mercredi 14 janvier 2009

Les hiéroglyphes sont-ils muets sur la construction des pyramides ?

 
"Stèle de la Famine" - Copyright Alain Guilleux
Ni égyptologue, ni archéologue, tout juste un amoureux de l'Égypte (un pays où j'ai vécu trois années et qui est devenu un peu le mien), je ne m'en étonne pas moins du manque de lien entre les hiéroglyphes et les techniques de construction des pyramides.
Certes, mon inventaire est loin d'être exhaustif. Mais, à ce jour, en dépit de mes patientes recherches sur Internet, je n'ai trouvé que de modestes échos sur ce sujet. Alors, cette sublime littérature gravée sur le granit serait-elle résolument muette sur l'histoire des bâtisseurs de pyramides ? Et si oui, pour quelle(s) raison(s) ?
Tout élément de réponse à cette question serait bien évidemment le bienvenu. Les pages de ce blog sont ouvertes à d'éventuelles informations...
Mon enquête n'a toutefois pas été totalement stérile.
La "Stèle de la Famine"(ainsi dénommée par référence à des années de sécheresse ayant sévi dans l'Égypte antique), un bloc de granit de 2,5 m de haut et de 3 m de large sur l'île de Séhel (en amont d'Assouan et Éléphantine sur les "cataractes" du Nil), aurait quelque secret à nous révéler. C'est en tout cas l'opinion de Joseph Davidovits selon qui la stèle renfermerait la clé du secret de la fabrication des pierres coulées.
Dans une conférence donnée lors du 5ème Congrès international d'Égyptologie (Le Caire, 29 octobre-3 novembre 1988), il rappelait que la stèle montre trois des caractères les plus renommés de la civilisation égyptienne : le pharaon Djoser (vers 2 750 av. J.-C.), constructeur de la pyramide à degrés de Saqqarah, ce monument illustrant l’invention de la construction en pierre ; Imhotep, le scribe et l’architecte de la pyramide de Djoser ; le dieu Khnoum, le potier qui, comme dans la Bible, modèle les corps des hommes et des dieux avec la vase (l'argile) du Nil, autrement dit en travaillant les minéraux.
Dans son interprétation du texte gravé sur la stèle, Joseph Davidovits souligne ce constat : « Pour construire des temples, des pyramides et d’autres bâtiments sacrés, les instructions de Khnoum et les révélations d’Imhotep ne mentionnent pas de pierre de construction, comme la pierre calcaire ou des blocs de granit ou de grès. Ces matériaux ne sont pas trouvés dans la liste. Dans le rêve de Djoser (colonne 19 de la stèle), Khnoum donne des minéraux et “depuis des temps anciens, personne n’a jamais travaillé avec eux (les minéraux) pour construire les temples de dieux…” Pour construire des monuments, on a donné à Djoser une liste de minéraux et des minerais dont les noms hiéroglyphiques n’ont pas été traduits jusqu’ici. C’est la raison pour laquelle nous avons commencé une étude approfondie de chaque mot hiéroglyphique, pour déterminer les mots-clés techniques, ceux qui sont évidemment difficiles à traduire. »
Ce n'est pas le lieu ici de reprendre tous les détails des études sémantiques et lexicographiques de Joseph Davidovits. On retrouvera un résumé de sa conférence ICI.
Qu'il nous suffise de faire état de sa conclusion : « La "Stèle de la Famine" décrit l’invention de construction avec la pierre attribuée à Djoser et Imhotep, les constructeurs de la première pyramide, la pyramide à degrés de Saqqarah (2 750 av. J.-C.). Selon le texte, cette invention de construction en pierre résulte du traitement de différents minéraux et minerais qui pourraient être des produits chimiques impliqués dans la fabrication de pierre synthétique, ou d’un type de béton. »
Joël Bertho a également été amené à étudier l'écriture hiéroglyphique égyptienne et sa symbolique pour s'assurer de la véracité de ses théories (les pyramides construites en pierres reconstituées et moulées).
Il parvient à la conclusion suivante où s'entrecroisent métaphores et considérations techniques : « En Égypte, le four du chimiste qui transforme la matière est analogue au soleil qui métamorphose la nature. La pierre, mise à mort dans les carrières, régénérée grâce au four et changée en pierre artificielle, est analogue au corps de l’homme, qui à sa mort va se réincarner dans [le lieu caché appelé] Imenty. Poétiquement, leurs évolutions sont racontées en parallèle. La chaux que l’on dissocie de la pierre est semblable à l’âme qui quitte le défunt. Dans les deux cas, la chaux comme l’âme ont des fonctions identiques. L’une sert à composer la pierre reconstituée et l’autre, à réincarner un nouvel homme.
En Égypte, les pierres précieuses sont nommées pierres de vérité à cause de leur transparence.
La pierre tendre que l'on taille est assimilée au mal, à la bêtise, à l’ignorance, à l’erreur et au mensonge. Elle se nomme Set. Elle a pour déterminatif un couteau qui exprime l’idée de séparation, de découpe et de division. Le dieu Set personnifie le mal, l’ignorance et cette pierre. Il est parfois représenté par un âne et aujourd’hui encore, cet animal évoque cette calamité. Il désigne aussi la matière infructueuse et vile qui est symbolisée par le désert. Ce mot a traversé les âges sans dommage. Il se disait : deshert.
Toutes les autres pierres se nomment IN (se prononce INe). La pierre recréée s’appelle INIR (ce mot se compose de IN = pierre et de IR = créer ). La pierre dure (qui n'est pas taillée) symbolise la vérité et l’éternité. Les pierres des pyramides, dans les textes anciens, sont appelées pierres d’éternité et pierres de vérité, ce qui tend à vouloir dire qu’elles n’ont pas été taillées.
Est-ce là cette chère pierre philosophale tant recherchée par les alchimistes ? »
Lire la totalité de cette analyse sur le site de Joël Bertho.
 Signature réalisée à partir de http://www.notrefamille.com/

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