Illustration extraite du site Em Hotep !
J'ai déjà présenté ici le très intéressant blog de l'écrivain sociologue américain Keith Payne (Shemsu Sesen) : Em Hotep !
Suite à l'annonce, faite par le "qui de droit" au chapeau d'Indiana Jones, relative aux nouvelles découvertes effectuées dans le village des ouvriers sur le plateau de Guizeh, annonce mettant en avant que les ouvriers en question n'étaient pas des esclaves, Keith vient de publier la première partie d'une étude intitulée "Who built the pyramids ? The lost city of the pyramids builders" ("Qui a construit les pyramides ? La cité perdue des constructeurs de pyramides").
En guise de hors-d'œuvre à ce volumineux dossier, qui comportera trois parties, l'auteur relève un "oubli" dans le communiqué de presse proposé par Zahi Hawass, secrétaire général du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes : nulle allusion n'y est faite (qui en sera surpris ?) aux recherches effectuées sur le même site durant une vingtaine d'années, avec des résultats identiques et les mêmes conclusions, par l'archéologue égyptologue américain Mark Lehner. Certes, le site officiel de Zahi Hawass comporte ailleurs une tirade sur le "grand ami Mark". Mais, conclut Keith sur ce point, "to leave him [Mark Lehner] out of any discussion of the debunking of the Slave Hypothesis is like a history of the Theory of Evolution that fails to mention Charles Darwin" (le mettre à part de la discussion sur la démystification de l'hypothèse des esclaves serait comme relater l'histoire de l'Évolution sans faire mention de Darwin).
Photo Marc Chartier
L'article rappelle ensuite brièvement ce qu'est l'hypothèse des esclaves (sémites). Cette question récurrente, faussement illustrée par des images du cinéma hollywoodien, prend sa source, on le sait, dans un texte de l'Exode ; mais "there is no actual archaeological or historical evidence for the Exodus accounts, even when stripped of its more supernatural elements" (il n'y a actuellement aucune évidence archéologique ou historique concernant le récit de l'Exode, même dépouillé de ses éléments surnaturels).
Puis, après avoir énuméré les différentes formes d'esclavage dans l'Égypte ancienne (le peuple "propriété" du pharaon, les prisonniers de guerre, le féodalisme multiforme...), Keith développe ce qu'il appelle, en s'inspirant directement de Mark Lehner, "the Bak hypothesis", "bak" pouvant être traduit, me semble-t-il, par "enrôlement" : "Through this system of obligatory servitude every citizen of the Old Kingdom could be called upon to do his or her shift of work on the pyramid projects. Simply put, the Bak Hypothesis says that the pyramids were built by a rotating workforce of laborers who were serving their allotted shift to their lords." (Par ce système de service obligatoire, chaque citoyen de l'Ancien Empire pouvait être appelé pour exécuter sa période de travail dans les projets de construction des pyramides. En bref, la "Bak hypothèse" affirme que les pyramides ont été construites grâce à l'enrôlement ("force de travail à tour de rôle") de travailleurs redevables d'une certaine période au service de leurs maîtres."
Ce système, précise Keith dans la foulée de Mark Lehner, a permis de résoudre les problèmes d'organisation et de compétences sur le chantier des pyramides : la force de travail était disponible ; il suffisait de la convoquer, le moment venu, et de la répartir en fonction des tâches et des aptitudes à accomplir tel ou tel travail. Puis il termine cette première partie en comparant la "dette de travail et/ou de matériel" qui reposait sur les épaules de chaque Égyptien, quelle que fût sa classe sociale, à notre moderne "conscription" ou "service national". On ne doit pas, en effet, être loin du compte...
À suivre.
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