photo Marc Chartier |
Si l'aspect extérieur des pyramides ne change plus, l'évolution se poursuit dans la disposition des chambres funéraires.
Celles-ci ne sont plus souterraines, mais sont ménagées dans le massif même de la maçonnerie. L'entrée, dissimulée par une dalle mobile, se trouve pratiquée à une hauteur variable dans une des faces de la pyramide. Un système très compliqué de couloirs descendants, puis ascendants, tantôt larges et hauts, tantôt surbaissés et étroits, conduisent à la chambre funéraire, dont l’accès est encore protégé par des herses successives, faites chacune d’une seule pierre, et qui est préservée de la pression dangereuse que pourrait exercer sur elle l'énorme masse de la pyramide, au moyen d’un certain nombre de chambres de décharge superposées.
La construction des pyramides intéresse plus l'architecte que l'historien. Les détails rapportés par les Anciens n’ont évidemment qu’une valeur très relative. L’exécution de monuments. aussi considérables a certainement nécessité de très longs travaux et le recours à des corvées très pénibles, mais elle n'a pas absorbé toute l’activité des pharaons, ni toute la main-d'œuvre égyptienne, comme on l’a prétendu : ce sont là des légendes dont les guides égyptiens charmaient l'oreille des naïfs voyageurs grecs.
Les blocs étaient amenés des carrières voisines. Autour d'un noyau central, on plaquait des couches successives de maçonnerie, dont le nombre croissait avec celui des années de règne du roi ; il semble certain que les pyramides étaient d'abord construites par étages, qu'on faisait disparaître à mesure qu'avançait la construction. Ce n’était qu’à la fin qu'on pouvait poser, en commençant par le haut le revêtement de calcaire ou de granit."