Elle est basée sur certaines anomalies structurelles que l'auteur a observées dans la Grande Pyramide. La clé de ces "bizarreries" repose, selon lui, sur la descente (intentionnelle, cela va de soi, de la part des bâtisseurs égyptiens) d'une énorme "masse mobile", de l'ordre de 300 m³ (soit 700 tonnes), au cœur de l'édifice après les funérailles du pharaon et la dépose de son sarcophage dans la chambre mortuaire. Le mouvement vers le bas, sur une distance de 8 coudées (environ 4,25 m), de cette masse a entraîné notamment la descente des herses, dont la fonction n'était pas de barrer l'accès à la Chambre du Roi, mais de bloquer le passage vers la véritable "zone sépulcrale", située sous cette chambre et accessible par un escalier "dont nous n'avons aucune trace visible".
Une telle technique fut rendue possible, selon l'auteur, par la mise en œuvre d'un "descenseur à sable" : "une cavité, verticale en principe, est remplie de sable fin, avec un exutoire bouché au départ. (...) L'objet à descendre est posé sur une plate-forme de même section que la cavité. Si on enlève le bouchon, le sable fin se comporte comme un liquide et s'échappe en laissant descendre la charge plus ou moins doucement." Seule variante pour le cas de l'énorme masse mobile de la pyramide de Khéops : le sable a été remplacé par de la brique crue dont les débris auraient été ensuite évacués par un torrent d'eau à partir d'un réservoir situé au-dessus du couloir horizontal.
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Illustration reproduite avec l'aimable autorisation de Jacques Gossart
(comité de rédaction de la revue Kadath)
Quant à la chambre funéraire, "il est raisonnable de penser, écrit Émile-Charles Vanderlinden, [qu'après avoir été refermée sur Khéops, elle] était mobile et reposait sur une assise de sable, et peut-être de briques crues. La même commande qui faisait s'abaisser le plafond des galeries a alors provoqué la descente de la chambre. Mais si cette manœuvre n'amenait pas la momie au centre du monument, il était facile d'y remédier. Il suffisait de donner à la base de la masse à déplacer un profil en biseau, et de prévoir au fond de la fosse un guide de même inclinaison, pour que la masse glisse dans le sens désiré."
Puis l'auteur de se demander sur quelle distance cette chambre mortuaire est descendue. Sa réponse est la suivante :"Une hypothèse envisageable est qu'elle repose au niveau de la base de la pyramide, donc à quelque vingt mètres sous la chambre de la Reine ; toute la pyramide serait bâtie par-dessus la chambre funéraire."
Reste enfin le vide créé au-dessus de la chambre :"Il a été comblé comme il est de règle (...). Il suffit qu'une réserve de sable ait été prévue, communiquant avec le puits par des lumières qu'[obturait] la chambre dans sa position initiale. À mesure qu'elle [descendait], le sable [prenait] la place, et peut-être la légère anomalie constatée dans un coin de la Chambre du Roi tient-elle à une poche d'air qui serait restée ou se serait formée par le tassement du sable."
Cet article comporte d'autres aspects techniques dont la complexité m'interdit une présentation qui risquerait d'être trop sommaire. J'en ai toutefois retenu ici ceux qui m'ont paru les plus révélateurs de la théorie d'E.-C. Vanderlinden. Il est par ailleurs évident que pour plus de précisions, une lecture des développements de l'auteur, dans leur intégralité, s'impose.
Pour se procurer le numéro 70 de la revue Kadath, renseignements sur le site Internet Kadath.