La pyramide de Mykérinos (photo de Jon Bodsworth)
Source : Wikipédia
Après avoir démontré ce qui lui semble être une impossibilité technique à la fois de l'utilisation des rampes, soit verticales, soit enveloppantes, et du recours à des machines telles que décrites par Hérodote, pour la construction des pyramides égyptiennes, l'ancien officier de l'Air Force américaine décrit sa propre théorie comme un "dernier choix", dans un article publié par la revue de l'Egyptian Study Society : "How Pyramids Were Built - Where the Evidence and Lack of Evidence Leads" (The Ostracon, vol.17, n° 1, printemps 2006)
Pour ce faire, il part de l'observation de la face nord de la pyramide de Mykérinos où sont juxtaposés des blocs de revêtement parfaitement lisses et d'autres "non finis", présentant une surface bombée. Dans la mesure où les blocs lisses étaient taillés comme tels, non pas une fois en place sur la pyramide, mais auparavant, sur le site d'extraction en carrière, la mise en place de blocs avec une excroissance bombée ("bulbous projection") devait bien avoir une finalité particulière (et non pas comme la phase intermédiaire d'un travail inachevé). Pourquoi, en effet, hisser des blocs "inachevés", et donc d'un poids plus élevé, alors qu'il était possible de les rendre lisses, donc de les alléger, sur le site d'extraction ?
L'auteur ajoute que d'autres blocs de revêtement "non terminés" peuvent être observés sur la pyramide satellite GIII-a de Mykérinos (face sud) ainsi que sur la pyramide satellite GI-c de Khéops (face sud).
"Cela nous amène, poursuit Charles Rigano, au seul choix réel qui nous reste : ces faces bombées auraient-elles été utilisées comme supports de matériaux sur les côtés de la pyramide ? Si ces matériaux furent entassés sur le côté de la pyramide pour former une pente glissante ("steep slideway"), les blocs de la pyramide auraient pu être tirés le long de cette pente depuis le haut, selon la technique du "pull-up". Les faces bombées auraient aidé à faire tenir les matériaux entassés et auraient protégé le revêtement de la pyramide. Les blocs sur des traîneaux auraient pu être tirés sur le côté de la pyramide par des hommes ou des animaux à partir du sommet plat de la pyramide en cours de construction."
L'auteur applique ensuite sa méthode du "pull-up" à la Grande Pyramide : les blocs les plus lourds (de 3 à 12 tonnes) ont été mis en place jusqu'à la 9e assise avec l'utilisation de "courtes rampes" ; ensuite, au-dessus du 9e niveau, les blocs, à quelques exceptions près, sont nettement plus petits (de 1 à 2 tonnes, voire moins de 1 tonne vers le sommet de la pyramide) et ont été "tirés" le long de la face de la pyramide par des équipes de tireurs installés sur l'espace plat de la pyramide en cours de construction. Au fur et à mesure que l'on progressait en hauteur, le poids des blocs diminuait ainsi que le nombre de tireurs, l'espace de manœuvre devenant de plus en plus réduit. Dans ces conditions, le nombre total de tireurs n'a jamais dû dépasser 1.100 et le temps théorique nécessaire pour achever la pyramide est, aussi surprenant que cela puisse paraître, d'un peu moins de 9 années.
Ultime détail : cette méthode de construction ne devait laisser que peu de traces, dans la mesure où elle ne faisait appel à aucun aménagement monumental. Lorsqu'un pharaon mourait avant la fin de la construction de sa pyramide, les bâtisseurs revêtaient celle-ci de boue ("mud") qui, si elle n'était pas enlevée manuellement, devait disparaître sous l'effet des "forces naturelles".
En résumé :
- la théorie du "pull-up" ("levage") est réalisable et peut être appliquée dans un nombre raisonnable d'années ;
- elle ne nécessite aucune grande rampe à détruire après la construction de la pyramide : d'où économie de temps ;
- elle nécessite une infrastructure réduite au minimum et conforme au savoir-faire des constructeurs ;
- elle économise de la main-d'œuvre, laquelle pouvait être employée pour les travaux d'extraction en carrière.
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2 commentaires:
Je ne suis pas loin d'être de son avis.
Mais les Egyptiens utilisaient selon moi, des équerres en bois graissées, qui facilitaient le hissages des pierres. Ces dernières étaient encordées au pied du monument et les ouvriers tiraient parallèlement sur plusieurs cordes.
Les pierres glissaient sur deux équerres, lesquelles disposées les unes à la suite des autres constituaient une sorte de rail.
Ces équerres en rondins faisaient de beaux feux de bois à la fin des chantiers.
Merci pour votre commentaire.
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