Le Dr Zahi Hawass, secrétaire général du Conseil suprême des Antiquités d'Égypte et directeur des fouilles du plateau de Guizeh, est un personnage incontournable dans la sphère des spécialistes en égyptologie. Après avoir étudié l'archéologie en Égypte et aux États-Unis, où il a été diplômé d’un doctorat à l'Université de Pennsylvanie, il a enseigné à l'université américaine du Caire, à l’UCLA ainsi que dans d'autres universités dans le monde. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur l’Égypte ancienne, dont celui-ci (titre original : Mountains of the Pharaohs. The Untold Story of the Pyramid Builders, Doubleday, 2006).
Sur fond de chronologie de l'Ancien Empire (v. 2650-2150 av.J.-C.) et de saga de la 4e dynastie pharaonique, dominée par le règne de Khéops, le Dieu Soleil, Zahi Hawass souligne l'importance de l'édification des complexes pyramidaux à Dahchour et, surtout, à Guizeh, non seulement pour les bâtisseurs de diverses spécialisations (architectes, carriers, tailleurs de pierre, maçons...), mais également pour l'ensemble du peuple :"Les chantiers des pyramides jouaient un rôle important en unifiant les forces vives du pays entier." (p. 229)
Plus que technique, le propos de l'auteur est ici essentiellement historique. Se tenant momentanément à l'écart des débats entre spécialistes à propos des techniques de construction mises en œuvre par les bâtisseurs des pyramides, Zahi Hawass décrit et illustre, avec ses incontestables talents de conteur et son indispensable expérience, les grandes étapes et les faits majeurs des différents règnes rattachés à la 4e dynastie, l'édification des complexes pyramidaux jouant bien évidemment un rôle majeur au nombre de ces étapes les plus marquantes.
En bon "patron" de la sauvegarde des antiquités de son pays, et plus particulièrement de la Grande Pyramide, star incontestée du plateau de Guizeh, l'auteur n'en fait pas moins brièvement le point sur l'état des recherches (certitudes et questions) ainsi que sur certaines théories "ridicules et infondées" qu'il pourfend d'un trait de plume. Il rappelle, entre autres précisions, que les "conduits d'aération", qualifiés d'"anomalies", des chambres du roi et de la reine n'ont pas encore reçu leur véritable interprétation, laquelle est liée à de nouvelles explorations à venir.
De longs et passionnants développements sont consacrés aux conditions de vie et de travail des constructeurs des pyramides (qui, il est bon de le souligner, n'étaient nullement des esclaves) :"Les pyramides étaient le projet national de l'Égypte ; elles symbolisaient la puissance de la maison régnante, assuraient la renaissance du roi en tant que dieu et maintenaient magiquement l'univers tel qu'il devait être ; le pays entier a dû participer à leur érection, chaque grande famille payant son dû en envoyant nourriture, matériaux et main-d'œuvre. (...) Le chantier de la pyramide a dû être un étonnant moyen de socialisation dans les premières années de la royauté égyptienne." (p. 186)
Une remarque enfin : quoique présentée de manière presque anecdotique, une brève description de la cérémonie des funérailles de Khéops ne pourra passer inaperçue dans le contexte des explorations actuelles au cœur de la pyramide édifiée pour servir de dernière demeure au pharaon. "Le jour des funérailles, écrit Zahi Hawass, la momie royale fut placée à l'intérieur d'un sarcophage en or qui fut ensuite transporté vers le nord de la pyramide par une procession de prêtres. Dès que le sarcophage eut atteint l'entrée de la pyramide, Ânkhaf [vizir de Khéops] stoppa la procession et ne garda avec lui que deux prêtres. Laissant sur place le cortège funéraire, il mena les porteurs du sarcophage à travers le vestibule jusqu'à la chambre qui se trouvait au centre des trois autres chambres. Une ouverture avait été ménagée dans un mur, et les prêtres glissèrent le sarcophage dans la chambre secrète, puis la scellèrent. Quand Ânkhaf en émergea avec les deux prêtres, il ordonna que l'entrée de la pyramide [fût] scellée, afin de protéger le secret : Khéops n'avait en fait pas été enterré dans la chambre avec le sarcophage de granite, mais était caché en un lieu où il serait en sécurité pour l'éternité. Même le prochain roi, Djédefré, ignorait se secret." (p. 127)
Comment s'étonner alors que la Grande Pyramide soit associée, depuis tant et tant de siècles, au mot "mystère" ?
éditions du Rocher, 2009, 254 pages
Sur fond de chronologie de l'Ancien Empire (v. 2650-2150 av.J.-C.) et de saga de la 4e dynastie pharaonique, dominée par le règne de Khéops, le Dieu Soleil, Zahi Hawass souligne l'importance de l'édification des complexes pyramidaux à Dahchour et, surtout, à Guizeh, non seulement pour les bâtisseurs de diverses spécialisations (architectes, carriers, tailleurs de pierre, maçons...), mais également pour l'ensemble du peuple :"Les chantiers des pyramides jouaient un rôle important en unifiant les forces vives du pays entier." (p. 229)
Plus que technique, le propos de l'auteur est ici essentiellement historique. Se tenant momentanément à l'écart des débats entre spécialistes à propos des techniques de construction mises en œuvre par les bâtisseurs des pyramides, Zahi Hawass décrit et illustre, avec ses incontestables talents de conteur et son indispensable expérience, les grandes étapes et les faits majeurs des différents règnes rattachés à la 4e dynastie, l'édification des complexes pyramidaux jouant bien évidemment un rôle majeur au nombre de ces étapes les plus marquantes.
En bon "patron" de la sauvegarde des antiquités de son pays, et plus particulièrement de la Grande Pyramide, star incontestée du plateau de Guizeh, l'auteur n'en fait pas moins brièvement le point sur l'état des recherches (certitudes et questions) ainsi que sur certaines théories "ridicules et infondées" qu'il pourfend d'un trait de plume. Il rappelle, entre autres précisions, que les "conduits d'aération", qualifiés d'"anomalies", des chambres du roi et de la reine n'ont pas encore reçu leur véritable interprétation, laquelle est liée à de nouvelles explorations à venir.
De longs et passionnants développements sont consacrés aux conditions de vie et de travail des constructeurs des pyramides (qui, il est bon de le souligner, n'étaient nullement des esclaves) :"Les pyramides étaient le projet national de l'Égypte ; elles symbolisaient la puissance de la maison régnante, assuraient la renaissance du roi en tant que dieu et maintenaient magiquement l'univers tel qu'il devait être ; le pays entier a dû participer à leur érection, chaque grande famille payant son dû en envoyant nourriture, matériaux et main-d'œuvre. (...) Le chantier de la pyramide a dû être un étonnant moyen de socialisation dans les premières années de la royauté égyptienne." (p. 186)
Une remarque enfin : quoique présentée de manière presque anecdotique, une brève description de la cérémonie des funérailles de Khéops ne pourra passer inaperçue dans le contexte des explorations actuelles au cœur de la pyramide édifiée pour servir de dernière demeure au pharaon. "Le jour des funérailles, écrit Zahi Hawass, la momie royale fut placée à l'intérieur d'un sarcophage en or qui fut ensuite transporté vers le nord de la pyramide par une procession de prêtres. Dès que le sarcophage eut atteint l'entrée de la pyramide, Ânkhaf [vizir de Khéops] stoppa la procession et ne garda avec lui que deux prêtres. Laissant sur place le cortège funéraire, il mena les porteurs du sarcophage à travers le vestibule jusqu'à la chambre qui se trouvait au centre des trois autres chambres. Une ouverture avait été ménagée dans un mur, et les prêtres glissèrent le sarcophage dans la chambre secrète, puis la scellèrent. Quand Ânkhaf en émergea avec les deux prêtres, il ordonna que l'entrée de la pyramide [fût] scellée, afin de protéger le secret : Khéops n'avait en fait pas été enterré dans la chambre avec le sarcophage de granite, mais était caché en un lieu où il serait en sécurité pour l'éternité. Même le prochain roi, Djédefré, ignorait se secret." (p. 127)
Comment s'étonner alors que la Grande Pyramide soit associée, depuis tant et tant de siècles, au mot "mystère" ?
éditions du Rocher, 2009, 254 pages
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