J'ai préféré laisser ici le texte dans sa forme originale. Aux imprécisions de l'orthographe se joignent celles des connaissances dans une science que l'on n'appelait pas encore "égyptologie".
La seconde chose de Égypte digne de récit sont les pyramides.
Que aucuns appellent les greniers de Pharaon, mays cela est faulx car ilz ne sont pas creux par dedans, mays sont les sépulchres d'aucuns roys de Egipte et y en a troys de si grand sumptuosité, et quand à la grandeur et à la faczon que c'est chose presque incrédible à ceulx qui ne les ont veuz, tellement qu'ilz sont nombréz entre les sept merveilles du monde, ainsi que récite Diodorus Siculus en son premier livre des Gestes Anxiens, et sont appeléz pyramides, qui voult autant à dire comme forme de feu, car pyr, en grec, c'est feu. Le temps passé on soulloyt brusler les corps des princes et dessus le lieu, après qu'ilz estoient morts, l'on édiffioyt ung grand monceau de pierres en forme de feu, c'est-à-dire large par le bas et pointu par le hault.
La première, la plus belle et la plus haulte fist ediffier Chemnus, huictiesme roy de Egipte, laquelle on estime le plus grand monceau de pierres artificiellement assemblées qui soyt en ce monde. Diodorus récite que, pour l'édiffier, il y avoyt troys cens soixante mille hommes qui demourèrent bien vingt ans pour l'acomplir. Elle est carée, dont chascun costé a bien huict cens pieds de large par bas et sept cens de hault. Après que l'ouvraige fut consommé, le roy fist escripre en la pierre par dehors :"Moy, Chemnus, roy d'Egipte, ay consommé cest ouvraige en vingt ans, mays je le laisse à destruyre au plus puissant qui vienne après moy en cinquante."
La seconde pyramide, qui est moindre, fut ediffiée par son filz nommé Sabiens, et la tierce par ung sien autre filz nommé Aycermus, lequel, prévenu de mort, ne la peult achever, et jaczoyt ce que les roys prédictz eussent ediffiées ces pyramides pour leurs sépulchres, néanlmoins nul d'eulx y fut mys à cause de leur crudélité, car, pour faire telles curiosités, ils affligèrent iraisonnablement leur peuple, par quoy la vengeance qu'ilz ne povoient faire en présence en leur vye la laissoient après leur mort, dissipans leurs corps et les gettant aux chiens, et par ainsi justement estoient frauldéz de leurs intentions.
La seconde chose de Égypte digne de récit sont les pyramides.
Que aucuns appellent les greniers de Pharaon, mays cela est faulx car ilz ne sont pas creux par dedans, mays sont les sépulchres d'aucuns roys de Egipte et y en a troys de si grand sumptuosité, et quand à la grandeur et à la faczon que c'est chose presque incrédible à ceulx qui ne les ont veuz, tellement qu'ilz sont nombréz entre les sept merveilles du monde, ainsi que récite Diodorus Siculus en son premier livre des Gestes Anxiens, et sont appeléz pyramides, qui voult autant à dire comme forme de feu, car pyr, en grec, c'est feu. Le temps passé on soulloyt brusler les corps des princes et dessus le lieu, après qu'ilz estoient morts, l'on édiffioyt ung grand monceau de pierres en forme de feu, c'est-à-dire large par le bas et pointu par le hault.
La première, la plus belle et la plus haulte fist ediffier Chemnus, huictiesme roy de Egipte, laquelle on estime le plus grand monceau de pierres artificiellement assemblées qui soyt en ce monde. Diodorus récite que, pour l'édiffier, il y avoyt troys cens soixante mille hommes qui demourèrent bien vingt ans pour l'acomplir. Elle est carée, dont chascun costé a bien huict cens pieds de large par bas et sept cens de hault. Après que l'ouvraige fut consommé, le roy fist escripre en la pierre par dehors :"Moy, Chemnus, roy d'Egipte, ay consommé cest ouvraige en vingt ans, mays je le laisse à destruyre au plus puissant qui vienne après moy en cinquante."
La seconde pyramide, qui est moindre, fut ediffiée par son filz nommé Sabiens, et la tierce par ung sien autre filz nommé Aycermus, lequel, prévenu de mort, ne la peult achever, et jaczoyt ce que les roys prédictz eussent ediffiées ces pyramides pour leurs sépulchres, néanlmoins nul d'eulx y fut mys à cause de leur crudélité, car, pour faire telles curiosités, ils affligèrent iraisonnablement leur peuple, par quoy la vengeance qu'ilz ne povoient faire en présence en leur vye la laissoient après leur mort, dissipans leurs corps et les gettant aux chiens, et par ainsi justement estoient frauldéz de leurs intentions.
Une étymologie
qui inspira l'écrivain britannique Arthur Machen
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire