vendredi 11 août 2017

“Ce que les auteurs profanes peuvent nous apprendre de la fondation des fameuses pyramides n’est, dans l'origine, que ce que l'Écriture elle-même nous dit” (Pierre Guérin du Rocher - XVIIIe s.)

Guérin du Rocher (Pierre) - Archéologue né près de Falaise en 1731, mort à Paris le 2 septembre 1792. Après la dispersion de l'ordre des jésuites, dont il faisait partie, il voyagea en Italie et en Allemagne et devint professeur de droit canonique en Pologne. Revenu en France, il refusa de prêter le serment constitutionnel, et, emprisonné, périt lors des massacres de Septembre. Il est connu par son Histoire véritable des temps fabuleux (Paris, 1776, 3 vol. in-fol.) qui fut en butte aux vives critiques de Voltaire, de Guignes, d'Anquetil et de Du Voisin. Il prétendait démontrer que la Bible est l'unique source de l'histoire des anciens peuples et même la base des diverses mythologies” (cosmovisions.com)
C’est de cet ouvrage qu’est extrait le texte qui suit.

“Il n’est pas besoin d'entrer dans le détail des moyens qu’on employa pour élever les pyramides ; car Hérodote lui-même avoue que ce qu’il en dit n’est fondé que sur des raisonnements & des conjectures. Pour la description de ces monuments, on la trouve dans quantité d'auteurs, & elle n'est point de mon sujet.
J'observerai seulement qu'Artapan, cité par Eusèbe, attribue entr’autres choses l’invention des machines pour élever les pierres à Moïse lui-même qu'il fait contemporain du Roi Chénephrès. Ce nom de Roi (...) est le nom renversé du Chéphren d'Hérodote, l'un des Rois oppresseurs du peuple.
Ainsi l’on voit de plus en plus, que tout ce que les auteurs ont dit de la construction des pyramides, qu’Hérodote & Diodore placent durant cette oppression, se rapporte aux travaux des Israélites opprimés.
Il faut donc en conclure, ou que les Égyptiens ne savaient plus absolument rien de leur fondation, & qu’ils n'auront point trouvé de temps plus propre à la placer dans leur Histoire extraite de l’Écriture, que le temps de l'oppression du peuple d'Israël ; ou que c’est en effet ce même peuple qui a été employé à les construire. (...)
On a vu que les travaux dont les Rois Chéops & Chéphren surchargent le peuple, se rapportent à la dureté dont usèrent les Rois d'Égypte à l'égard des Hébreux. Tout ce que les auteurs profanes peuvent nous apprendre de la fondation des fameuses pyramides n’est, dans l'origine, que ce que l'Écriture elle-même nous dit au commencement de l'Exode, & que divers auteurs étrangers ont diversement interprété. Les noms mêmes de Chéops ou Chembès, et Céphren ou Chabryès, à qui les principales pyramides sont attribuées, ne sont que les mots qui signifient l'affliction des Hébreux. Les autres noms des prétendus auteurs de ces monuments, Armæus, Ammosis, Maron ou Inaron, ne sont que les noms altérés d'Amram & de ses deux fils Moïse & Aaron.”