mercredi 7 octobre 2009

Benoît de Maillet : un "égyptologue" avant l'heure, soucieux d'"exactitude la plus scrupuleuse" dans sa description des pyramides

Source : Wikimedia commons

Dans sa Description de l'Égypte (ouvrage édité par M. l'abbé Le Mascrier en 1740), Benoît de Maillet, consul de France en Égypte, donne une description extrêmement minutieuse des pyramides de Guizeh. Il affirme ainsi avoir visité l'intérieur de la Grande Pyramide "avec l'exactitude la plus scrupuleuse".
J'ai retenu de cet ouvrage très dense, œuvre d'un observateur "de terrain" (qui parlait l'arabe), les quelques extraits suivants. Ils concernent :
- le revêtement de la Grande Pyramide ;
- une allusion à des espaces secrets dans cette pyramide ;
- une interprétation pour le moins inattendue des "shafts" de la Chambre du Roi, qui permettaient non seulement l'aération, mais aussi l'approvisionnement des personnes enfermées vivantes, pour tenir compagnie au pharaon défunt ;
- l'utilisation de la Grande Galerie pour entreposer, grâce à un outil de levage, les blocs de pierre destinés à bloquer les accès à la pyramide.

(J'ai restitué, quand cela était nécessaire, l'orthographe actuelle. J'ai par contre gardé les mots "revêtissement", "échafaud" (échaffaut) et "caisse" (sarcophage), suffisamment explicites.
On notera la remarque de l'auteur, soucieux, dans le cadre de ses recherches, de ne pas porter ombrage aux "Puissances du pays". Cela vous rappelle-t-il quelque chose... ou quelqu'un ?)

Plan de la Grande Pyramide, par B. de Maillet


Je viens à la dernière des trois grandes pyramides, qui est aussi la plus grosse. Plusieurs auteurs ont soutenu qu'elle n'avait jamais été fermée, ni couverte ; et sur ce principe, ils se sont imaginés qu'elle avait été bâtie par ce Pharaon Roi d'Égypte qui poursuivit les Israélites au travers de la mer Rouge, et qui demeura enseveli dans ses flots avec toute son armée. Pour moi, je soutiens au contraire qu'elle a été achevée, fermée et revêtue comme les autres. Je vais l'établir d'une manière si invincible qu'à ce que j'espère, la postérité me saura gré de l'avoir détrompée des contes imaginaires qu'on a faits à ce sujet, et dont on n'a orné dans ces derniers temps les relations de quelques voyageurs, que pour suppléer au peu d'exactitude avec laquelle ils ont examiné l'extérieur de ce grand monument, aussi bien que son intérieur.
On a trouvé une pyramide dont le revêtissement avait été enlevé ; et sur cette apparence peu scrupuleusement approfondie, on a supposé qu'elle n'avait jamais été achevée. On a vu une pyramide ouverte et il n'en a pas fallu davantage pour faire imaginer d'abord que jamais elle n'avait été fermée. On a rencontré un tombeau vide ; on a cru qu'il l'avait toujours été, et sur ce principe on n'a pas craint d'assurer avec confiance qu'il avait été destiné à renfermer le corps de ce Prince cruel dont le peuple de Dieu éprouva l'injustice, et à qui les flots servirent de sépulture. J'ai peu de chose à opposer à ce sentiment qui n'a pour fondement que de pures conjectures.
Je me contenterai seulement d'avancer d'abord qu'à examiner avec attention l'extérieur de cette pyramide, on ne peut disconvenir qu'elle n'ait été incontestablement revêtue.
J'en tire une preuve convaincante de la construction des deux autres pyramides qui sans contredit ont été revêtues, puisqu'elles le sont encore aujourd'hui, du moins en partie. Or on ne peut nier que toutes deux n'aient été bâties de manière que le revêtissement a été posé à mesure que l'ouvrage s'élevait. En effet les pierres qui sont enfoncées ou entrelacées avec celles dont le corps de la pyramide est composé, font voir manifestement qu'elles n'ont point été appliquées après coup, mais qu'elles ont été posées, liées et enclavées à mesure que l'on élevait le lit de pierres auquel elles correspondent. Il est donc probable que la première pyramide a été construite de la même façon. C'est ce qui se remarque encore par certains enfoncements, d'où il est visible que l'on a arraché les pièces de marbre qui y étaient enchâssées.
L'état présent où se trouve actuellement cette pyramide me fournit encore une seconde preuve qui ne cède en rien à la première. À examiner avec attention tout son extérieur, il n'y a personne qui ne juge qu'il n'y manque que les dernières pierres dont elle a dû être couverte. Cela supposé, qu'on remarque bien tous les degrés de cet édifice, et surtout les derniers, qui doivent être les plus entiers, comme ils le sont en effet ; qu'on fasse le tour de chaque degré, on découvrira en mille et mille endroits, par le mortier qui y reste appliqué et empreint de la figure d'une autre pierre, qu'il y en a eu véritablement un autre rang, auquel ce mortier servait de mastic, et qui en a été arraché ; d'où je conclus que la pyramide a été réellement couverte et revêtue.
La troisième preuve sur laquelle je fonde mon sentiment, c'est la disposition de l'entrée même de la pyramide, qui peut encore servir à démontrer qu'elle a été véritablement fermée. On voit en effet que cette entrée a été découverte violemment, qu'on en a arraché des pierres prodigieuses, dont les éclats de quelques-unes sont encore restés dans la place même que ces pierres occupaient, aussi bien que l'empreinte des autres pour servir à la postérité de témoignage certain des outrages que ce fameux monument a reçus.
Enfin j'ai une preuve invincible que cette pyramide fut revêtue de marbre blanc et je la tire du ciment même qui sert de témoin de l'enlèvement de cette couverture. En effet, il est certain que j'ai trouvé plusieurs éclats de cette pierre mêlés à ce mortier ; d'où je tire cette conséquence que la beauté, ou plutôt la rareté de ce marbre en Égypte, a été cause que cette pyramide a été découverte dans la suite par des Princes, qui n'ayant point la même religion que celui qui était renfermé dans ce tombeau, n'ont pas craint de le déshonorer et d'employer le marbre dont la pyramide était revêtue à des usages différents. Je sais qu'il ne se rencontre en Égypte aucune carrière de marbre blanc ; mais je n'ignore pas aussi qu'il s'en trouve une sur les bords de la mer Rouge et aux environs du mont Sinaï, d'où ce marbre peut avoir été transporté en Égypte et être venu par terre, en trois jours de route, jusqu'au pied de l'endroit où cette pyramide est située. D'où proviendraient en effet les éclats de ce marbre qu'on trouve aux environs de la pyramide, encore mêlés au mortier dont elle est bâtie ? Les eût-on apportés de loin pour les incorporer dans ce ciment, tandis que sur les lieux mêmes, on avait tant d'autres pierres à y employer ? On trouve des écailles de marbre blanc, et dans le mortier qu'on a employé à élever cet édifice, et dans les débris qui se rencontrent aux environs. Si à cette observation on ajoute que la pyramide a été certainement revêtue, puisqu'il ne s'en est jamais bâti aucune, que le revêtissement n'ait été appliqué d'abord à chaque nouvelle couche qu'on voulait élever, que cependant il ne reste aucune pierre de son revêtissement, quoiqu'on en trouve encore en grand nombre, même en place, de ce marbre granite dont la troisième était couverte, on conclura nécessairement que la première a non seulement été revêtue comme toutes les autres qui subsistent, mais encore que la matière dont on l'a revêtue était si précieuse qu'on n'en a pas laissé une seule pierre. Or de là, il est aisé d'inférer que ce devait être du marbre blanc, qui est beaucoup plus précieux en Égypte que le granite.
Je puis ajouter à tant de raisons qu'il aurait été ridicule d'élever cette grande masse sans y joindre en même temps le revêtissement qu'on lui avait destiné. En effet, par l'inégalité qui se remarque dans les rangs de pierres dont elle est composée, et qui auraient dû ensuite recevoir cette dernière couche, si elle n'y eût point été appliquée en bâtissant l'ouvrage, on aurait été forcé d'assortir les pierres de ce revêtissement aux inégalités de celles qui étaient déjà placées. Ces inégalités ne sont pas peu considérables ; il y a de ces pierres qui ont un grand pied et demi de moins que les autres. On conçoit que cette sujétion aurait infiniment allongé l'ouvrage et augmenté la dépense. Les ouvriers dans ce cas auraient été obligés de trouver des pierres de revêtissement, les unes plus longues et plus grandes, les autres plus courtes ; au lieu qu'en plaçant d'abord ce revêtissement, ils pouvaient librement appliquer en dedans des pierres telles qu'elles se rencontraient, et continuer l'ouvrage de cette sorte, avançant toujours vers le milieu de la pyramide, où ils n'avaient besoin que d'une seule pierre mesurée pour unir le total de cette couche. Outre cela on doit supposer que ce revêtissement, qui était bâti en talus, servait à l'élévation des pierres souvent énormes dont on avait besoin au sommet de la pyramide, et qui, sans l'aide d'aucune grue, ni autre machine, étaient tirées en haut à force de bras, à la faveur de ce plan incliné qu'on pourrait regarder comme une glissoire. Enfin Pline nous apprend que de son temps, il y avait des gens si adroits qu'ils pouvaient monter au haut de ces pyramides. Or il n'y aurait certainement eu en cela aucune adresse ni habileté si elles n'eussent été revêtues et toutes bâties en talus. Autrement on y aurait monté sans peine, comme on fait aujourd'hui sur celle-ci, à laquelle son revêtissement a été enlevé. D'ailleurs c'était ce revêtissement seul qui conservait l'intérieur de la pyramide, en le mettant à couvert des injures du temps qui, sans ce préservatif, aurait pu facilement l'entamer.
(...) Je dois encore avertir au sujet de cette première salle dont je viens de parler [la Chambre de la Reine], qu'on s'est persuadé sans doute qu'il y avait au dessous quelque trésor caché. C'est ce qui se reconnaît par une entrée violente qu'on y a pratiquée, à la faveur de laquelle on peut, au travers de plusieurs pierres inégales, pénétrer dans le corps de la pyramide de la profondeur de vingt ou vingt-cinq pas. Les pierres qu'on a brisées et tirées de cet endroit remplissent aujourd'hui presque toute la capacité de la salle. On a fait la même tentative dans la salle supérieure ; mais il est probable que dans l'un et l'autre endroit on n'a en pour récompense des peines infinies que l'on s'est donné à gâter de si beaux ouvrages, que le déplaisir d'y avoir employé inutilement beaucoup de travail et de temps.
(...) En effet que,
lorsque le corps du Roi par qui cette pyramide a été construite, fut déposé dans ce superbe mausolée [le sarcophage], on y ait introduit en même temps des personnes vivantes, destinées à ne jamais en sortir, et à s'enterrer toutes vives avec ce Prince, c'est un fait que je ne puis révoquer en doute, après la preuve convaincante que j'en ai. Voici sur quel fondement cette opinion est appuyée. Précisément au milieu de cette salle [Chambre du Roi], qui a trente-deux pieds de longueur sur dix-neuf de hauteur, et seize de large, on remarque deux trous, placés vis-à-vis l'un de l'autre, à trois pieds et demi d'élévation au dessus du pavé. L'un, tourné du côté du Nord, a un pied de longueur sur huit pouces de hauteur, et traverse par une ligne droite jusqu'à l'extérieur de la pyramide. Ce trou est aujourd'hui bouché par des pierres, à cinq ou sîx pieds de son ouverture. L'autre qu'on a percé du côté du Levant à la même distance du plancher, est parfaitement rond et a assez d'étendue pour qu'on puisse y mettre les deux poings. Il s'élargit d'abord jusqu'à un pied de diamètre, et va en descendant se perdre vers le bas de la pyramide. (...) Je pense, et j'espère que toute personne sensée le jugera comme moi, que l'un et l'autre de ces trous n'ont point eu d'autre usage que de servir aux personnes qui avec le corps du Prince furent enfermées dans ce tombeau. Le premier était destiné à leur donner de l'air. C'était aussi par là qu'elles recevaient de la nourriture et tout ce dont elles pouvaient avoir besoin. Elles avaient sans doute fait provision pour cet usage d'une longue cassette, proportionnée à la grandeur de ce canal. À cette cassette était attachée pour les personnes renfermées dans la pyramide une longue corde, par le moyen de laquelle elles pouvaient tirer la cassette à elles ; et une autre, qui y tenait de même, pendait à l'extérieur, afin que réciproquement on pût retirer la cassette au dehors. Ce fut vraisemblablement par ce moyen qu'on fournit le nécessaire à ceux qui se trouvaient renfermés dans cet édifice, tant qu'il restera entre eux une personne vivante. En y entrant, je suppose que chacune de ces personnes s'était munie d'une caisse pour y être ensevelie. Elles se rendirent toutes successivement les unes aux autres ce pieux et dernier devoir jusqu'à  la dernière, qui manqua pour cela d'un secours que le reste de sa compagnie avait trouvé dans elle et dans les autres. Le second trou servait à vider les immondices qui tombaient dans un réduit profond, pratiqué pour cet usage. J'avais dessein de faire chercher dans l'extérieur de la pyramide, à l'endroit auquel le trou carré long correspondait (...). Peut-être y aurait-on trouvé des preuves nouvelles de ce que j'ai avancé. Mais, outre que cette recherche aurait pu donner de l'ombrage aux Puissances du pays, qui n'auraient pas manqué de se figurer qu'on aurait travaillé à découvrir quelque trésor, je jugeai que ce trou pourrait se terminer dans quelque enfoncement de cet extérieur, et j'appréhendai de trouver son extrémité totalement bouchée, ou par le corps de la pyramide, ou du moins par la pierre de revêtissement. Cependant, sur ce que je rapporte, d'autres pourront dans la suite faire chercher à l'endroit où cette ouverture correspondait. Par là on aura une preuve entière de l'usage auquel ce trou était destiné, quoiqu'il ne me paraisse point douteux, et qu'il me semble impossible d'en imaginer d'autre.
(...)
Après avoir expliqué le plus nettement que la matière a pu me le permettre, de quelle manière et par quels efforts la pyramide fut forcée et ouverte, il me reste encore à éclaircir un doute qu'aura fait naître sans doute la lecture de cette première partie. Il s'agit de savoir où était placé le magasin de tant de pierres qu'il fallut employer nécessairement pour fermer tous les canaux dont je viens de parler, et de quelle manière ils furent bouchés par des ouvriers qui sortirent ensuite de cet intérieur. Ce morceau n'est pas sans doute moins curieux que le reste, et mérite pour le moins autant d'attention. J'ai déjà observé que dans les banquettes dont les deux côtés du canal de cent-vingt-quatre pieds, qui régnait au fond de la galerie, étaient accompagnés, on avait pratiqué des mortaises taillées perpendiculairement, de la longueur d'un pied, larges de six pouces, et profondes de huit. (...) Ces mortaises correspondaient parfaitement les unes aux autres, et régnaient dans toute la longueur des banquettes, à la distance de deux pieds et demi. On avait ménagé ces ouvertures en bâtissant la galerie, afin de pouvoir placer dans chacune une pièce de bois d'un pied en carré, et de trois ou quatre pieds de longueur, dont on avait coupé six pouces par le bas à la hauteur de huit doigts, selon le sens et la capacité des mortaises dans lesquelles ces solives devaient entrer. Ces pièces de bois devaient servir à former au dessus un échafaud, destiné à soutenir les pierres nécessaires pour remplir tous les canaux qui restaient à boucher dans l'intérieur de la pyramide, et même ce canal de cent-vingt-quatre pieds (...) qui était au fond de la galerie. Ces solives avaient un autre entaillement à leur extrémité supérieure ; et de longues pièces de bois, dans lesquelles on avait taillé des mortaises pareilles à celles des banquettes, s'appliquant sur ces pieux, formaient de part et d'autre de la galerie un repos assuré de bas en haut pour placer des planches de six pieds et demi de longueur, épaisses d'un demi pied, et fort unies, sur lesquelles on posa un premier rang de pierres. Les banquettes s'élevaient de deux pieds et demi, comme je l'ai dit, au dessus du fond de la galerie. Je suppose que l'échafaud fut placé à trois pieds de hauteur des banquettes. Ainsi du fond de la galerie à cet échafaud, il y avait une élévation de cinq pieds et demi, qui était suffisante pour que les ouvriers pussent y passer debout.
(...) On doit supposer que pour faciliter l'exécution de ces ouvrages, on avait attaché au mur du fond de la galerie qui termine l'esplanade, et vis-à-vis des pierres rangées sur l'échafaud, une forte potence de fer, qui portait une poulie solide, à la faveur de laquelle les ouvriers, placés sur la plate-forme, pouvaient, au moyen d'une bonne corde, tirer dessus l'échafaud les pierres l'une après l'autre, et les descendre sur la plate-forme même. Qu'ensuite, au côté que ces pierres présentaient aux ouvriers, on avait pratiqué un trou carré, profond de trois à quatre doigts, et plus large par bas que par haut, et que dans cette ouverture carrée on avait enfoncé deux pièces de fer, plus épaisses par bas que par haut, garnies à leur extrémité de deux bons anneaux, et séparées l'une de l'autre par un coin de fer. À la faveur de ces précautions, on avait une prise assurée pour tirer ces pierres de dessus l'échafaud, avec la corde qui passait dans les deux anneaux, pour les suspendre au moyen de la poulie, et les poser ensuite doucement sur l'esplanade, ou plate-forme, d'où elles étaient conduites sans beaucoup de peine à l'endroit de leur destination.
(...) J'ai déjà insinué que dans le corps de la pyramide, il peut y avoir d'autres ouvertures fermées qui n'ont point encore été découvertes ; et ce n'est peut-être pas sans fondement qu'on en a fait des recherches. Par malheur on s'est mal adressé pour les découvrir en fouillant dans le fond des deux salles [Chambre de la Reine et Chambre du Roi]. Si outre les canaux déjà connus il y en a encore quelque autre dans l'intérieur de la pyramide, c'est sans contredit entre ces deux salles qu'on doit le chercher, et son entrée ne peut être placée que vers le milieu de la coulisse.
(...) Il ne faut pas s'imaginer au reste que tous ceux qui travaillèrent à la construction de ce grand ouvrage eussent connaissance des secrets de l'intérieur, ni même qu'il suffit d'y entrer après que la pyramide fut achevée, et avant qu'elle fût fermée, pour en avoir connaissance. Ce mystère était réservé aux seuls architectes qui avaient conduit ce superbe édifice, ou du moins à un petit nombre de personnes choisies pour travailler sous leur direction à fermer tous les canaux (...). Il est même très vraisemblable que les ouvriers destinés à cet emploi n'étaient point des âmes vénales, capables de trahir jamais, pour quelque raison que ce fût, un secret de cette nature.

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