Dans son ouvrage Περὶ τῶν Ἑπτὰ Θεαμάτων (Les sept merveilles du monde), l'écrivain scientifique grec Philon de Byzance (3e siècle av. J.-C.), spécialiste de leviers, automates, clepsydres, construction des ports, machines de guerre et... poliorcétique (technique de siège militaire), décrit le revêtement des pyramides comme une "gracieuse broderie de couleurs". Cette précision technique est si étonnante que les spécialistes en égyptologie en arrivent à penser que Philon de Byzance n'a pas pu réellement visiter le site des pyramides.
Le texte ci-dessous est reproduit avec l'aimable autorisation de Sylvie Royo, traductrice, et du SCÉRÉN - CNDP, éditeur du site Internet Musagora.
"La construction des pyramides de Memphis est une tâche impossible, leur description est au delà de toute attente. Ce sont des montagnes amoncelées sur des montagnes, et la taille des blocs quadrangulaires est telle qu’il est difficile de concevoir leur transport, et chacun ne sait par quels leviers des masses aussi importantes ont pu être déplacées. Les pierres de fondation, qui forment une base à quatre côtés, ont une assise enterrée égale en hauteur à la partie visible ; et peu à peu, l'ouvrage tout entier se resserre pour former une pyramide qui se termine [en] pointe.
Sa hauteur est de 300 coudées, son périmètre de 6 stades. Tout l’ouvrage est ajusté et poli, si bien que la construction semble faite d’une seule et unique pierre. Son revêtement est de pierres multicolores et brillantes. On y voit une roche blanche, de même nature que le marbre, et une roche noire venue d'Éthiopie, et une pierre appelée hématite, ainsi qu’une autre encore, multicolore et mouchetée de jaune qui, dit-on, est importée d'Arabie. Certaines ont une surface qui ressemble au verre, avec un reflet naturel bleu sombre ; à côté, d’autres ont une couleur voisine du jaune coing, d’autres enfin ont des nuances proches de la pourpre et paraissent teints avec la substance tirée du murex. Le charme s’ajoute à l’originalité, la virtuosité technique au génie, la magnificence à la richesse. L’ascension, par sa durée, est aussi pénible qu’un voyage à pied et ceux qui, du sommet, regardent vers le bas, sont saisis de vertige. La profusion toute royale des richesses a tissé une gracieuse broderie de couleurs. Et la Fortune se vante d’avoir, en s’appuyant sur des richesses d’emprunt, rejoint les astres. Par de telles oeuvres, les hommes montent jusqu'aux dieux, ou ce sont les dieux qui descendent jusqu'aux hommes."
Le texte ci-dessous est reproduit avec l'aimable autorisation de Sylvie Royo, traductrice, et du SCÉRÉN - CNDP, éditeur du site Internet Musagora.
"La construction des pyramides de Memphis est une tâche impossible, leur description est au delà de toute attente. Ce sont des montagnes amoncelées sur des montagnes, et la taille des blocs quadrangulaires est telle qu’il est difficile de concevoir leur transport, et chacun ne sait par quels leviers des masses aussi importantes ont pu être déplacées. Les pierres de fondation, qui forment une base à quatre côtés, ont une assise enterrée égale en hauteur à la partie visible ; et peu à peu, l'ouvrage tout entier se resserre pour former une pyramide qui se termine [en] pointe.
Sa hauteur est de 300 coudées, son périmètre de 6 stades. Tout l’ouvrage est ajusté et poli, si bien que la construction semble faite d’une seule et unique pierre. Son revêtement est de pierres multicolores et brillantes. On y voit une roche blanche, de même nature que le marbre, et une roche noire venue d'Éthiopie, et une pierre appelée hématite, ainsi qu’une autre encore, multicolore et mouchetée de jaune qui, dit-on, est importée d'Arabie. Certaines ont une surface qui ressemble au verre, avec un reflet naturel bleu sombre ; à côté, d’autres ont une couleur voisine du jaune coing, d’autres enfin ont des nuances proches de la pourpre et paraissent teints avec la substance tirée du murex. Le charme s’ajoute à l’originalité, la virtuosité technique au génie, la magnificence à la richesse. L’ascension, par sa durée, est aussi pénible qu’un voyage à pied et ceux qui, du sommet, regardent vers le bas, sont saisis de vertige. La profusion toute royale des richesses a tissé une gracieuse broderie de couleurs. Et la Fortune se vante d’avoir, en s’appuyant sur des richesses d’emprunt, rejoint les astres. Par de telles oeuvres, les hommes montent jusqu'aux dieux, ou ce sont les dieux qui descendent jusqu'aux hommes."
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