lundi 15 octobre 2012

“L’érection des pyramides égyptiennes est due à une idée religieuse” (un dictionnaire du XIXe s.)

“Je me décide, après avoir longtemps hésité, à produire cette masse énorme de notes, presque toutes écrites de souvenir et sans que j’en puisse toujours indiquer la source, notes si multiples dans leurs variétés et leurs nuances qu'elles touchent à toutes les questions les plus graves et les plus délicates : Religion, Morale, Philosophie, Gouvernement, Politique, Éducation, Instruction, Législation, Histoire et Littérature, Poésie, Beaux-Arts, Agriculture, Industrie, Commerce, Économie, Politique... l’ensemble formant le couronnement indispensable d'une instruction grande et complète. (...)
Bien entendu que cet immense et utile travail, forcément incomplet à son début, et entre les mains d’un seul  homme, pourra et devra être augmenté, perfectionné, expurgé par des continuateurs plus érudits, plus savants, plus philosophes et plus expérimentés, car chaque année, chaque siècle, chaque auteur même apportera sa science, l'important est de la recueillir pour la transmettre aux siècles à venir et en faire un travail utile et sans fin au profit de l'humanité entière qui marchera ainsi toujours et continuement vers la perfection, loi impérieuse et suprême des nationalités qui veulent conserver leur puissance matérielle et leur autorité intellectuelle et morale.”
C’est en ces termes qu’Ernst présentait son Dictionnaire universel d’idées, dont on trouvera ci-dessous quelques extraits relatifs aux pyramides égyptiennes (tome 3 - 1875).
L’auteur a bien fait d’apporter ces précisions, en guise de préambule à son oeuvre ambitieuse. Elles permettent de mieux comprendre les approximations qui accompagnent sa description des pyramides de Guizeh. Comment aurait-il pu en être autrement de la part d’un auteur qui, de toute évidence, n’avait pas visité l’Égypte, et qui, de surcroît, semblait peu sûr de ses sources. On ne pouvait en effet qu’espérer que son travail fût “augmenté, perfectionné et expurgé”, au moins dans ce court développement consacré aux pyramides.




Source: Wonders: Images of the Ancient World, via NYPL, digital gallery

“Les recherches générales sur la date de la construction des pyramides d'Égypte prouvent qu'elles datent du roi Chéops qui régnait 34 siècles avant l'ère chrétienne : elles auraient donc 5.100 ans d'existence. Ce sont des monuments funéraires voués aux deux divinités égyptiennes Toth et Annubis.
L’érection des pyramides égyptiennes, les plus gigantesques monuments qu'ait élevés l'humanité, est due à une idée religieuse, à la croyance dans une résurrection qui devait arriver au bout de six mille ans ; aussi trouve-t-on des pyramides dans toute l'Égypte.
Ce sont les villes des morts ; on ne parle que des pyramides de Ghizeh parce que ce sont les plus grandes et les mieux, conservées, mais il y en a partout, même dans l'île de Méroë (Sennaar).
Les Pyramides de Ghizeh s'aperçoivent du Caire ; ce sont de véritables montagnes édifiées, plus élevées que la croix qui domine St-Pierre de Rome ou la flèche de Strasbourg. Elles sont construites sur un rocher qui a déjà cinquante mètres de hauteur. Chaque assise de pierres est en retrait et forme ainsi gradin ou escalier. Aucun ciment ne les lie entre elles ; elles étaient recouvertes en pierres lisses qui se sont toutes détachées de la grande pyramide et une partie seulement de la petite. Le sommet est une plate-forme carrée dont la vue s'étend sur toute la basse Égypte. Une foule de noms y sont gravés et surtout des noms français appartenant à l'ancienne armée de Napoléon et de Kléber.
On pénètre dans l’intérieur de la pyramide par un boyau si étroit qu'il faut marcher à genoux et sur les mains ; on arrive ainsi à une chambre sépulcrale formant le centre, ayant près de onze mètres de long, sur cinq et demi de large, au fond de laquelle se trouve un très beau sarcophage de granit noir, mais violé, encore ouvert et vide. Une seconde chambre sépulcrale est au-dessous de la première, et un puits profond descend jusqu'au niveau du Nil.
Les pyramides grandes et petites ne recevaient pas seulement les corps d'hommes et de femmes décédés : elles recevaient aussi des corps d'animaux, particulièrement de ceux qui étaient au nombre des divinités égyptiennes : crocodiles, ibis, ichneumons, serpents, etc.”

Source : Gallica