Ancien élève de l'École Polytechnique, ingénieur-architecte et chercheur en sciences sociales, Jean Rousseau prend soin, dans son ouvrage Construire la Grande Pyramide (L'Harmattan, 2001, 224 pages), de dresser un inventaire des théories relatives à la construction de la pyramide de Khéops. Oh ! certes, pas toutes les théories (ce blog est bien modestement la preuve qu'elles sont nombreuses). Mais celles qui, selon l'auteur, sont les plus communément admises : deux qui ignorent les rampes et les traîneaux (utilisation de câbles avec compensation par contrepoids ; escaliers géants construits le long des faces ou du noyau de la pyramide) et quatre reposant sur la construction de rampes sur lesquelles progressent les traîneaux (rampes frontales ; rampes enveloppantes ; rampes en zigzag ; rampes de type tunnel ou corridors intérieurs).
Jean Rousseau, précisons-le d'emblée, n'entend pas développer une théorie personnelle. "Aucune donnée archéologique sérieuse, affirme-t-il, ne suggère un procédé plutôt qu'un autre." Il n'en fera pas moins son choix, tout en le pondérant, parmi celles qui ont été élaborées, notamment les six qui retiennent plus particulièrement son attention.
Préalablement, il énonce un aspect technique du chantier de construction qui lui apparaît comme fortement probable, voire quasi certain : "Il est difficile de croire que les Égyptiens retinrent une méthode de construction basée sur l'édification préalable d'un noyau coiffé d'une mire suivie de la pose d'un parement brut et d'un ravalement ; ou sur le procédé de construction d'une pyramide brute en une seule phase. L'édification de la pyramide ne put, semble-t-il, se faire que par pose définitive d'un parement entièrement préfabriqué avec contrôle périodique de la géométrie à partir des assises épaisses." (op.cit. p.130) Puis de commenter dans une note :"Pour construire une assise, il importait d'abord de mettre en place les moellons périphériques. Ensuite, on avait le choix soit de déposer des 'mauvais' moellons s'appuyant directement sur le parement, soit, au contraire, de combler plutôt le centre de l'assise et de terminer par le remplissage de l'espace en arrière du parement." (pp.131-132) Un peu plus loin, le constat sera même plus assuré :"Il est désormais clair - pour nous - que (le) parement (de la Grande Pyramide) et ses arêtes furent préfabriquées au sol et qu'elle fut construite assise après assise sans noyau préalable." (p.135)
Concernant la ou les techniques appliquées par les bâtisseurs égyptiens pour l'élévation des charges, Jean Rousseau met au clair son inventaire après l'énoncé précédent des six théories les plus plausibles. Maintenant, il n'en retient plus que trois qui lui apparaissent comme "a priori réalistes" : le procédé par escaliers géants, la construction par rampes en zigzag et la construction par rampes en tunnel. Ce dernier procédé est décrit ainsi :"La construction par rampes tunnel aurait pu reposer sur deux doubles rampes tunnel progressant à proximité des plans diagonaux : l'une, un temps découverte pour la montée des mégalithes ; l'autre parvenant indépendamment jusque vers 130 m, les vingt dernières assises étant par exemple construites à l'aide d'une pseudo grue. Ici disparaît tout risque concernant la stabilité et les défauts de surface. Point de production de moellons excédentaires et un délai de construction de l'ordre de six ans compte tenu (...) des difficultés d'inversion du sens des traîneaux." (p.160)
Jean Rousseau, précisons-le d'emblée, n'entend pas développer une théorie personnelle. "Aucune donnée archéologique sérieuse, affirme-t-il, ne suggère un procédé plutôt qu'un autre." Il n'en fera pas moins son choix, tout en le pondérant, parmi celles qui ont été élaborées, notamment les six qui retiennent plus particulièrement son attention.
Préalablement, il énonce un aspect technique du chantier de construction qui lui apparaît comme fortement probable, voire quasi certain : "Il est difficile de croire que les Égyptiens retinrent une méthode de construction basée sur l'édification préalable d'un noyau coiffé d'une mire suivie de la pose d'un parement brut et d'un ravalement ; ou sur le procédé de construction d'une pyramide brute en une seule phase. L'édification de la pyramide ne put, semble-t-il, se faire que par pose définitive d'un parement entièrement préfabriqué avec contrôle périodique de la géométrie à partir des assises épaisses." (op.cit. p.130) Puis de commenter dans une note :"Pour construire une assise, il importait d'abord de mettre en place les moellons périphériques. Ensuite, on avait le choix soit de déposer des 'mauvais' moellons s'appuyant directement sur le parement, soit, au contraire, de combler plutôt le centre de l'assise et de terminer par le remplissage de l'espace en arrière du parement." (pp.131-132) Un peu plus loin, le constat sera même plus assuré :"Il est désormais clair - pour nous - que (le) parement (de la Grande Pyramide) et ses arêtes furent préfabriquées au sol et qu'elle fut construite assise après assise sans noyau préalable." (p.135)
Concernant la ou les techniques appliquées par les bâtisseurs égyptiens pour l'élévation des charges, Jean Rousseau met au clair son inventaire après l'énoncé précédent des six théories les plus plausibles. Maintenant, il n'en retient plus que trois qui lui apparaissent comme "a priori réalistes" : le procédé par escaliers géants, la construction par rampes en zigzag et la construction par rampes en tunnel. Ce dernier procédé est décrit ainsi :"La construction par rampes tunnel aurait pu reposer sur deux doubles rampes tunnel progressant à proximité des plans diagonaux : l'une, un temps découverte pour la montée des mégalithes ; l'autre parvenant indépendamment jusque vers 130 m, les vingt dernières assises étant par exemple construites à l'aide d'une pseudo grue. Ici disparaît tout risque concernant la stabilité et les défauts de surface. Point de production de moellons excédentaires et un délai de construction de l'ordre de six ans compte tenu (...) des difficultés d'inversion du sens des traîneaux." (p.160)
Jean Rousseau s'attarde sur les caractéristiques de cette technique :"Une rampe tunnel, c'est un long couloir ascendant qui s'élève à l'intérieur de la pyramide selon une succession de sections rectilignes se raccordant par des paliers où s'effectuent les changements de direction des traîneaux. Elle constitue en quelque sorte une variante intérieure des rampes enveloppantes ou zigzag. Malheureusement, à l'époque, seuls étaient envisageables des corridors de deux mètres de largeur car les changements de direction exigeaient des portées d'au moins trois mètres, donc une couverture d'épaisses dalles calcaires en chevrons d'au moins quatre mètres. (...) Bien entendu, le tracé, très libre, de ces rampes invite à privilégier des sections rectilignes au voisinage d'un des plans diagonaux, ce qui limite le nombre des inversions de direction à six, avec une pente de 11°. Dans d'autres solutions, les sections rectilignes, plus nombreuses, auraient pu s'enrouler en une sorte de spirale à l'intérieur du massif de la pyramide, ce qui supprime l'inversion à 180° des traîneaux." (p.154)
Vient alors le moment du verdict :"Aussi nous demanderait-on aujourd'hui de construire 'une autre' Grande Pyramide, nous adopterions sans hésiter - on l'a compris - la méthode des rampes tunnel qui, par rapport aux deux autres procédés [escaliers géants et rampes en zigzag], ne présente que des avantages. (...) Nous ferions sans doute précéder une des doubles rampes tunnel d'une rampe extérieure assez longue et assez large pour acheminer, jusque vers 30 ou 40 m, une bonne partie des moellons de la partie basse, les dalles de granit ainsi que les chevrons couvrant les rampes tunnel." (p.161)
Vient alors le moment du verdict :"Aussi nous demanderait-on aujourd'hui de construire 'une autre' Grande Pyramide, nous adopterions sans hésiter - on l'a compris - la méthode des rampes tunnel qui, par rapport aux deux autres procédés [escaliers géants et rampes en zigzag], ne présente que des avantages. (...) Nous ferions sans doute précéder une des doubles rampes tunnel d'une rampe extérieure assez longue et assez large pour acheminer, jusque vers 30 ou 40 m, une bonne partie des moellons de la partie basse, les dalles de granit ainsi que les chevrons couvrant les rampes tunnel." (p.161)
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