Un détail de cet ouvrage m'a échappé. Il s'agit d'une note, en bas de page, concernant l'état du sarcophage de la Chambre du Roi de la Grande Pyramide. Il m'a paru intéressant de la remettre dans son contexte, comme suit :
Photo de Jon Bodsworth (Wikimedia commons)
"Nous devons réfuter ici [les] opinions, quoiqu'il soit néanmoins très possible, ainsi que le disent quelques anciens écrivains, que les corps des princes qui firent élever de leur vivant ces Pyramides, n'aient,pas été tous renfermés dans les sarcophages qu'on y a trouvés, et notamment dans celui de la grande Pyramide de Gyzéh, que tous les Français de l'expédition ont pu y voir après tant d'autres voyageurs qui en ont fait mention dans leurs écrits (1). Comment, en effet, soutenir que ces sarcophages, et d'autres trouvés dans les syringes ou catacombes royales de Thèbes, de Memphis et autres lieux, n'aient pas été destinés à y renfermer les dépouilles mortelles de l'homme, contre tout ce qui existe de plus vraisemblable et de plus analogue au système religieux des Égyptiens quand tous les anciens auteurs que nous avons déjà cités, Hérodote, Diodore, Strabon et Pline, qui tous ont vu ces monuments dans leur état de perfection, n'ont jamais considéré les Pyramides que comme les tombeaux des Pharaons?
Comment enfin mettre ne doute que les sarcophages trouvés dans ces monuments, creusés ou élevés sur la lisière du désert, que la nature a condamné à une éternelle stérilité et à la mort, aient été destinés à servir de tombes, quand on les retrouve, ces tombes, au sein d'une ville de tombeaux, où des générations éteintes et entassées depuis plusieurs milliers d'années y restent encore en entier, et comme endormies du sommeil de la mort, dans ces lieux qui appartiennent incontestablement à la Nécropolis de l'antique Memphis ?"
(1) On doit dire, quoiqu'avec peine, que le sarcophage en granit rose, dit oriental ou d'Égypte, que l'armée française trouva encore et conserva en son entier dans la chambre royale de la grande Pyramide de Gyzéh, fut brisé par quelques soldats de l'armée anglaise, en 1802, et ce, par ce vain esprit d'ostentation, celui de rapporter dans leur pays quelques témoignages matériels de leur passage sur cette terre antique.
C'est sans doute à un moment d'absence de la discipline militaire qu'on doit attribuer cette perte irréparable, puisqu'il est impossible de replacer au lieu sacré de sa première destination un monument de même nature et des mêmes dimensions.
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