mercredi 15 juin 2011

“La conception architecturale de la pyramide n'a pas été une fortuite trouvaille de génie” (Alexandre Moret - XIXe-XXe s.)

Le texte d’Alexandre Moret (1868-1938) que je présente ci-dessous (extrait de Au temps des pharaons, 1908) est un résumé de l’histoire de l’architecture funéraire égyptienne. Son auteur séjourna en Égypte, sur invitation du Service (aujourd’hui : Conseil suprême) des Antiquités, pour établir le catalogue des Sarcophages de l'époque bubastite à l'époque saïte. Il occupa la chaire d'égyptologie au Collège de France à partir de 1923. Il fut également président de la Société française d'égyptologie, directeur d'études à l'École pratique des hautes études et directeur honoraire du musée Guimet.
L’évolution de la conception architecturale des tombes égyptiennes est bien connue. Elle est rappelée ici dans ses grandes lignes, complétée par quelques conjectures de l’auteur, ou encore par des emprunts aux théories de tel ou tel auteur de référence (Hérodote, Lepsius...). 
Alexandre Moret avait déjà fait l'objet, sous le même titre, d'une note de Pyramidales : celle-ci privilégie le texte même de l'auteur.

“La conception architecturale de la pyramide n'a pas été une fortuite trouvaille de génie ; elle est née d'une évolution assez lente et de perfectionnements successifs apportés aux tombes primitives.
Les indigènes préhistoriques enterraient leurs morts dans des fosses où le corps était couché, à une faible profondeur, au milieu de ses vases familiers. Les Égyptiens conquérants apportèrent de Chaldée la construction en briques et élevèrent des tombes royales où les dispositions primitives sont améliorées. La fosse élargie devient rectangulaire ; ses parois croulantes sont soutenues par un revêtement de briques ; un plafond de bois isole le corps de la terre jetée par-dessus ; au lieu de déposer les vases et les objets autour du corps, on les répartit dans de petites chambres voisines de la fosse centrale devenue chambre funéraire. L'ensemble a l’allure d’un édifice trapu et allongé, recouvert de sable ; on y descend par un escalier de briques.
Tel est le tombeau royal au début de l’époque thinite. Pour assurer une demeure inviolable au corps et à l’âme dont les destinées préoccupent une population de plus en plus consciente, on creusa le caveau funéraire jusqu'au roc. La tombe prit l'aspect d'une galerie allongée à  laquelle le roc vif fournit un plafond impénétrable. Cette cachette présentait un point faible : la galerie d'accès, toujours ouverte. Pour la défendre, les architectes percèrent perpendiculairement au plafond plusieurs puits étroits partant du sol extérieur : une fois le corps enseveli, on laissait tomber par ces cheminées d'énormes pierres formant herses et oblitérant hermétiquement le passage. Les bouches de ces puits s'ouvraient elles-mêmes sur le sable ; un tas de terre ou de sable, retenu par des murettes, les dissimulait.
Mais le caveau funéraire, si bien défendu, était inaccessible à  la famille du mort ; comment, dès lors, assurer la vie matérielle du défunt dans l'autre monde ? Sur le tas de sable, devenu un toit, on enterra, juste au-dessus du corps, des vases à  provisions ; puis l’on ménagea, à l’entrée de l'escalier, une petite chambre qui abriterait les parents et leurs offrandes. Ceci dura tant que l'escalier resta compris dans les plans du tombeau ; plus tard, il disparut, jugé trop facile d'accès. Un puits vertical, traversant toute la maçonnerie, permit de descendre, au moyen de cordes, le cadavre dans son caveau ; les funérailles célébrées, on comblait le puits, dont rien ne permettait de reconnaître l'orifice. La chambre du culte fut alors reportée sur le côté oriental du tertre : elle avait la forme d'un couloir étroit, aboutissant à une fausse porte aux panneaux pleins, qui était censée donner accès aux appartements du mort.



Apparition du “cube en maçonnerie “ (mastaba)
Après tous ces perfectionnements, la tombe thinite était devenue, au début de la IIIe dynastie, une maison forte à  la fois creusée dans le roc et bâtie au-dessus du sol, comprenant un caveau inaccessible, des puits comblés, et une chambre du culte ouverte aux parents. Vu à distance, l'édifice a l’aspect d'un cube en maçonnerie auquel les Arabes ont donné le nom de mastaba (“banc”) ; c'est le terme scientifique adopté pour désigner les tombes de l'époque memphite.
Le choix des matériaux destinés à la tombe a subi une transformation parallèle. Comme les
Chaldéens, les Égyptiens venus d'Asie employaient surtout la brique ; une fois installés dans l'étroite vallée du Nil, les berges rocheuses des plateaux désertiques mirent à leur portée les calcaires grossiers ou fins du Mokattam et de Tourah, les grès de Silsileh, l'albâtre, les granits et les basaltes d'Assouan.
L'art de travailler ces matériaux, les nouveaux venus l'apprirent des indigènes qui polissaient toutes les pierres dures avec une facilité inconcevable. Dans leur préoccupation de s'assurer des tombes indestructibles, les pharaons orientèrent vers les grandes constructions l'activité des indigènes ; de ces artistes polisseurs de vases, ils firent des tailleurs de pierre et des architectes.
Dans la Ière dynastie, le roi Ousaphaïs remplace dans sa tombe le pavement en bois usuel par un dallage de granit ;
une des chambres du tombeau de Khâsekhemouï (IIe dynastie) est bâtie en calcaire taillé et appareillé, le plus ancien spécimen actuellement connu d'une œuvre de maçonnerie. Le même roi dote le temple d'Horus, à  Hiéraconpolis, de splendides portes en granit rose, dont les montants sont aujourd'hui au musée du Caire. À en juger par ces fragments, les Égyptiens étaient, dans cette époque, des praticiens accomplis.
Ils s'attaquèrent à des œuvres d'une conception plus hautaine. Le Sphinx de Gizeh, rocher colossal taillé en forme de lion à tête humaine, date peut-être de cette époque ; la majesté pensive de cette face splendide, aujourd'hui mutilée, nous montre assez à quelle habileté technique et à quelle puissance expressive les artistes égyptiens étaient parvenus. Le temple voisin du Sphinx, dont aucune inscription ne nous révèle la date, est-il du même temps ? À voir les vastes salles couvertes, dont les piliers carrés, de granit rose, restent seuls debout, les sanctuaires étroits et bas, au plafond formé d'une seule dalle gigantesque, les réduits entièrement construits en albâtre, on ne peut attribuer qu'aux premiers âges de l'art égyptien ces lignes sobres et massives, d'une majesté et d'un mystère impressionnants. (...)

Photo Marc Chartier
La “victoire de la pierre sur la brique”
Par la hardiesse croissante des constructeurs, ce double mouvement en profondeur et en hauteur, qui entraîne vers un profil nouveau la tombe égyptienne, trouva une formule magnifique dans la conception de la pyramide. La première fut élevée à Sakkarah par Zeser, un des derniers souverains de la IIIe dynastie (vers 4 100 av. J.-C).
Zeser fut une des grandes figures de l’histoire de l’Égypte ; du Sinaï à Élephantine les monuments ont gardé son nom ; mais le détail de ses hauts faits nous échappe. Encore à l’époque grecque, Zeser passait pour avoir inventé la construction en pierres appareillées : retenons ceci, que son règne marque l’extension définitive de la construction en grand appareil,
la victoire de la pierre sur la brique. Pourtant, comme ses prédécesseurs, Zeser commença par bâtir en briques sa sépulture, sur le site de Bet-Khallâf, près d’Abydos. C’est un mastaba énorme, élevé au-dessus de plusieurs caveaux auxquels donne accès un couloir défendu par cinq herses. La tombe ne fut pas utilisée. Peut-être cet abandon est-il dû à l’influence d'un grand personnage de la cour, Imhotep, dont la réputation comme architecte et magicien traversa les siècles.
Zeser, délaissant les nécropoles thinites, transporta sa résidence au Mur Blanc de Memphis et élut à Sakkarah le lieu de son repos éternel. Là s’élève sa pyramide “à degrés”, qui nous donne le monument de transition entre le mastaba rectangulaire et la pyramide aux arêtes vives. C'est un escalier à quatre faces, composé de six marches gigantesques, hautes de 11 m. 50 à 9 mètres ; chacune est en retrait de 2 mètres sur la précédente ; la hauteur totale atteint 60 mètres. En apparence, il y a là six mastabas, de taille décroissante, construits l'un sur l'autre, et l'invention se réduirait à un développement par superposition de l'élément de base.
En fait, la conception est plus hardie. D'abord, les architectes ont substitué la pierre à la brique ;
puis, au lieu de construire une première terrasse, sur laquelle ils en auraient élevé cinq autres, ils ont disposé tout l'appareil par tranches parallèles de maçonnerie, allant d'un seul jet du sol au sommet, et s'arrêtant, sur les côtés, à des hauteurs calculées pour ménager des degrés étagés.


Cliché de John et Morton Edgar (1910)
La “vraie” pyramide
Il n'y a plus ici de tâtonnements : les ouvriers ont eu clairement la volonté, ou ont reçu l'ordre précis, d'élever un édifice sortant de terre et orienté vers le ciel.

Progressivement les degrés qui marquent, comme autant de “repentirs”, des ruptures d'élan,
diminuèrent d'amplitude. Un des successeurs de Zeser, Snofrouï, éleva sur le site de Meïdoum (au sud de Sakkarah) une pyramide d'un type analogue ; mais la largeur de chaque degré est moindre de moitié, ce qui rend plus sensible le mouvement ascendant de la masse. Plus tard Snofrouï accentua encore cette ascension dans une deuxième pyramide qu'il construisit à Dahchour. La base de cet édifice offre à peu près l'inclinaison des parois d'un mastaba ; puis, sans degrés intermédiaires,
les quatre arêtes s'orientent résolument vers le ciel et nous donnent pour la première fois le profil d'une vraie pyramide.
Les essais successifs de Zeser et de Snofrouï ont abouti, vers l'an 4000 av. J.-C., à cette conception caractéristique d'un édifice “sortant du sol” et faisant converger vers un point du ciel quatre parois lisses, qui semblent retomber du ciel sur terre en triangles parfaits. La formule artistique de la pyramide, telle que les rois de la IVe dynastie l'édifieront, était trouvée.
Il semble que Chéops, Chéphren et Mycérinos aient cédé à une sorte d'ivresse en développant cette formule jusqu'aux dimensions gigantesques des trois grandes pyramides de Gizeh. L' “Horizon”, que bâtit Chéops, avait 233 mètres de largeur sur 147 de haut ; la “Grande”, élevée par Chéphren, 138 mètres de haut sur 215 ; la “Suprême”, œuvre de Mycérinos, 66 mètres de haut sur 108 à la base.
L'effort maximum fut donné au début de la IVe dynastie et, après avoir produit tout son effet, il alla peu à peu s'affaiblissant. L'impression en est très sensible à l’oeil du visiteur. La grande pyramide apparaît la première à l’orée du désert ; sa masse démesurée atteste
un rêve de grandeur colossale qui ne pouvait se réaliser qu'une fois ; la deuxième et la troisième pyramides, bâties suivant la diagonale de la première, élèvent derrière celle-ci, l'une des formes plus élancées, l'autre des proportions fort réduites, qui ramènent l'esprit à des concepts raisonnables et mesurés ; si bien qu'après la première impression d'accablement, on est obsédé du désir de comprendre les secrets de la construction et la destination de ces monuments. (...)


Travaux et plan de construction
Toute pyramide (...) comprend trois parties : à l'intérieur, les chambres funéraires ; tout autour, la masse pyramidale ; à l'extérieur, la chapelle où se célèbre le culte. Le tout est délimité par une enceinte, où sont encloses les tombes des parents du roi ou des particuliers qui ont vécu dans sa familiarité.
Les travaux commençaient par une excavation dans le sol rocheux du désert : la pyramide ruinée d'Abou-Roasch, déblayée par M. Chassinat, et le monument de Zaouiet-el-Aryan nous offrent de bons spécimens de ces substructures déjà  gigantesques. À l'intérieur on disposait la chambre funéraire avec son couloir d'accès très incliné ; des matériaux de choix leur étaient réservés : calcaire fin de Tourah ou granit d'Assouan. Autour de ce noyau, dont l'entrée restait béante, on disposait les assises de la pyramide en blocs calcaires fournis par le plateau du désert ou les .carrières de la chaîne arabique. Les blocs venaient facilement par le Nil dont la crue baigne la falaise, de Gizeh à Sakkarah ; on les hissait sur le plateau le long de chaussées, visibles encore en maint endroit.
On a longtemps discuté si la pyramide était commencée, dès le début, aux dimensions définitives et d'après un plan complètement arrêté, ou si le premier noyau qui englobe la chambre funéraire était déjà une pyramide réduite qui s'accroissait en haut et en large suivant les ressources et le temps que chaque roi lui consacrait. L'existence, dans certaines pyramides, de couloirs d'accès, actuellement noyés dans la maçonnerie, et la disposition des lits de pierre ont fait prévaloir la théorie ancienne de Lepsius : chaque pyramide se développe par cristallisation et revêtements successifs autour d'un noyau de forme achevée : au début elle a 50 mètres de base, et une élévation proportionnée ; puis les chapes superposées portent ses dimensions aux chiffres que nous connaissons maintenant, où les a arrêtées soit la mort du pharaon, soit le calcul de sa volonté.
La construction des degrés ne présentait pas de difficultés autres que l'énormité de la tâche : des plans inclinés amenaient les blocs à la hauteur voulue, et ils évoluaient de tranche en tranche sur de petites machines en bois qu'Hérodote a décrites et que tout récemment M. Legrain a reconstituées.
La plate-forme finale mise en place, on commençait par le haut le travail du revêtement qui faisait de chaque face une paroi continue : entre chacune des quelque deux cents assises s'encastrait un bloc dont la face extérieure était taillée en biseau, et les ouvriers, descendant de marche en marche, laissaient au-dessus d'eux des plans unis et régulièrement inclinés sur chaque face de la pyramide.

Cliché de 1890 - auteur inconnu
Les différentes chambres funéraires de la Grande Pyramide
À l'intérieur on trouve ordinairement plusieurs chambres funéraires avec autant de couloirs d’accès ; cette multiplicité est due à des développements successifs du plan ; en principe, un seul caveau suffit au pharaon. Les visiteurs qui ne redoutent pas une descente malaisée sur un sol glissant, dans des couloirs surbaissés où l'air se renouvelle mal et où le thermomètre marque 30°, sont bien récompensés par l'émotion toute particulière qui se dégage d'une visite à la chambre funéraire de Chéops. Sur la face Nord, à douze mètres au-dessus du sol, s'ouvre la bouche d'un couloir très incliné ; le parement rompu laisse voir au-dessus quatre énormes poutres de calcaire s’accotant deux à deux par leur sommet taillé en biseau. Cet arc-boutant, qui a supporté sans faiblir le poids de la masse supérieure, répète le profil triangulaire de la pyramide : ses lignes très simples et très pures donnent une beauté indéfinissable à cette porte de l'autre monde.
Une pierre montée sur pivot dissimulait jadis l'entrée du couloir ; quand on la faisait basculer, une galerie se présentait, longue de 22 mètres, haute d'un mètre. La place était suffisante pour descendre le cercueil le long de ce canal aux flancs polis ; mais les hommes doivent s'y glisser accroupis, le pied retenu par des entailles ménagées de place en place.
On arrive ainsi à un palier horizontal où un couloir descendant conduit à une chambre creusée dans le roc à 30 mètres au-dessous du sol ; c'était le caveau funéraire primitif, abandonné par la suite. Du même palier, un couloir ascendant conduit au centre de la pyramide, mais trois herses de granit en coupent l'accès depuis le jour de l'ensevelissement. Dès l'antiquité, les chercheurs de trésors ont tourné l'obstacle en forant, par-dessus les herses, un tunnel où les visiteurs se glissent maintenant.
Un nouveau couloir surbaissé, long de 33 mètres, mène à un second palier où deux voies s'ouvrent encore. L'une, horizontale, conduit au bout de 38 mètres à une chambre de granit, au plafond triangulaire, qui semble n'être qu'un second projet de caveau, resté lui aussi sans emploi par suite de l'agrandissement de l'édifice. L'autre voie est ascendante et se transforme en une galerie très spacieuse, haute de 8 m. 50 sur 2 mètres de large et 50 mètres de longueur.

La construction de cette galerie est fort remarquable. De chaque côté une banquette, haute de 60 centimètres, diminue la largeur de 50 centimètres ; elle porte, sur sa tranche supérieure, des
entailles où l'on peut engager le pied, ce qui est utile vu la pente très marquée et le poli excessif de la pierre. Il est possible qu'on ait voulu ménager ainsi un chemin de halage pour hisser le cercueil qui glissait sur le sol même de la galerie entre les deux banquettes. Le plafond n'est pas moins curieux que le sol : il est formé de sept assises disposées en encorbellement. (...)
La grande galerie aboutit aux appartements de granit qui constituent le caveau royal. Ici les obstacles se multiplient : c'est un seuil haut de 90 centimètres qu’il faut enjamber ; puis un couloir surbaissé, au centre duquel s'ouvre un vestibule haut de 3 mètres qui servait à loger quatre herses. La première est encore en place, retenue à 1 mètre du sol par une très petite saillie de la glissière ; les trois autres ont disparu ou n'ont jamais été disposées.

Pourquoi n'a-t-on pas baissé la herse après l'ensevelissement ? Nous l'ignorons ; mais ce n'est pas sans une appréhension involontaire que l'on s'engage en rampant sous cette masse de
granit qui semble prête à choir.

On débouche enfin dans la chambre funéraire, située dans l’axe de la pyramide à 40 mètres au-dessus du sol et à 100 mètres au-dessous du sommet. C'est un blockhaus de granit long de 10 m. 50, large de 5 mètres, haut de 6, construit en pierres énormes, d'un travail admirable. (...)
Dans un angle se trouve le sarcophage de granit, cuve rectangulaire sans ornements ni inscriptions ; le couvercle manque ; le corps et le mobilier funéraire ont disparu. Au-dessus du caveau, cinq petites pièces très basses et superposées ont été ménagées pour servir de décharge au plafond : on y peut accéder au moyen d'échelles depuis la galerie. On y a retrouvé, à la peinture rouge, le cartouche de Khoufou (Chéops) : cette marque de tâcheron est la signature qui permet d'authentifier le constructeur de la grande pyramide.
Toutes les précautions prises pour défendre les couloirs indiquent que l'accès intérieur des pyramides, une fois le cercueil mis en place, était interdit comme celui des mastabas. Aussi le culte réservé au roi mort était- il célébré dans une chapelle extérieure qui s'élève sur la face orientale de chaque pyramide. L’ “Horizon” de Chéops n'en a gardé que le pavé en basalte ; mais à l’orient de la “Grande” et de la “Suprême”, des pans de murs sont encore debout ; à Sakkarah, la chapelle d'Ounas a conservé des colonnes de granit rose et des bas-reliefs. Les rites célébrés dans ces temples funéraires constituent le véritable “secret” des pyramides ; ils nous sont connus depuis que M. Maspero a découvert, dans les petites pyramides de Sakkarah (Ve et VIe dynasties), les textes qui manquent dans les splendides sépulcres de Gizeh.
C'est là qu'il faut chercher l'explication de ces constructions démesurées qui ont obsédé et irrité la curiosité des siècles.”

Source : Archive.org