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Le volume d'une pyramide est égal au produit de la base par le tiers de la hauteur.
La forme architectonique la plus ancienne
Ce nom avait été donné par les Grecs à de gigantesques monuments égyptiens de forme carrée à la base et s'élevant par assises de plus en plus étroites, jusqu'à se terminer, au sommet, par une petite plate-forme.
Cependant, bien que l'on pense toujours à l'Égypte lorsque l'on parle de pyramides, il faut reconnaître qu'on trouve des pyramides dans presque toutes les parties du monde ; ce fait est attesté par les débris qui existent de monuments de ce genre auprès d'Épidaure et d'Argos et par les ‘téocallis’ d'Amérique.
La pyramide est, en effet, la forme architectonique la plus ancienne ; elle représente, par excellence, le tombeau, l'autel, le monument commémoratif des premiers peuples.
On a longtemps discuté sur la destination des pyramides d'Égypte. Les uns ont vu dans ces immenses édifices les greniers de Joseph, d'autres des observatoires astronomiques ou des barrières opposées à l'envahissement des sables du désert. C'est dans ces derniers temps seulement qu'on a eu la preuve matérielle que ces gigantesques monuments servaient à la sépulture des rois. En effet, dans un des vides clos qui surmontent le plafond de la salle dite du roi, dans la grande pyramide, on a découvert un sarcophage taillé dans un bloc de granit rose et qui a contenu le corps d'un fonctionnaire du temps de la IVe dynastie, nommé Choufou-Anch, ainsi qu'on a pu le reconnaître par des hiéroglyphes peints en rouge. Or, Choufou est le nom égyptien du Chéops d'Hérodote, qui, suivant cet auteur, bâtit la grande pyramide. Choufou-Anch signifie Chéops vivant, et les autres légendes du monument démontrent que le personnage inhumé en ce lieu a vécu vers le temps du roi Choufou, dont il portait le nom. Dans la pyramide dite de Mycérinus, on a, de même, trouvé un morceau de sarcophage en bois sur lequel est gravé le nom de Mycérinus, auquel on attribuait la construction du monument.
Les pyramides les plus célèbres sont celles que l'on voit encore près de l'ancienne Memphis, à 16 kilomètres du Caire, et que l'on nomme pyramides de Gizeh. La plus grande, dite de Chéops, a 232 m 74 à la base sur 142 mètres de hauteur.
Il ne faut pas croire que ces constructions colossales soient entièrement établies en pierre de taille ; ces matériaux sont surtout employés comme revêtement. Il paraît, en effet, certain que les constructeurs commencèrent par se procurer un noyau naturel, dans lequel ils pratiquèrent les conduits, les puits, les galeries et les chambres auxquelles elles conduisaient et dont les issues devaient disparaître par les revêtements successifs de la masse. On a pu, en outre, constater que l'enveloppe du premier noyau fut formée de mortier et de recoupes provenant de la taille des pierres extraites des carrières voisines. C'est sur cette maçonnerie de blocage que fut ensuite établi le revêtement en gradins composé d'assises faites d'une pierre assez consistante pour se laisser tailler en blocs de toute étendue. Enfin, la pyramide recevait, pour son achèvement, un dernier mode de construction qui devait en former le parement. Ce parement, que le temps ou la destruction de main d'homme a fait disparaître, présentait, sur les quatre côtés, quatre surfaces unies et autant de talus lisses et glissants. La matière employée pour cette enveloppe extérieure, dans la grande pyramide de Gizeh, était une pierre, dite arabique, extraite des bords de la mer Rouge et qui offrait l'aspect du marbre blanc, dont elle prenait le poli. Les blocs devaient être taillés en prismes remplissant l'angle rentrant formé par deux des assises en pierres de taille.
Chez les modernes, la pyramide n'a plus aucune raison d'être, les doctrines, les opinions répandues par les religions actuelles sur la sépulture des morts étant de tous points contraires aux idées que le paganisme présentait à cet égard. On donne seulement aujourd'hui le nom de pyramides à des objets de forme pyramidale ou ressemblant plutôt à de petits obélisques et que l'on voit employés comme amortissement sur quelques portails d'églises ou sur le haut de la lanterne d'une coupole.”