mardi 1 février 2011

Le patrimoine culturel égyptien menacé : un appel de l'Unesco

Il n'est pas dans la pratique de ce blog de se faire l'écho d'actualités autres que celles concernant directement les pyramides d'Égypte.
Une exception s'impose toutefois aujourd'hui, du moins de mon point de vue, étant donné la période critique que vivent ces jours-ci les Égyptiens dans leur aspiration à ouvrir une nouvelle page de leur longue et fantastique histoire.
Je me contente ici de reproduire un communiqué de presse, en forme d'appel urgent, de l'Unesco (Organisation des Nations Unies, pour l'éducation, la science et la culture) qui est suffisamment explicite pour n'appeler aucun commentaire particulier de ma part.
Marc


La Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a lancé aujourd’hui un appel à la protection du patrimoine culturel et au respect de la liberté d’expression en Égypte.

« Mes pensées vont d’abord aux victimes des troubles et à leurs familles », a déclaré  Irina Bokova qui a déploré la mort d'au moins 190 personnes lors des manifestations.
La Directrice générale a demandé à toutes les parties de protéger le patrimoine culturel égyptien, symbole de l’identité du pays, et de respecter la liberté d’expression, pilier de la démocratie. Bien que la situation évolue rapidement en Égypte, certaines informations concernant ces deux domaines sont profondément inquiétantes, a déclaré la Directrice générale.
« Le patrimoine culturel égyptien, qu’il s’agisse de monuments ou d’objets, est une partie du patrimoine de l’humanité, transmise jusqu’à nous à travers les âges. Les 120 000 pièces du Musée égyptien du Caire sont inestimables. Elles ne le sont pas seulement d’un point de vue scientifique ou financier mais aussi parce qu’elles représentent l’identité culturelle du peuple égyptien. Cela a été parfaitement illustré par les centaines de citoyens qui ont formé spontanément une chaîne humaine autour du musée afin de le protéger. Je demande de façon solennelle que toutes les mesures nécessaires soient prises pour sauvegarder les trésors de l'Égypte, au Caire, à Luxor et sur tous les autres sites culturels ou historiques du pays », a ajouté Irina Bokova.
La Directrice générale a également manifesté ses inquiétudes concernant le libre accès à l’information et la liberté de la presse dans le pays. Internet a été interrompu. Selon de nombreuses sources d’information, des journalistes ont été arrêtés et leurs équipements ont été confisqués. Des reporters couvrant les manifestations ont été pris à partie. De plus, de nombreux médias ont vu leurs autorisations suspendues et leurs transmissions via satellite bloquées.
« Il est crucial que la presse nationale et la presse internationale puissent remplir leur mission d’information objective du public », a souligné Irina Bokova. « Empêcher les médias de faire leur métier ne rétablira ni le calme ni les conditions nécessaires pour un dialogue constructif ».
L'Égypte, en tant qu’un des membres fondateurs de l’UNESCO, a toujours travaillé étroitement avec l’Organisation, en particulier dans les domaines de la culture. L'Égypte compte sept sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. Le Centre pour les études nubiennes au Musée nubien d’Aswan et le Musée national de la civilisation égyptienne au Caire ont été créés avec le soutien de l’UNESCO. L’Organisation a également été impliquée dans la renaissance de la célèbre Bibliothèque d’Alexandrie, détruite il a plus de 2000 ans, véritable référence pour la culture, l’éducation et les sciences dans les pays arabes. L'Égypte est membre des E9 (pays les plus peuplés) et a été l’un des premiers états de la région à mettre sur pied un comité national dans le cadre de l’Education pour tous (EPT).

En complément de ce communiqué de presse, voici ce que Zahi Hawass, tout récemment nommé ministre des Antiquités égyptiennes, vient d'affirmer sur son site internet :
"The commanders of the army are now protecting the Egyptian Museum, Cairo, and all of the major sites of Egypt (Luxor, Aswan, Saqqara, and the pyramids of Giza) are safe. The twenty-four museums in Egypt, including the Coptic and Islamic museums in Cairo, are all safe, as well. I would like to say that I am very happy to see that the Egyptian people, young and old, stood as one person against the escaped prisoners to protect monuments all over the country. The monuments are safe because of both the army and the ordinary people.
Some foreigners think Egypt is not interested in protecting our monuments and museums, but that is not true, at all. Egypt has 5,000 years of civilisation, and we love our heritage. I want to send a message to the people of Egypt: all of you are responsible, to ultimately be judged by your own history, to protect your monuments, and should not permit ignorance or outlaws to damage our history – it is the most important thing we own. I am sure the bells from the churches are ringing now, and the voices from the minarets of mosques are calling, to say that Egypt is a safe place to live."