Traduction "libre", en français, sous le titre La terre des Pharaons : Égypte et Sinaï, 1890, par E. Dadre d'extraits déjà publiés ICI, dans leur version originale, de The land of the Pharaohs. Egypt and Sinai, illustrated by pen and pencil, 1875, de Samuel Manning (1822-1881), ministre baptiste.
"Il nous restait à accomplir la grande excursion, celle des pyramides. Je les avais si souvent contemplées de loin, j'avais été si vivement impressionné par leur majestueuse et solitaire grandeur, que je craignais d'être déçu en les voyant de près. (...)
Quelque énormes et imposantes qu'elles nous paraissent aujourd’hui, n'oublions pas qu'elles ne sont pas dans leur état primitif. Tout craint le temps. mais le temps lui-même craint les pyramides, disent les Arabes. L'homme n'a pas toujours respecté ce que le temps a épargné. Ces énormes constructions ont résisté aux assauts du temps et des hommes ; mais elles en ont souffert. Le revêtement magnifique de pierre polie, qui en recouvrait au début la maçonnerie, à disparu. Depuis des siècles, elles ont fourni des matériaux pour la construction des villes nouvelles. Leur beauté a été détruite ; leur masse n'a pas sensiblement diminué. (...)
L'entrée de (la grande) pyramide est au milieu de la face nord à environ vingt mètres au-dessus du sol. On pénètre dans un couloir incliné qui aboutit à une chambre voûtée, située à trente-deux mètres au-dessous de la base de la pyramide. Si, revenant sur nos pas, nous remontons le couloir, nous trouvons, à vingt-cinq mètres de l'entrée de la pyramide, un second couloir qui monte dans l'intérieur du monument et s'élargit en une galerie de huit mètres et demi de haut. À l'entrée même de cette galerie s'ouvre un couloir horizontal qui conduit à la chambre dite "de la Reine". Des dalles polies, d’un travail soigné, revêtent les parois de ce caveau et forment , en s'arcboutant, une voûte capable de supporter le poids écrasant de la maçonnerie supérieure. La chambre de la Reine mesure vingt et un mètres de long (du nord au sud), sur cinq et demi de large et six de haut jusqu'à la naissance de la voûte.
La grande galerie, que nous avons laissée pour pénétrer dans la chambre de la Reine, nous conduit à une sorte de vestibule qui ouvre dans "la chambre du Roi". Cette chambre, beaucoup plus soignée que l’autre, mesure neuf mètres de long sur quatre de large et cinq et demi de haut. De ses parois nord et sud partent des couloirs étroits qui mènent à l'extérieur par des pentes assez rapides. La chambre du Roi contient un sarcophage de granit rose, sans ornements ni hiéroglyphes, qui devait contenir la momie du Pharaon. La porte était protégée par quatre lourdes herses de pierre, qui devaient être baissées après le dépôt du corps et fermer hermétiquement l'entrée du caveau. Le plafond de la chambre est horizontal ; au-dessus s'étagent cinq cavités ménagées dans la maçonnerie et destinées à diminuer le poids supporté par le caveau royal. C'est sur le mur de l’une de ces chambres que le colonel Wyse a découvert, en 1836, ce que l'on avait vainement cherché dans les autres parties de la pyramide. Il vit, dessinés à l'ocre rouge, semblables aux marques des carriers, des caractères hiéroglyphiques, et parmi eux, dans cet encadrement elliptique réservé aux noms royaux, un nom déjà déchiffré sur une tombe voisine, celui de Khoufou, identique à celui de Chéops qu'Hérodote donne au constructeur de la grande pyramide.
Un des traits les plus curieux de cette pyramide est un puits vertical de quarante-sept mètres, qui descend de la grande galerie aux couloirs d'entrée. Le mode de construction montre qu'il fut creusé après coup dans la maçonnerie. C'est sans doute par cette issue que devaient se retirer les ouvriers, après avoir bouché la grande galerie au moyen de l'énorme bloc de granit qui en masqua longtemps l'entrée et qui reste encore engagé dans la bâtisse. On ferma l'orifice inférieur du puits, et les constructeurs se retirèrent par l'ouverture nord, qui fut aussi murée et dissimulée sous le revêtement. Chéops pensait sans doute assurer ainsi l'inviolabilité de son tombeau. (...)
Le savant égyptologue allemand Lepsius a montré que les pyramides ont été construites par couches. Le caveau funéraire était bâti, puis revêtu d'une première couche de maçonnerie dès la première année du règne du Pharaon. On ajoutait chaque année une couche nouvelle. Le nombre des enveloppes de la pyramide indiquait ainsi les années d'un règne, comme les couches concentriques du tronc l'âge d'un arbre. Le Pharaon mourait-il, on revêtait la pyramide de dalles en pierre dure et polie ; on déposait le corps dans le caveau funéraire et on scellait l'entrée."
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illustration extraite de l'ouvrage de Samuel Manning |
Quelque énormes et imposantes qu'elles nous paraissent aujourd’hui, n'oublions pas qu'elles ne sont pas dans leur état primitif. Tout craint le temps. mais le temps lui-même craint les pyramides, disent les Arabes. L'homme n'a pas toujours respecté ce que le temps a épargné. Ces énormes constructions ont résisté aux assauts du temps et des hommes ; mais elles en ont souffert. Le revêtement magnifique de pierre polie, qui en recouvrait au début la maçonnerie, à disparu. Depuis des siècles, elles ont fourni des matériaux pour la construction des villes nouvelles. Leur beauté a été détruite ; leur masse n'a pas sensiblement diminué. (...)
L'entrée de (la grande) pyramide est au milieu de la face nord à environ vingt mètres au-dessus du sol. On pénètre dans un couloir incliné qui aboutit à une chambre voûtée, située à trente-deux mètres au-dessous de la base de la pyramide. Si, revenant sur nos pas, nous remontons le couloir, nous trouvons, à vingt-cinq mètres de l'entrée de la pyramide, un second couloir qui monte dans l'intérieur du monument et s'élargit en une galerie de huit mètres et demi de haut. À l'entrée même de cette galerie s'ouvre un couloir horizontal qui conduit à la chambre dite "de la Reine". Des dalles polies, d’un travail soigné, revêtent les parois de ce caveau et forment , en s'arcboutant, une voûte capable de supporter le poids écrasant de la maçonnerie supérieure. La chambre de la Reine mesure vingt et un mètres de long (du nord au sud), sur cinq et demi de large et six de haut jusqu'à la naissance de la voûte.
La grande galerie, que nous avons laissée pour pénétrer dans la chambre de la Reine, nous conduit à une sorte de vestibule qui ouvre dans "la chambre du Roi". Cette chambre, beaucoup plus soignée que l’autre, mesure neuf mètres de long sur quatre de large et cinq et demi de haut. De ses parois nord et sud partent des couloirs étroits qui mènent à l'extérieur par des pentes assez rapides. La chambre du Roi contient un sarcophage de granit rose, sans ornements ni hiéroglyphes, qui devait contenir la momie du Pharaon. La porte était protégée par quatre lourdes herses de pierre, qui devaient être baissées après le dépôt du corps et fermer hermétiquement l'entrée du caveau. Le plafond de la chambre est horizontal ; au-dessus s'étagent cinq cavités ménagées dans la maçonnerie et destinées à diminuer le poids supporté par le caveau royal. C'est sur le mur de l’une de ces chambres que le colonel Wyse a découvert, en 1836, ce que l'on avait vainement cherché dans les autres parties de la pyramide. Il vit, dessinés à l'ocre rouge, semblables aux marques des carriers, des caractères hiéroglyphiques, et parmi eux, dans cet encadrement elliptique réservé aux noms royaux, un nom déjà déchiffré sur une tombe voisine, celui de Khoufou, identique à celui de Chéops qu'Hérodote donne au constructeur de la grande pyramide.
Un des traits les plus curieux de cette pyramide est un puits vertical de quarante-sept mètres, qui descend de la grande galerie aux couloirs d'entrée. Le mode de construction montre qu'il fut creusé après coup dans la maçonnerie. C'est sans doute par cette issue que devaient se retirer les ouvriers, après avoir bouché la grande galerie au moyen de l'énorme bloc de granit qui en masqua longtemps l'entrée et qui reste encore engagé dans la bâtisse. On ferma l'orifice inférieur du puits, et les constructeurs se retirèrent par l'ouverture nord, qui fut aussi murée et dissimulée sous le revêtement. Chéops pensait sans doute assurer ainsi l'inviolabilité de son tombeau. (...)
Le savant égyptologue allemand Lepsius a montré que les pyramides ont été construites par couches. Le caveau funéraire était bâti, puis revêtu d'une première couche de maçonnerie dès la première année du règne du Pharaon. On ajoutait chaque année une couche nouvelle. Le nombre des enveloppes de la pyramide indiquait ainsi les années d'un règne, comme les couches concentriques du tronc l'âge d'un arbre. Le Pharaon mourait-il, on revêtait la pyramide de dalles en pierre dure et polie ; on déposait le corps dans le caveau funéraire et on scellait l'entrée."
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