Dans son ouvrage À la découverte des pyramides d'Égypte (éditions du Rocher, 2005), l'archéologue-égyptologue britannique Joyce Ann Tyldesley entend se démarquer d'emblée de la teneur de bon nombre d'ouvrages, consacrés aux seuls aspects techniques de la construction des pyramides, qui risquent d'"[ignorer] des aspects plus larges de la culture de l'Égypte antique". Admettons ! "En remontant aux racines de la société qui avait bâti les pyramides, écrit-elle, je voulais montrer non seulement comment et pourquoi les Égyptiens avaient pu construire leurs pyramides, mais aussi comment les pyramides avaient contribué à l'édification de l'Égypte de l'Ancien Empire." (op. cit. p. 14)
Mon expérience en matière d'égyptologie et d'archéologie est, certes, très limitée. Je crois néanmoins qu'ils ne sont pas aussi rares que cela les "techniciens" de la construction des pyramides dont le propos est également et explicitement "culturel"... Mais restons zen ! Inutile d'ajouter à une polémique une autre polémique !
Joyce Tyldesley situe donc les pyramides d'Égypte dans leur contexte historique et même préhistorique, montrant comment chaque style de construction apporte des compléments aux réalisations précédentes. Même la perfection architecturale atteinte par les bâtisseurs de la Grande Pyramide de Khéops n'est pas à considérer comme une étape ultime : elle a en effet connu des prolongements, sous d'autres formes (aménagements et embellissements apportés aux temples...) :"Les observateurs d'aujourd'hui ont tendance à regarder la Grande Pyramide comme le summum de la construction des pyramides ; tout ce qui vient après est plus petit et de ce fait automatiquement perçu comme inférieur. Ce n'est pas nécessairement ainsi que les Égyptiens voyaient les choses. La grandeur avait indéniablement son importance... (...) Mais la construction d'une pyramide était encore un art en évolution et la pyramide restait un élément d'un complexe funéraire plus vaste." (pp. 200-201)
À propos des techniques de construction qu'il lui faut malgré tout bien aborder, l'auteur cite tout d'abord Hérodote, pour conclure de manière péremptoire :"Hérodote se trompait complètement, mais il n'avait jamais vu de pyramide en construction. Les Égyptiens construisaient leurs pyramides de bas en haut, puis les finissaient de haut en bas, et ils le faisaient à l'aide de rampes et de main-d'œuvre au lieu d'engins de levage compliqués." (p. 177)
Puis elle ajoute :"La question des rampes a suscité d'intenses débats académiques. La ou les rampes de la Grande Pyramide étaient-elles intérieures (très improbable) ou extérieures ? Y avait-il une seule rampe, des rampes aux quatre côtés ou des rampes aux quatre coins ? Était-ce un dispositif droit (improbable dans le cas d'une rampe unique, une rampe droite allant jusqu'au sommet de la Grande Pyramide aurait exigé plus de matériaux que la pyramide elle-même), en zigzag (mais les coudes auraient rendu la manœuvre difficile), enveloppant (la rampe aurait masqué la pyramide), ou une combinaison de ces systèmes ?" (p. 178)
Pour "académique" qu'il soit, on se laisse quand même prendre par ce débat qui garde, quoi qu'on en dise, toute son importance !
Joyce Tyldesley présente enfin une théorie qu'elle qualifie de "la plus récente" (son ouvrage date de 2003), à savoir celle de Craig Smith :"Suivant [cette théorie], une efficacité maximale aurait été obtenue avec une seule rampe droite, construite jusqu'au tiers de la hauteur de la pyramide, puis avec une plus petite rampe enveloppante pour permettre le placement des petits blocs supérieurs. La rampe enveloppante aurait été attachée à la pyramide par ses supports de calcaire qui ont pu être enlevés au moment où la rampe a été démantelée. Ce modèle controversé impliquerait que la partie supérieure du revêtement extérieur ait été ajoutée de haut en bas pour que les supports puissent être retirés au fur et à mesure que l'était la rampe. Des pierres de revêtement non ravalées à la base des pyramides des reines suggèrent que la Grande Pyramide aurait été pourvue de protusions pour permettre la suspension d'une rampe enveloppante, mais nous n'avons jusqu'ici pas de confirmation de cette théorie." (p. 178)
Faut-il conclure sur ce point qui, semble-t-il, n'est que secondaire pour l'auteur ? Si les théories, y compris les plus récentes, relatives à la construction des pyramides nous laissent sur des points d'interrogation, pourquoi ne pas garder le "débat académique" ouvert, sans en exclure a priori un certain... Hérodote ?
Mon expérience en matière d'égyptologie et d'archéologie est, certes, très limitée. Je crois néanmoins qu'ils ne sont pas aussi rares que cela les "techniciens" de la construction des pyramides dont le propos est également et explicitement "culturel"... Mais restons zen ! Inutile d'ajouter à une polémique une autre polémique !
Joyce Tyldesley situe donc les pyramides d'Égypte dans leur contexte historique et même préhistorique, montrant comment chaque style de construction apporte des compléments aux réalisations précédentes. Même la perfection architecturale atteinte par les bâtisseurs de la Grande Pyramide de Khéops n'est pas à considérer comme une étape ultime : elle a en effet connu des prolongements, sous d'autres formes (aménagements et embellissements apportés aux temples...) :"Les observateurs d'aujourd'hui ont tendance à regarder la Grande Pyramide comme le summum de la construction des pyramides ; tout ce qui vient après est plus petit et de ce fait automatiquement perçu comme inférieur. Ce n'est pas nécessairement ainsi que les Égyptiens voyaient les choses. La grandeur avait indéniablement son importance... (...) Mais la construction d'une pyramide était encore un art en évolution et la pyramide restait un élément d'un complexe funéraire plus vaste." (pp. 200-201)
À propos des techniques de construction qu'il lui faut malgré tout bien aborder, l'auteur cite tout d'abord Hérodote, pour conclure de manière péremptoire :"Hérodote se trompait complètement, mais il n'avait jamais vu de pyramide en construction. Les Égyptiens construisaient leurs pyramides de bas en haut, puis les finissaient de haut en bas, et ils le faisaient à l'aide de rampes et de main-d'œuvre au lieu d'engins de levage compliqués." (p. 177)
Puis elle ajoute :"La question des rampes a suscité d'intenses débats académiques. La ou les rampes de la Grande Pyramide étaient-elles intérieures (très improbable) ou extérieures ? Y avait-il une seule rampe, des rampes aux quatre côtés ou des rampes aux quatre coins ? Était-ce un dispositif droit (improbable dans le cas d'une rampe unique, une rampe droite allant jusqu'au sommet de la Grande Pyramide aurait exigé plus de matériaux que la pyramide elle-même), en zigzag (mais les coudes auraient rendu la manœuvre difficile), enveloppant (la rampe aurait masqué la pyramide), ou une combinaison de ces systèmes ?" (p. 178)
Pour "académique" qu'il soit, on se laisse quand même prendre par ce débat qui garde, quoi qu'on en dise, toute son importance !
Joyce Tyldesley présente enfin une théorie qu'elle qualifie de "la plus récente" (son ouvrage date de 2003), à savoir celle de Craig Smith :"Suivant [cette théorie], une efficacité maximale aurait été obtenue avec une seule rampe droite, construite jusqu'au tiers de la hauteur de la pyramide, puis avec une plus petite rampe enveloppante pour permettre le placement des petits blocs supérieurs. La rampe enveloppante aurait été attachée à la pyramide par ses supports de calcaire qui ont pu être enlevés au moment où la rampe a été démantelée. Ce modèle controversé impliquerait que la partie supérieure du revêtement extérieur ait été ajoutée de haut en bas pour que les supports puissent être retirés au fur et à mesure que l'était la rampe. Des pierres de revêtement non ravalées à la base des pyramides des reines suggèrent que la Grande Pyramide aurait été pourvue de protusions pour permettre la suspension d'une rampe enveloppante, mais nous n'avons jusqu'ici pas de confirmation de cette théorie." (p. 178)
Faut-il conclure sur ce point qui, semble-t-il, n'est que secondaire pour l'auteur ? Si les théories, y compris les plus récentes, relatives à la construction des pyramides nous laissent sur des points d'interrogation, pourquoi ne pas garder le "débat académique" ouvert, sans en exclure a priori un certain... Hérodote ?
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