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Ainsi, comme dans la notion des «Inachevés», l'apparence grossière de la roche masque une valeur symbolique qui exprime un état de formation en cours, une dynamique, un accès à la vie. De plus, sa configuration et, plus particulièrement, sa béance centrale, rappellent l'ouverture géante de la Vallée des Reines et évoquent une matrice géante dont la physiologie est exprimée dans le relevé effectué par Champollion dans la tombe de Merenptah, qui représente la naissance de l'Enfant Roi. Ainsi la dimension de l'image importe peu, que ce soit dans le tableau de Merenptah, dans la Vallée des Reines ou dans la Pyramide, le principe reste le même: célébrer la Vie et la Renaissance. Partout la spiritualité égyptienne s'impose avec la même force et la même pensée. Nous pouvons parler de représentation codée, puisqu'aucun texte ne vient préciser ouvertement les observations de la Vallée des Reines ou de la Pyramide.
La Pyramide est assimilable à l'image de la Montagne de l'Occident, dans laquelle disparaît le soleil, c'est-à-dire à la déesse Hathor qui remet au monde le Roi dans son principe initial : l'enfant Horus.
En conclusion, il apparaît que la salle souterraine représente l'organe féminin de la création, placé au plus profond des entrailles de la terre, véritable speos évoquant la notion de la déesse mère ou se perpétue tout principe de vie. Ainsi, on pourrait donner à cette salle inachevée de la Grande Pyramide, le nom de «Salle de la Naissance», conçue d'une manière anatomique afin d'obéir aux grands principes de la religion égyptienne, totalement tournée vers la Vie au travers d'une notion omniprésente de Renaissance.
Avec la Grande Pyramide, les prêtres de l'Ancienne Égypte ont réussi à transcrire dans la pierre, par la réalite humaine de la naissance, le concept totalement abstrait et religieux de la résurrection."
La totalité de cet article, extrait de "Sesto Congresso Internazionale di Egittologia. Atti, Volume I". Turin, 1993, pp. 259-263, peut être consulté sur Digital Giza : ICI