sentiment général que les pharaons y étaient inhumés n'est certes pas incontestable." (op. cit. p. 76)
Selon Kurt Mendelssohn, la seule explication rationnelle à l'effort colossal qu'exigeait l'édification de ces monuments "inutiles" était d'ordre politique, social et économique : une telle entreprise était l'expression collective et concrète de la construction d'un État centralisé.
Concernant les techniques proprement dites de construction, Kurt Mendelssohn fait rapidement l'impasse (son attention est ailleurs) :"Eu égard à la merveilleuse planification montrée par les Égyptiens, nous pouvons supposer qu'ils firent appel aux méthodes les plus économiques dont ils disposaient. Ils pourraient, par exemple, avoir utilisé de longues rampes d'approche pour les niveaux inférieurs d'une pyramide, pour passer ensuite à des pistes en spirale pour les niveaux supérieurs ; mais cela n'a pas vraiment d'importance." (p. 141)
Ce qui est réellement important, selon Kurt Mendelssohn, c'est l'évolution du concept de la pyramide, due non pas tant aux exigences (et à la durée de vie) du pharaon qu'aux contraintes et vicissitudes d'ordre architectonique. Le "désastre technologique" de la pyramide de Meïdoum (effondrement du revêtement avant même l'achèvement du monument, pour cause d'erreurs de conception) est ainsi à l'origine du profil rhomboïdal de la pyramide de Dashour. Les deux chantiers de construction se chevauchant, les bâtisseurs de Dashour n'ont pas voulu reproduire les conditions du sinistre de Meïdoum et ont, en conséquence, apporté des modifications dans l'architecture de leur pyramide. "Vu leurs dimensions énormes, précise l'auteur, la construction des pyramides à l'échelle pratiquée sous la Quatrième Dynastie devait devenir une activité autonome appelant ses propres règles économiques. (...) C'était la pyramide et non le pharaon qui gouvernait l'Égypte, et il fallait construire de nouvelles pyramides, sans tenir compe du fait qu'un pharaon fût prêt à y être inhumé ou non." (p. 132)
Les bâtisseurs des trois pyramides du plateau de Guizeh ont eux-mêmes bénéficié des expériences et des erreurs de leurs prédécesseurs. D'où le déroulement du chantier de construction décrit comme suit :"D'abord, le site était nivelé et aligné sur les points cardinaux (...). Et puis commençait l'érection d'une pyramide à degrés consistant en un coeur de maçonnerie soutenu par une série de murs de soutènement. Tandis que cette structure s'élevait progressivement, le nombre croissant des murs de soutènement décroissait en hauteur, produisant ainsi une succession de degrés. Les matériaux de construction du coeur étaient hissés sur les degrés par des rampes (...). Après l'achèvement de l'entière pyramide à degrés, [un] mât-jalon était érigé sur le sommet et l'on posait les blocs de comblement destinés à donner au monument son profil pyramidal et l'on en contrôlait l'angle sur le mât. Par la suite, ou peut-être simultanément, l'on posait le revêtement extérieur, en commençant pas le bas, et on le polissait finement. (...) Avec les moyens dont ils disposaient, les anciens Égyptiens n'auraient pu élever une véritable pyramide en partant de la base, étant donné qu'il est impossible de corriger une erreur d'alignement des côtés une fois que la construction est en cours. Une erreur aussi faible que 2° aurait abouti à un écart de 15 m au sommet de l'une des pyramides de Guizeh." (pp. 114-115)
Selon Kurt Mendelssohn, la seule explication rationnelle à l'effort colossal qu'exigeait l'édification de ces monuments "inutiles" était d'ordre politique, social et économique : une telle entreprise était l'expression collective et concrète de la construction d'un État centralisé.
Concernant les techniques proprement dites de construction, Kurt Mendelssohn fait rapidement l'impasse (son attention est ailleurs) :"Eu égard à la merveilleuse planification montrée par les Égyptiens, nous pouvons supposer qu'ils firent appel aux méthodes les plus économiques dont ils disposaient. Ils pourraient, par exemple, avoir utilisé de longues rampes d'approche pour les niveaux inférieurs d'une pyramide, pour passer ensuite à des pistes en spirale pour les niveaux supérieurs ; mais cela n'a pas vraiment d'importance." (p. 141)
Ce qui est réellement important, selon Kurt Mendelssohn, c'est l'évolution du concept de la pyramide, due non pas tant aux exigences (et à la durée de vie) du pharaon qu'aux contraintes et vicissitudes d'ordre architectonique. Le "désastre technologique" de la pyramide de Meïdoum (effondrement du revêtement avant même l'achèvement du monument, pour cause d'erreurs de conception) est ainsi à l'origine du profil rhomboïdal de la pyramide de Dashour. Les deux chantiers de construction se chevauchant, les bâtisseurs de Dashour n'ont pas voulu reproduire les conditions du sinistre de Meïdoum et ont, en conséquence, apporté des modifications dans l'architecture de leur pyramide. "Vu leurs dimensions énormes, précise l'auteur, la construction des pyramides à l'échelle pratiquée sous la Quatrième Dynastie devait devenir une activité autonome appelant ses propres règles économiques. (...) C'était la pyramide et non le pharaon qui gouvernait l'Égypte, et il fallait construire de nouvelles pyramides, sans tenir compe du fait qu'un pharaon fût prêt à y être inhumé ou non." (p. 132)
Les bâtisseurs des trois pyramides du plateau de Guizeh ont eux-mêmes bénéficié des expériences et des erreurs de leurs prédécesseurs. D'où le déroulement du chantier de construction décrit comme suit :"D'abord, le site était nivelé et aligné sur les points cardinaux (...). Et puis commençait l'érection d'une pyramide à degrés consistant en un coeur de maçonnerie soutenu par une série de murs de soutènement. Tandis que cette structure s'élevait progressivement, le nombre croissant des murs de soutènement décroissait en hauteur, produisant ainsi une succession de degrés. Les matériaux de construction du coeur étaient hissés sur les degrés par des rampes (...). Après l'achèvement de l'entière pyramide à degrés, [un] mât-jalon était érigé sur le sommet et l'on posait les blocs de comblement destinés à donner au monument son profil pyramidal et l'on en contrôlait l'angle sur le mât. Par la suite, ou peut-être simultanément, l'on posait le revêtement extérieur, en commençant pas le bas, et on le polissait finement. (...) Avec les moyens dont ils disposaient, les anciens Égyptiens n'auraient pu élever une véritable pyramide en partant de la base, étant donné qu'il est impossible de corriger une erreur d'alignement des côtés une fois que la construction est en cours. Une erreur aussi faible que 2° aurait abouti à un écart de 15 m au sommet de l'une des pyramides de Guizeh." (pp. 114-115)
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